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Étrange, Étrange Esther...
Esther (Orphan) de xxxx – Décembre 2009

 

 

Esther est glauque, ça c’est sûr. Elle ne fait rien comme les autres, et surtout pas comme une enfant (normale). Mais cette dernière phrase est déjà un spoiler. La vérité est là, sous nos yeux, inattendue, « monstrueuse » au sens premier, médical même, du terme, trop simple pour être simplement envisagée. Pas de fantastique, pas de démons, pas de paranormal. Si Esther est possédée ? Oui en quelque sorte, mais pas par ce que vous croyiez. C’est même plutôt elle qui possède les autres, ou veut les posséder, dans toutes les dimensions du terme. On est plus proche de « La main sur le berceau » que de « La malédiction » ou « Dorothy ». La tension monte. Rien ne l’arrêtera. Elle ment, elle manipule, elle n’est pas ce qu’elle semble être. Mais que veut-elle ? Elle ira jusqu’au bout pour l’avoir en tout cas, et ce qu’elle veut c’est… Chut ! De l’amour sûrement, comme nous tous. Mais pas l'amour que vous pensez. Évidemment, car Esther est anormale, différente. Monstrueuse on vous le disait. Au sens premier du terme. La pauvre."

Ils ont OZé !!!
Le Monde Fantastique d'Oz (Oz : The Great and Powerful) de Sam Raimi -  Mars 2013

C'est l'histoire d'un scénario qui se cherche, longuement, péniblement, sans rien apporter à tout ce qu'on connaît déjà par coeur... Perso j'ai jamais cru à ce film. J'ai tiqué très vite et dès le début. Les affiches sentaient l'entourloupe. Donc j'avais dit niet. Le mythe Oz, c'est à la fois archi connu et en même temps je l'avoue, pas si adapté et exploité que ça en ciné... Donc c'était casse gueule. Il fallait oZer (;-)). Disney s'y colle, why not. Mais j'avais dit niet. Et pis j'ai accompagné quelqu'un, en me disant, au moins, j'aurai du rêve distrayant. C'était pire que mes craintes tant le scénar est mou, lent, hésitant : ça va, ça vient, ça se répète, au mépris des cohérences (pourquoi cette neuneu de Glinda pose sa baguette à l'entrée du cimetière, pourquoi quand on saute dans des nuages on en ressort dans des bulles, pourquoi ce lion qui passe sans être réexploité, est ce le lion poltron de la future séquelle ? Bref ). Les briques jaunes, la cité d'émeraude, tout ça, c'est du déjà vu et c'est impossible à renouveler, ça m'a rien fait de les revoir, toujours aussi déjà vues, même en 3D en 2013. Du coup ils ont rajouté des originalités ailleurs, mais pas convaincantes. Du coup, le monde d'OZ devant être fantastique, on invente des fleurs géantes, des fées de rivière qui n'apportent rien, et autres joyeusetés dégoulinantes de rose bonbon.


 

