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Grenouille !
1/ L'animation : Dès les premiers mouvements de Eudora qui monte sur sa chaise pour attraper le chat ça m'a fait pitié je me suis dit c'est quoi cette 2D molle et un peu gauche à la Dumbo. Quand on veut montrer que la 2D c'est de la bombe, on sort les beaux plans à la Petite Sirène, Bossu, Pocahontas . Pour un retour royal à la 2D, je comprends que les gens aient pas forcément été scotchés. Avec ce film, moi-même je vois les limites de la 2D tout au long. Il y a de belles animations oui. Mais bon. Et puis, il manque vraiment une ou deux scènes marquantes (partir là-bas, le bal dans la belle et la bête, l'ouverture du roi lion, la fuite de la grotte dans Aladdin, la décision de Mulan…), que ce soit d'un point de vue animation, musical ou émotionnel. Ca manque d'ambition et de superbe tout ça.
2/ Deuxième problème, l'histoire : quand Disney invente une histoire du début à la fin, l'histoire est toujours à la fois un peu trop alambiquée ou un peu trop light ( J'inclue le Roi Lion mais c'est l'exception ça a cartonné). Bon ici on va me dire, ils ont adapté un conte. Mais en est-on sûr ? Je pense qu'ils ont plutôt adapté une "image" emblématique du conte de fées, presque une expression de la vie courante ( combien de grenouilles faut-il embrasser avant de trouver un prince charmant ?), un symbole présent dans "Le Prince Grenouille" de Grimm, "La Princesse Grenouille", autre conte de Grimm et conte russe. Mais ce ne sont pas ces derniers contes qui les ont inspiré. Ils ont en fait piqué leur twist original (le baiser transforme la fille en grenouille) à un livre pour enfant inconnu de E.D Baker.
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Frog_Princess_%28novel%29
Au final, leur histoire originale et hybride a le mérite de se métisser avec le côté historique et exotique, et contemporain, (musique, nouvelle orléans, années 30, Tiana multi jobs et auto-entrepreneuse dans le vent à la TOP chef, - élément peut-être trop actuel ? - ) et en même temps vintage : on est à fond dans la nostalgie, vu les références aux vieux Disney jusqu'à plus soif : un peu de jazz à la Jungle Book et Aristochats, du joli décor pastel à la Belle et Clochard, une pincée de bayous de Louisiane Bernard et Bianca, des sortilèges à la Yzma et Ursula, de l'humain transformé comme Kuzco et Frère des Ours, un croco à la Baloo, un plan de Lawrence en prince et Charlotte dansant comme dans la belle au bois dormant, un sortilège à briser avant minuit comme dans Cendrillon, des étoiles à la Pinocchio qui exaucent les voeux, de charmants petits animaux disnéens type blanche neige sortis on ne sait d'où dans la cérémonie de mariage finale, etc…
… Mais malgré tous ces plâtrages, ce n'est en aucun cas un conte classique. Pourtant l'histoire fait vraiment tout pour essayer d'y ressembler : robes de princesse à gogo roses, bleues, vertes (mais pas une réelle princesse à l'horizon ), Sorcier ( mais pas très puissant, background pas clair et mal expliqué), bonne fée marraine ( c'est comme ça qu'ils passent leur temps à appeler Mama Odie mais de fait elle est assez anecdotique, ne ressemble pas une fée et ne nous montre pas ses pouvoirs ), Prince à marier (mais on ne comprend pas trop d'où il vient, sorte de prince d'un pays style Inde, émirat, ou prince du pétrole ?)
