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UNE JOURNEE AU ZOO

 

Plus que l’histoire (très bien), l’humour (moins top que ce je pensais) et les persos (NICK !) et le rythme (inégal, celui de BIGHERO6 était mieux tenu pour moi), c’est visuellement que ce film m’a conquis. Je le re-regarderai rien que pour le travail sur les couleurs, les ombres, les lumières, les textures, c’est un chatoiement incessant qui m’a complètement envoûté comme jamais…

 

Pour l'humour j'ai  été déçu, car les critiques me promettaient un best of de pixar et kuzco et franchement les dialogues sont peu cinglants. Les répliques de Judy, Nick et Gobo sont souvent plates. Celles de Raiponce faisaient plus mouche, même celles de BIGHERO6. Je passe sur la scène culte de FLASH, qui me fait l’effet d’une mauvaise blague trop évidente qui s’éternise. J’ai l’impression de voir une femme obèse faire mine se vouloir se faufiler entre 2 voitures, de présager ce qui va se passer, de la voir se coincer entre les 2, ce qui me ferait rire 2 secondes, mais elle s’éternise et passe A0 mn à se tortiller devant une foule qui ne cesserait de rire. Trop long, ça me let mal à l’aise, OK on a compris les paresseux sont lents. Ca m’ennuie. C’est lourd, trop facile, trop long.

De l'humour, il y en a bien sûr, je ne parle pas de la scène des paresseux, (qui, dommage pour moi, elle ne m’avait pas fait rire dans le trailer, et m’a encore plus ennuyé dans le film tellement ça a été vu revu survendu et ça traîne en longueur - c’est le cas de le dire-, et pour moi c’est comme regarder un nain sautiller pour essayer d’attraper un truc trop haut pour lui, c’est drôle 1 seconde, bref), mais plutôt de Mr Big qui pleure la mémoire salie de sa maman avec le manteau en putois, le yak qui a plus de mémoire que la grosse prof de yoga qui répond inlassablement non à chaque question tout en s’étirant ( qu’est ce que c’était bien trouvé et subtil ça !!!), le chef avec l’application Gazelle sur iphone, etc….

Non du coup le film m'a presque rappelé la belle et le clochard c'est marrant, le duo se ballade, parle, parle, parle beaucoup sur de jolis trottoirs colorés et ensoleillés... La scène de l’arnaque aux esquimaux dure longtemps je trouve, au début j’ai trouvé ça trop bavard et étiré, et puis je me suis rendu compte que c’était charmant, que Disney se remettait à nous raconter des histoires en prenant le temps… Je vais aller loin, y avait presque un côté surréaliste à la Jacques Tati avec ces histoires de bébés éléphants et d’esquimau géant… le côté enquête qui prend son temps, assez bavarde, m’a rappelé un peu Basil, beaucoup Roger Rabbit, si on y associe aussi cette même qualité de lumière soyeuse et pastel qui enveloppe les personnages ( et cela du début à la fin : même le décor du pont de campagne sous lequel Judy supplie Nick de revenir avec elle me donnait envie de m’y balader, le champ de carottes des parents de Judy, avec cette lumière rosée qui rase le sol, trop beau)…

Le côté ville et animaux modernes évoquait aussi un peu forcément Oliver et Cie, même si là, la comparaison est moins élogieuse, Zootopie est à des années lumières de ce dessin animé un peu fadasse bien sûr…

Zootopie en elle-même est énorme (la scène d’arrivée de Judy à Zootopie dans ce train magique avec la musique est LA scène du film, magique, énorme, grandiose, je m’y attendais pas, c’est un peu l’ouverture du roi lion, le partir là-bas d’ariel ou la valse de la belle et la bête du film pour moi, émotionnellement et visuellement ) bien qu'un peu trop Disneyland parfois à mon goût. Et j’aurais aimé voir plus Sahara Square…

La scène finale, le fait qu'elle se passe dans le musée de l'évolution avec animaux empaillés j'ai trouvé ça symboliquement et visuellement super et fort.

Judy est cool mais un peu trop petite Tiana idéaliste à mon goût. La scène où elle se laisse emporter par le discours médiatique non maîtrisé en vogue sur les dangereux prédateurs, et de voir comment ça se dérègle et sème la zizanie, est brillant par contre. D'ailleurs me revient la critique de cet internaute qui avait été super choqué (je comprends même pas comment il a pu passer à côté...) qu'elle se fasse le relais de ce discours alors que c'est justement le génie du film, nous montrer comment l'héroine idéaliste se fait piéger et SE TROMPE. 