De plus les dialogues tombent à plat, très tièdes. Un peu de la fluidité, du rythme et de l'assertivité humoristique d' un Rebelle ou même d 'un Raiponce ( dont les scénars étaient pourtant aussi simples et linéaires ), auraient fait du bien. C'est bien simple, aucun rire dans la salle et idem pour moi sauf à deux moments : quand Finley meugle et quand il fait sa première tirade maladroite sur le magicien... Ce singe d'ailleurs, signe là ses deux seuls grands moments tellement il m'a ennuyé avec sa face pataude et inexpressive, mi peluche mal rasée, mi humain motion capture. Franco lui, qui a dû parler à des écrans verts et bleus pendant des mois, il fait ce qu'il peut. J'aurais même préféré un Robert Downey Junior mais au fond je me plains pas car on aurait pu se retaper Edward-Wonka-Sweeney-Sparrow !!! Donc le (trop) beau James passe son temps à sourire à des personnages en toc qui ne sont pas là (ou à des habitants du pays d'oz qui ont piqué leur charisme à ceux de la petite maison dans la prairie), et à répéter qu'il n'est pas le magicien, c'est le seul vrai enjeu du film si j'ai bien compris. Pas de vraie quête ni d'intrigue, donc, et c'est loooonnnnnnnnng... Bref un scénario qui se cherche, sans trop d'enjeux, ça marche, ça parle, ça va, ça vient, ça cherche les méchantes ou gentilles sorcières (oh la gentille, oh la méchante oh non en fait la gentille est méchante et vice versa, oh attention, une deuxième méchante encore plus méchante). Je m'étonne d'ailleurs au passage que Disney voulant cibler à tous prix les mecs depuis quelques temps, et ayant peur jusque du mot princesse, nous gratifie de tant de personnages féminins dans ce film. Voir l'affiche... Moi qui adore les fées et les sorcières, j'ai pas adopté ces demoiselles. Comme déjà dit, les décors écœurent par de l'enchantement sirop écarlate et fluo en surenchère constante. Sauf que moi, dès la rivière aux fleurs géantes, j'étais déjà agressé de tant de saccharose clichée, gratuite et convenue... Si les disputes entre les 3 sorcières sont un peu incohérentes et dures à piper, je relève un petit intérêt dans les rapports de sœurs qui préfigurent Anna et Elsa. Mais c'est d'un maladroit... et puis la fin de la méchante sorcière couleur émeraude (EvanoTheodomachin) est pas mal, mais pompée sur Gothel jusqu'à même sa dernière réplique ( "What have you done ??!!!")... Pour moi la pire était cette sombre inconnue aux faux airs de marion cotillard, égarée là, avec pantalon cuir noir SM, sombrero de cow boy rouge improbable ( qui a aussi l'air sorcière que moi, sans aucun pouvoir), qui danse une valse, tombe amoureuse directe, mange la pomme de blanche neige (pô compris, maintenant c'est manger la pomme qui change en sorcière ? Et puis cette version granny smith préfigurant sa couleur de peau, c'est d'un balaud…) et se change en jim carrey the mask/linda blair de l'exorciste...

Je ne sauverai qu'un personnage : la poupée porcelaine, mélange de bambi-pinocchio-alice-blanche neige dont chaque intervention explose d'émotion et de délicatesse, ses jambes brisées, ses bras tendus et ses yeux humides avec sa petite voix pour qu'on la porte, la borde, qu'on l'emmène, qu'on la protège, qu'on l'aime quoi, ça m'a conquis total ! Symbole d'enfance à fondre, sa fragilité et sa pureté m'ont fait monter les larmes au yeux à chaque fois. Une pépite de supplément d'âme au milieu du gloubi boulga.

Sinon ok y avait de beaux passages, très beau thème principal de Danny très décliné, et de très belles idées (le générique de début, le village de porcelaine, la méchante à cause d'un chagrin d'amour, les brouillards de Glinda, le final avec le cinématographe, les cadeaux émouvants de la fin...), mais je ne suis pas assez en manque de Fantasyland et de féerie pour avaler tout ce qui brille sans tiquer quand le scénario, les persos, même parfois les effets spéciaux, et la mise en scène pêchent... Le scénar et le rythme de Frozen devraient être à la fois 1000 fois plus humbles et excitants, enfin j'espère.
Sur ce coup, je préfère de loin, Retour à Oz, ce sombre et si original film de Disney oublié avec l'asile, le renne volant, la poule, les personnages changés en objets d'émeraude, le seigneur de pierre et la méchante qui change de têtes...

Cette Maléfique-là m'a fait un peu mal...
Maléfique (Maleficent) de  - Janvier 2014

I saw it.

J'ai la fâcheuse tendance à être méfiant, certes, mais la relecture d'un méchant aussi culte me titillait. L'autre soir avec un ami on s'est laissés prendre.