Ca a donc la couleur du conte de fées (les mots princes et princesse sont vraiment répétés à l'envi comme pour s'en convaincre et nous en convaincre, de fait aucune vraie princesse à l'horizon avant le mariage final et à part des déguisements de carnaval) mais pas le goût. Le message c'est "Vous voyez hein ? Vous avez bien compris ? C'est bien un conte, c'est bien un Disney !". Je n'arrive pas à croire que derrière ce patchwork un peu tiède se cache ceux qui ont concocté les véritables fresques scénaristiques de Aladdin, planète au Trésor ou Petite sirène ! Ici, on tire par les cheveux et on fait tout pour faire rentrer du contemporain dans du conte de fées éculé. On nage en pleins paradoxes et en patchwork de trop de sources, styles et références, à un rythme où on n'a pas le temps de savourer telle ou telle facette.
3/ La musique. Là ça va être vite fait. OK, c'est bien de changer et d'avoir Randy officiellement sur un Disney. Mais pour un film qui célèbre le jazz et la tradition musicale des Disney, à part "Almost There" "Evangeline" et la chanson de Facilier, ça reste pas dans les annales. Quant au score lui-même, il est insipide au possible, peu de thèmes, à part quelques motifs mélodiques à peines esquissés, accrochent. Quand je pense que Alan Menken avait composé toute une soundtrack qu'on entendra jamais sur ce projet et qui a fini à la poubelle !!!!
4/ Dernier syndrome très gênant, déjà un peu évoqué juste avant : trop d'idées qui vont trop vite, trop de contenu dans un temps limité, du coup les personnages, et les détails et les bonnes idées sont sous-exploités : mille études et efforts de reconstitution de la Louisiane pour des décors de ville toujours un peu vides et qu'on a pas le temps d'apprécier ou d'admirer. Tiana, superbe, chouette personnalité, joliment imparfaite avec son obsession, OK. Idem pour Naveen. Mais 60 % du temps les héros sont des grenouilles, et elles parlent, et parlent, et parlent. Une mascarade avec des chasseurs douteux à la TEx Avery, et PAf ! ils trouvent mama odie qu'on ne voit que quelques minutes et qui chante un gospel un peu hors sujet. Sa maison bateau dans l'arbre, les bouteilles colorées suspendues, encore de super idées visuelles à peine entrevues;… Idem pour son serpent, anecdotique. Pas le temps de le développer, on est déjà à 97 minutes de film ! Et pendant que Tiana et Naveen reprennent le bateau et parlent, parlent, parlent, en ville Facilier et Charlotte et Lawrence vont et viennent et parlent, parlent, parlent.
Un méchant avec un potentiel de malade mais pas raccord et trop vite expédié car j'ai toujours pas compris clairement l'histoire avec les masques et les ombres et son pacte, et en quoi forcer son complice Lawrence à épouser la fille du maire de la ville lui permettra de "voler" les âmes de tous les habitants...
Le Carnaval de la nouvelle orléans à la fin aurait du être un "Charivari" musical éblouissant. Pas le temps. La confrontation finale Tiana / Facilier, rapide, a failli être intéressante.
J'ai même lu sur Disney Wikia qu'un combat final magique Mama Odie/ Facilier a failli voir le jour. Quel ratage de l'avoir enlevé !
Encore un dernier argument, car tout est comme ça dans ce film : la plus belle robe de Tiana, sa vraie robe de princesse grenouille vert marais qui sera d'ailleurs la sienne officielle dans le merchandising : on la voit 5 secondes ! Ultime preuve qu'il y a vraiment un problème de timing. Et comme je l'ai dit, c'est souvent le cas avec les créations scénaristiques Disney, on retrouvera le même soucis avec Frozen...
Au final, trop de bonnes chose à traiter en trop peu de temps, un scénario maladroit, et rien ne prend vraiment. Trop de pressions et d'enjeux avec pas assez de moyens sur ce film ? Pourtant il y a de belles choses je l'ai dit, des choses inédites, Charlotte, sa relation avec Tiana, le valet du Prince corrompu changé en doublon, de l'émotion avec le rapport au père, et Evangeline et Ray, sa mort et son élévation…
Du coup c'est un joli petit film-hommage, distrayant, à ranger du côté des petits films sympatoches, entre Dumbo, la Belle et le Clochard, et Lilo et Stitch.