Ce qui m’a le plus gêné, c’est comment cette attachante canaille rebelle de Nick pouvait se retrouver flic force de l'ordre à la fin du film sans que ça fasse tiquer personne, ni lui, ni Judy, ni les autres flics etc... ni même son pote fennec. Le plus bizarre étant que lui-même veut devenir flic (scout petit ok mais rejoindre les forces de l'ordre comme ça après des années de débrouille sans même un commentaire soulignant le paradoxe...). Ca me fait penser aux bien-pensants qui disent "ah ce rebeu est devenu flic ou ratpiste ou régulateur de quartier c'est bien..." genre il est rentré dans le rang, il a compris la leçon, et la seule voie royale et destin magique à souhaiter, le rêve et message américain glorieux c'est "servez la patrie, rejoignez-nous, WE NEED YOU, et même vous vauriens si vous vous repentez la reconnaissance et l'eldorado de l'intégration est à vous !" Du coup le filou qui vivait tranquille et caché se retrouve applaudi en héros starky et hutch. C'est le gros pavé dans un film bourré de subtilités, de maturités et autres qualités et aussi du jamais vu mais là c'est gros retour dans le conformisme flippant non ? Bref, c'est LE truc qui m'a intrigué.

 

En parlant de Nick, pour moi c’est lui la vraie STAR, le moindre de ses gestes et de ses paroles (Wowww la voix de Bateman, sensuelle et nasillarde, est dingue, pressé de voir comme s’en tire notre Frenchie) m’a rendu fan.

Je trouve le début un peu plat : la scène d'intro (que je soupçonne inspirée des rushs de Frozen car il était prévu de voir Anna et Elsa enfants monter un spectacle pour expliquer la prophétie de l’époque, mais je m’égare…  ), la fête de l'école, l'entraînement style Mulan oh chui pas bonne je fais des efforts oh finalement je deviens majeur de ma promo…

Le film est clairement meilleur au fil de son avancée…

 

L’émotion est là bien sûr, la dame loutre a la recherche de son mari m’a étrangement bouleversé c’est fou, le « jeu d’actrice », son visage animal, là je vois la subtilité du travail d’émotion et d’animation, je n’arrive pas à expliquer, c’est manifeste avec ce personnage qui m’a bouleversé dans ses interventions.

Les deux traumas d’enfance de Judy et Nick sont énormes, Gédéon va quand même jusqu’à la griffer, la molester et la laisser à terre, quand au bizutage de cet adorable Nick renardeau (mon dieu il est à croquer !!), il joue sur les peurs de l’enfance dans sa cruauté la plus authentique, chapeau.

 

Un dernier mot sur Gazelle, dont certains ont critiqué le côté neuneu en français dans ses interventions. J’ai vu le film en VO, je verrai la VF plus tard, mais déjà en VO y a un côté neuneu assumé genre miss france qui fait un discours, c’est voulu donc pas gênant pour moi…

J’attendais bcp en vain Gazelle en concert avec ses tigre gogos dancers et je pensais qu’on s’était encore fait avoir genre images de promos mais absentes du film fini,  quand j’ai soudain compris que c’était réservé pour un final en forme de concert live géant, un film Disney qui finit comme ça c’est une idée de génie, j’ai surkiffé, cette ambiance vraiment stade de france, que des animaux, et tous les persos réunis, c’est brillantissime…

 

Bref, un chouette film, original, bourré de qualités et de super scènes, avec 2 héros très attachants et crédibles, un monde animal étourdissant de beauté. Mais à cause d’un certain manque de rythme et d’humour, de longueurs et de bavardages, d’un scénario alambiqué, du côté téléfilm NCIS du dimanche soir (que je n’attends pas de Disney),  et du message trop politiquement correct de la fin quant à ce que devient Nick, je garde Big Hero 6 et Raiponce au-dessus.

Par contre, est-il besoin de le préciser, ce film confirme aussi ce que je savais déjà : rien que 10 mn de conversation Nick/Judy est plus riche, émouvant et sensible et crédible que les « non-relations » Anna/Kristoff… ca doit vraiment être la "patte" Buck/Lee qui me va pas.

 

Je e ne dirai pas grand chef d’oeuvre, et bizarrement, BIGHERO6 m’avait plus agréablement bluffé au premier visionnage 

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