Je passe sur cette satanée paire de lunettes qui fait exploser le prix de la place, assombrit l'image, s'entrechoque avec ma paire de lunettes de vue, et tout ça pour trois épines et deux écailles de dragon sortant de l'écran, franchement c'est pas sur la surenchère de fête foraine que je mesure le WOAOUUUH d'un film mais sur des persos et une histoire subtils et bétons. Et puis, n'y a t'il pas déjà assez d'effets spéciaux pour que l'image nous émerveille de toutes façons à elle seule au départ ? Vieux et vaste débat. Bref. Get to the point.

Que Disney EUX-MÊMES osent :

- transformer leur divine princesse emblématique en gamine au visage poupin se roulant dans la boue avec une immonde galerie de monstres en synthèse incrustée ( Minimoys fluos et gluants cuvée Monde d'Oz, pires best of de la Planète au Trésor et Fraggle Rock réunis, autres peluches et hideusetés empruntées à Star Wars, ou Noé et Lord of the Rings ( les soldats tout moches de pierres et de bois qui parlent, ça suffit, stop, au secours !), la palme de cette ménagerie revenant à cette monstrueuse fée insecte multi pattes digne d'un facehugger d'Alien, à cet espèce de cousin bleu des bisounours aux airs d'éphélant et à ce bestio volant géant SF digne de la planète Krypton de Man Of Steel, bonjour le jardin féérique des contes d'Antan...)

- changer Philippe en Justin Bieber de 13 ans et demi, plus inutile qu'aucun prince jamais vu ( et son père ne s'appelle plus Hubert au fait ). Notons là que le message Disney est clair depuis un moment, l'amour des princes de contes ne sert plus à rien, Ok, pigé, merci Hans et Kristoff... ;-)

- faire du Roi Stéphane un paternel psychotique infâme, au facies de SDF limite vieux dépressif délirant

- réduire mes trois fées d'amour en trois "choses" pénibles, insupportables de mièvrerie, de laideur graphique (leurs gestuelle-mimique en taille réduite est bien strange et loupée niveau effets spéciaux) à la moindre de leur réplique, geste ou apparition, rien n'est magique ou drôle, tout tombe à plat, tout est moche, cul-cul, bête et limite méchant les concernant. Ben franchement j'en étais rouge de honte à chaque passage écran, Dieu Merci Stéphane leur fout une sacrée gifle sur la fin...

- et enfin, métamorphoser la plus grande Méchante de l'histoire de l'animation en héroine au coeur tendre (contresens ?) , dotée quand besoin est des pouvoirs de Matrix, du costume-collants latex de Catwoman ou de la cape de Batman façon
aéroplane ( lors de ses envolées délirantes je l'ai presque prise pour le Furie Nocturne de " Dragons ", croisé juste avant dans le trailer précédant le film )

Bref, que tout ça arrive impunément sous nos yeux aujourd'hui, et qu'une certaine opinion générale ne bronche pas voire applaudisse, me pose question. Les fans, plus exigeants, ont été plus critiques, j'en fait partie. Je redis en long ce que dit Nespouik entre autres et je plussoie...

Mais je ne serai pas mannichéen. C'est distrayant. Maléfique prise en soi, à part, comme nouvelle création et nouveau personnage, est passionnante et complexe. Et le film regorge de belles idées/scènes :
l'Amour trahi pour le pouvoir, le désarroi bouleversant d'Angelina amputée de ses ailes à son réveil, sa célèbre canne née tout naturellement de son nouveau et douloureux statut "terrestre", tout ce qui touche à Diaval, l'amour de Maléfique qui peu à peu malgré elle se révèle puis sauve superbement la mise, la parfaite scène du baptême, Aurore découvrant que Mal. lui a menti, la jolie course au ralenti embrasée par le sunset pour empêcher qu'Aurore ne se pique, le piège final infernal tout de feu et de métal, le très beau plan ( qui revient 2 fois ) de Maléfique, suspendue soudain, de dos, dans les nuages dorés en plein vol, mi ange-mi démon...