C'est à dire, charmant, mignon comme une boîte à musique ou une boîte de bonbons. Mais comment ont-il pu croire qu'ils étaient en train de faire la nouvelle saga choc à la Roi Lion, Ariel, ou même Cendrillon ( pour comparer aux films de l'âge d'or qui ont tout ressuscité ) ?
Du coup tant pis, même en 3D, je préfère une merveille comme Raiponce qui synthétise à la fois et en toute intelligence :
- l'ambiance et l'esthétique des vrais contes de fées de l'âge d'or (films des années 50)
- un super travail d'adaptation sur une trame connue
- l'énergie scénaristique, dramatique et émotionnelle de l'âge d'or 2 (films des années 90)
- le modernisme humoristique et technologique de l'ère Pixar
Un équilibre parfait que ni ce conte, ni le suivant donc, la honteuse méprise FROZEN, n'atteindront.

Voilà un film que j'ai pas mal aimé à sa sortie. Mais depuis j'ai essayé de le revoir, je l'ai re-croisé Noël dernier, et il faut que j'arrête de faire semblant.
J'ai vraiment un problème avec ce film et franchement, ça me fait de la peine. Je re-matais un making off où Lasseter et Dejas, Clements, Musker et tous mes animateurs adorés promettent le plus beau film Disney du monde, le retour éclatant et scotchant à la 2D, à la sincérité Disney, au conte de fée authentique. Je comprends qu'ils soient tombés de haut… Écoutez-les : ils font vraiment le film du siècle !!
http://www.youtube.com/watch?v=AHMdow6f6KI
Ils avaient l'air si enthousiastes, révolutionnaires… Mais les mecs , on n'attire pas les mouches avec du vinaigre !! Voilà le premier problème, la 2D elle-même de ce film...
Big, Nouveaux et Héros !
C'est vrai je me suis tenu assez silencieux sur tous les prémisses de ce film dont je ne savais pas trop quoi penser… et alors.... WWWOWWWWWW !!!!Vous aviez raison! Ce film est incroyable… Il est différent. Il a vraiment un charme, une originalité.Il ne ressemble à rien de connu je trouve. Entre Atlantide, Lilo et Stitch et Oliver et Cie (en fait je le compare aux rares films Disney se déroulant à notre époque), ce film Disney ne ressemble à aucun autre.Du coup je suis encore plus pressé de voir Zootopia...Et puis, bien averti des quelques réserves émises par tous ( scénario prévisible, méchant tiède et pas clair, persos secondaires effacés), j'y suis allé prévenu et ces réserves ne m'ont pas dérangé du tout !Ce film est un mélange de ce qu'on aime des films d'action-aventure modernes avec cette fraîcheur Disney qui l'emmène ailleurs..; et c'est vrai, il laisse après visionnage un étrange sentiment de vide, de nostalgie, et une folle envie de, vite, vite le revoir ! C'est sûrement parce que San Fransokyo et ces persos ont l'air … tellement crédibles et attachants ! Lors des quelques dernières secondes du final où l'on retrouve le panache tourbillonnant des finals Disney comme je les aime, je n'avais pas envie de les quitter, justement j'avais envie de les suivre dans la suite de leurs vies… A quand la série et les sequels !!!??Les fameux 4 de la bande sont attachants, bien présents et identifiés, chacun à son rôle, ses moments, ses répliques, ses exploits, le geste ou le mot nécessaire à l'aventure… on les voit bien tous endeuillés dans la maison à la mort de leur ami, puis super présents, et c'est très fluide et logique la manière dont ils rebondissent sur leurs expés respectives pour aider Hiro à attraper le masque, ça fait sens, c'est bien pensé, ça me plait… (avec cette idée des super héros née en fait chez Hiro grace à la visite dans le "musée" de fan de Fred)Lemon, - qui a au passage un petit côté "Phoebe" de Friends et "Janice" du Muppet Show je trouve ! - cette grande bringue dégingandée, à la fois fofolle, super jolie, jamais mièvre ou agaçante, douce et fine (entre autres, c'est elle qui déconnecte le méchant Baymax quand même ;-)!). J'avoue qu'au début, à l'époque où j'imaginais ce film ciblé adulte, plus mature, à la "Atlantide", je la voulais à la "Helga"… Mais elle est craquante comme ça. On veut un film rien que sur elle :-) PS : En costume, son casque rose lui donne un côté "Princesse", personnage de la Bataille des Planètes, vieil anim des eighties…La ronchon Gogo est super juste, le stressé Wasabi adorable…Même Fred je ne l'ai pas trouvé lourd c'est dire, il avait tout pour m'agacer mais son côté grand ado cool et naïf au coeur tendre (la scène finale post générique est tellement surréaliste et bien faite que j'en étais presque ému… et ça m'a pas calmé dans mon désir de "oui j'en veux encore…" ;-))La Tante Cass… tellement vivante, crédible, pétillante et humaine cette tante (bon, mini réserve, son deuil à elle de Tadashi me semble très vite fait, je lui aurais bien mis une petite phrase de réconfort dans sa bouche, elle et Hiro n'en parlent jamais, par exemple quand elle lui amène son plateau repas, ou alors qu'on sente que quand elle blague sur le poulet pimenté c'est aussi pour cacher ses larmes et son émotion ou son manque de son neveu, ou bien de regarder Hiro sortir avec une larme genre il me rappelle tant son frère bref, enfin, y a rien de tout ça…)Hiro et Tadashi finalement, sont supers sur tous les plans, avec chouette relation et tout et tout, mais je les ai trouvés presque plus conventionnels que tous les autres. Mais ça ne m'a pas dérangé hein ?Franchement je m'en serais bien mangé encore une ou deux heures en compagnie de ces adorables persos… Tous, je les ai tous adorés.YOKAILe méchant est menaçant comme il faut, que vouloir de plus ?! Il utilise les microbots pour retrouver les morceaux du portail et le reconstruire pour récupérer sa fille, c'est très logique qu'il ai pensé à ça dès qu'il voit Hiro faire sa super démo… Et Visuellement, quel panache, quelle puissance, il surgit ça et là dans ses tourbillons de microbots qui l'élèvent haut, très haut, petit côté Matrix, avec des gestes très théâtraux, ce visage figé et silencieux ! Voilà enfin un vrai méchant, mystérieux et impitoyable et puissant avec des pouvoirs, Hans, Gothel et Facilier peuvent aller jouer aux billes ;-) Il en jette y a pas photo. Et le fait qu'il "surfe" justement sur l'invention du héros qu'il dénature nous montre ce que peuvent devenir les progrès de la technologie entre de mauvaises mains : bon thème d'actu au passage ! Ces vagues noires de microbots déchaînées sont une super et effrayante idée, cinématographiquement ,visuellement. Ils me rappellent un peu les "ombres" de Facilier mais en plus présentes et impressionnantes ! Ce qui est peut-être moins clair c'est : l'incendie. Accident ? Déclenché pour voler plus facilement les microbots et se faire passer pour mort ?BAYMAXNotre Baymax d'amour, mon dieu ! Un mélange d'E.T, de Rain Man, de Simplet, de Bouddha, de Totoro, enfin bref, de quantités de personnages cultes du cinéma. Ce sacré ballon blanc qui trottine de manière irrésistible (même dans sa première tenue de combat quand ils retournent à l'entrepôt, désarmant !!!), ne cesse de lancer et relancer l'action grâce à la logique jusque boutiste de sa naïveté (toujours par "ta santé sera t elle améliorée si- nous suivons ces microbots, je me mets à voler, je tue ce monsieur; etc… ?") , oui