Mais je ne suis pas en demande au point de laisser crier au chef d'oeuvre sans pointer ce qui irrite.
Je rajouterai à mon intro sur les persos que Disney et le ciné américain Fantasy banal en général (dans lequel ils versent de plus en plus), ont des soucis d'écriture. Depuis Oz et Frozen, je les visualise toujours à dix autour d'une table en train de faire des copiés collés d'idées hasardeuses en tentant vainement de retrouver les recettes des vieilles "Histoire sans Fin" et autres "Dark Crystal", en se disant au final : " Bon allez, on part sur ça, c'est bancal mais ça passera..."
Maléfique s'alourdît vite en scènes inutiles, improbables, illogiques, longues ou ennuyeuses... en fait, le coeur du fim se traîne entre Stéphane dépressif parano qui fait les cent pas à répéter "elle arrive", Maléfique en baby sitter champêtre et farceuse, et les visites débiles d'Aurore - dopée à l'exta - au pays moche comme tout des fées... Cette mollesse de l'histoire nous rappelle à la fois que n'importe qui pourrait écrire ces scénars, et que scénariste conteur est un métier qui se perd. N'est pas Tolkien ou Andersen qui veut. De fait ici, dès le début ça sonne faux. Moi qui pensait que les célèbres cornes de Mal. venaient d'un pacte ou d'un mauvais tour avec le diable, ou de boucs qu'elle menait paître quand elle était bergère, ou bien d'une punition style Bête, on n'en saura jamais rien.
Idem, si elle est censée devenir méchante suite au traumatisme affectif, pourquoi est-elle diablement cornue et s'appelle-t-elle Maléfique sans raison dès le début ? Notons que son apparence, ses origines et sa fonction au pays des fées sont elles-même caduques et artificielles dès le départ... et qu'à la place de Stéphane enfant, ses cornes m'auraient plus fait fuire que tomber amoureux, mais enfin bref la logique des scénars Disney new generation s'arrête pas à ça  :-)

Ah oui, que ça devient compliqué de raconter des histoires... !

La scène finale oscille entre cucul (récurrent depuis Tangled) et Spiderman/Superman faisant une dernière pirouette 3DA. Quant au prince on le replante ni vu ni connu dans le joyeux fourre-tout final pour la photo de famille finale, mais c'est juste pour la forme, car on voit bien qu'il a un peu les boules avec son "amour véritable" amateur qu'a même pas su faire le boulot....

Donc bref, tous les éléments sont là, hachés menu façon boucher sans aucun complexe et remontés de façon plus au moins cohérente sous le diktat des codes des blockbusters d'aujourd'hui et au fil des besoins de l'histoire.

Au jeu des reliftages et recyclages à l'infini type Tinkerbell, Descendants, Sofia, Once Upon A Time, Frozen 2, chez Disney plus rien n'est sacré, plus rien n'est intouchable, tout est possible, tout est permis et ça me fout les chocottes.

La phrase d'intro type " on vous a raconté ça jadis, mais en fait c'était pas la vraie histoire hein " va devenir je le sens le prétexte et la nouvelle formule magique ouvrant à Disney les portes à des années de relecture à la sauce actuelle : j'attends avec angoisse le prochain Cendrillon, puis l'adolescence de Triton et Ursula, l'enfance de la Fée Bleue à l'académie de Stromboli, les débuts de Crochet dans la piraterie, et la vie de Grincheux et Simplet avant de rejoindre les 5 autres nains quand ils étaient exploités dans les mines de sel du père de la Reine qui est en fait leur mère qui les a rejetés ( vous voyez, c'est facile, tout le monde peut en faire du scénar comme ça)...

Tout peut y passer à ce petit jeu, et je pense que tout y passera...

Les films prise de vue réelle Disney ont de quoi faire pour les 20 prochaines années.

Tous les progrès accomplis à chaque Disney/Pixar ne sont pas exponentiels,  preuve en est que la grâce et la fougue de "Frozen" sont d'un tiédeure indigne de cette pépite si riche.

Je n'avais jamais vu des personnages agir et intéragir avec une telle souplesse, beauté, profondeur. Le moindre décor intérieur ou extérieur, le moindre tissu, poil, cheveux, brin d'herbe, secs ou mouillés, ondoie comme jamais, même beaucoup mieux que dans Raiponce. Humour, émotion et drame se partagent chaque idée visuelle et scénaristique comme jamais. J'y allais blasé d'avance, ne jurant que par Raiponce. Et quand je pense aux terribles critiques unanimes que j'ai lues partout et qui m'ont presque passé l'envie d'y aller !
Mais qu'attendaient-il tous ? Que leur faut-il ? Et oui, c'est du Pixar mâtiné de Disney. Ce qui veut dire qu'on n'y trouve le meilleur des deux. Un tonus et un humour (jamais lourd !!!) subtils, immenses. Une dramaturgie de haut vol. Des références cultes.
J'ai même lu quelque part, "Avec Rebelle, c'est Pixar qu'on assassine", pfffff. Bon ben c'est peut-être Pixar qu'on assassine en se plaçant du côté Pixar mais en attendant, Disney n'en devient que meilleur alors ! C'est vrai, ce film ne ressemble en rien à La Haut ou les Indestructibles OK, mais avec le recul, tant mieux, un peu de classicisme fait du bien, et moi perso c'est les films à la Rebelle que je préfère, pourquoi lutter ? Oui enfin un film de princesse plus classique chez Pixar, et quelle princesse ! Je fais un aveu qui va choquer : j'en avait assez des animaux, monstres, voitures, insectes et autres collections modernes ! Enfin de l'humain, de l'épique, du mystique, du médiéval.
Les références à Disney sont tout sauf lourdes ! Comme j'ai aimé retrouvé l'émotion folle de la dispute de Triton et Ariel quand la tapisserie est lacérée et l'arc brûlé. Le côté Robin des bois. Mulan, Ariel donc, et Pocahontas qui se rebellent contre la figure parentale. Le côté Brother Bear mais beaucoup plus beau en  3d (très jolie leçon de pêche), le côté combat de grizzly de Rox et Rouky. La touche Yzma/ Ursula, de la sorcière quand elle prépare la potion. Cendrillon quand les ours doivent chipper la clef, et d'autres princesses d'antan quand Mérida pleure ou fuit dans les sombres forêts.

Poursuites hilarantes, grandes scènes burlesques et scènes épiques, dramatiques ou naturalistes s'enchaînent avec tant de fluidité, de vie et d'humanité que j'ai oublié de voir les prétendus temps morts, la banalité, les problèmes ou les mièvreries du scénario (alors que sur Princesse et Grenouille c'était si flagrant !!!!). Les personnages sont si vibrants, vivants et sincères. Les actrices qui doublent avec leurs petits accents, donnent tant d'énergie et de crédibilité. J'ai adoré les attitudes pince sans rire et protocolaires d'Elinor, toujours fines. C'est un perso complexe et tout en contrastes, femme ou ours. Sévère, aimante, touchante, en conflit intérieur constant (très beau quand elle sauve vite l'arc des flammes pleine de regrets, quand elle perçoit de temps en temps qu'elle restera peut-être ourse toute sa vie sans un mot (le muet fait sensation là !)). Enfin un personnage de mère, et génial ! Tous les moments de dispute et d'émotion avec sa fille, j'ai adoré.
Adoré aussi... Toute l'histoire de Mold'u en filigrane.
L'humour burlesque de la sorcière qui n'assume pas et se fait passer pour sculpteuse sur bois, et son chaudron-répondeur téléphonique, son corbeau très drôle.
Les trois clans (que je redoutais un peu).
Les triplés et la bonne sont originaux et délicieux.
Les feux follets si doux et mystiques a la Myazaki.
Une musique à la fois drôle, épique, dramatique, celtique, émouvante ou mystérieuse.
Des dialogues qui claquent, poétiques, très bien écrits (j'avais lu l'inverse), style "Nue comme l'enfant qui vient de naître", à la fin etc….

Et tous les jolis symboles psychanalytiques du scénario, avec Mérida qui coud et chevauche pour sauver sa mère, mi Pocahontas/ mi Elise des cygnes sauvages d'Andersen, les accès de sauvagerie incontrôlables et émouvants de la mère (quelle super idée cet instinct animal qui va et qui vient la tarauder, changeant la couleur des yeux de l'ourse de temps en temps), la mère qui défend sa fille contre Moldu/ la fille qui défend sa mère contre le père : elle se bat contre son père en hurlant cette phrase culte qui fout la chair de poule " Je ne te laisserai pas tuer ma mère !". Mérida qui déchire sa robe et son voile pour tirer sa flèche pour s'épouser elle-même (pied de nez à toutes les femmes voilées et mariées de force ! Ce film sera t il censuré dans les pays islamistes ??)
Comme j'ai vibré devant les nombreuse folles courses de Mérida (ces cadrages, cette fluidité de fou !), et quand elle ondule dans le vent au sommet des chutes d'eau qu'elle boit ( jamais vu ça comme ça dans un Disney, même quand Raiponce sort de la tour. Là, la caméra semble sans limite).
Mérida est toujours bouleversante, qu'elle soit héroïque ou drôle, et son désarroi est contagieux dans tous les moments ou elle se décourage (dont celui à la scène finale dans le rayon de soleil, où on comprend qu'il fallait juste qu'elle rejoigne sa mère sous la couverture que le soleil peu à peu caresse (que c'est beau !) pour que l'union dés-active le sortilège. Haruka tu as raison quand tu dis qu'il fallait "qu'elle abandonne tout orgueil et se jette en toute confiance sur l"ourse en plein soleil". Et quand elle gémit "maman je t'aime je voudrais tant te revoir", j'étais au 36eme dessous, ça sonnait même plus juste et bouleversant que Belle et Raiponce sur les corps de leurs amoureux !). Il y a plein d'autres petits détails symboliques super fins, comme la mèche grisonnante de mâturité d'Elinor apparue sur ses cheveux à la fin (Quel merveilleux visage resplendissant d'amour quand elle lâche dans un souffle épuisé "We've both changed !" Voilà, en une phrase la leçon est dite, discrète et puissante.) Et oui, les morales ne sont pas lourdes.

Autres scènes cultes où Merida et sa mère ours communiquent au nez et a la barbe de tous pour changer la tradition, ou bien celle où la mère et la fille répètent à distance, qui avec Fergus, qui avec Angus, ce qu'elles devraient se dire, et le montage se ressère comme si elles se parlaient.

Alors, je résume : chaque scène est un petit moment de bravoure super chiadé, peut-être pas aussi original que certains aurait voulu, mais à chaque fois, c'est impeccable, plein d'intelligence, de vie, de savoir-faire technique et de beauté, où l'humour et la tension émotionnelle sont toujours subtilement de paire. De très belles interactions entre tous les personnages, qu'ils soient principaux, secondaires ou animaux, et malgré l'absence d'un vrai "méchant", de vrais moment de drame, de mystère et d'émotion, de magie et de danger, jusqu'au superbe climax dans le cercle des menhirs. Ce film a tiré les leçons de tout ce que j'ai aimé, fond et forme, dans les autres films précédents 2D ou 3D.  La barre est très haute pour "Frozen". Non, non on ne m'avait pas dopé à l'endorphine ou à la mauvaise foi. Je me demande pourquoi j'ai si peu vu les défauts que tout le monde déplore.

PS : ah oui, et Mérida est définitivement BELLE, BELLE, BELLE, la plus BELLE de toutes ! Grosse joues ou pas, sa beauté sauvage et authentique m'a enveloppé littéralement !

 

 

Belle, Rebelle, si belle !...

© 2015

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