ce super doudou premium PERVERTIT littéralement le genre super héros, c'est à dire qu'il ne cesse de remettre en cause les clichés de l'héroïsme avec son obsession du soin, de l'amour disons-le tout simplement … C'est presque philosophique; Sur ce coup-là, c'est un coup de génie de Disney de faire passer tant de choses si simplement, avec tant d'humour et de tendresse. Il vole, sauve, se bat, mais comme aucun robot ou héros ne l'a jamais fait, de par sa nature profonde.Du coup son moindre geste, sa moindre parole est culte.. Je l'ai vu en VF ( chic je vais pouvoir me faire la VO net week), et la voix de Kyan Khojandi est juste parfaite ; douce, naïve et monocorde, sécurisante et surréaliste…Pour la fin poignante, une réflexion rejoignant les posts précédents : si la baudruche blanche est juste une "écorce" (dirait Saint Exupéry), un emballage "vide" et que le coeur et la vie du vrai Baymax sont dans la disquette verte (Tadashi le dit texto), alors, ça va… le ballon blanc qui flotte dans l'hyperspace est juste une "boîte vide"…Ce que je m'explique pas, ce qui colle pas, c'est que Baymax était encore Baymax et vivant au moment où il fait son choix crucial… Comment la disquette est-elle arrivée dans son point ?L'idée c'est que sans cette disquette, il est vide et inerte ? Ou pas ? Est ce juste un programme ou son "moteur-coeur"… ?De toutes façons, comment la carte mémoire verte s'est-elle retrouvée dans le fulguro point de Baymax ?Sinon, quelques moment forts pour moi :Bien sûr, la scène où Baymax passe du côté obscur de la force, avec ses yeux rouges. J'en aurais voulu à Disney de ne pas explorer cette possibilité et c'est super bien fait ! Les réflexions sur vengeance, Bien et Mal du coup viennent toute seules, c'est fluide et fort, bravo !Les scènes de combats à plusieurs, que ce soit dans l'île sombre ou sur la grande place de la ville au grand soleil à la fin, sont éblouissantes et tourbillonnantes !!! J'adore !J'aime ce moment du grand combat final où les 4 sont "bloqués" et où une seule phrase d'Hiro change la donne…La poursuite en voiture, vertigineuse, nous ramène au joli temps d'Aladdin fuyant la caverne aux merveilles ou de la poursuite des babouins de Tarzan… On est loin de la poursuite pépère avec Marshmallow…Bouleversant détail, c'est avec la même phrase de bravoure que son grand frère a prononcé avant de mourir dans le brasier (style "mais quelqu'un est en danger, il faut l'aider !") que Hiro va emmener Baymax à sa perte : à chaque fois, en voulant sauver quelqu'un ( et à chaque fois des Callaghan d'ailleurs) !!!La scène du premier vol de Baymax : j'en attendais beaucoup - trop ?-, à ranger avec Cody et Marahute, Aladdin et Jasmine, E.T. et Elliott, Lois et Superman, Harold et Krokmou ( bon pour ces deux-là j'imagine, j'ai jamais maté ces 2 films il faut que j'arrive a surmonter l'hideusité des tronches de persos pour découvrir ces chef d'oeuvres que je rate apparemment à ce que je lis, mais je m'égare, fin du HS).Et bien je ne l'attendais pas comme ça, dans le parc de la villa de Fred avec tous les autres, du coup elle démarre de manière pas très fluide, mais se poursuit heureusement avec d'incroyables embardées entres les tours de San Fransokyo…Mais je dois dire que les scènes 2D d'Aladdin et Marahute n'ont pas à rougir, elles restent pour moi même presque supérieures au niveau des angles de profondeur…BEMOLMa seule vraie déception est sur la mise en scène du début : les scènes d'intros Disney sont souvent originales, et là, c'est banal, ça commence juste comme le début d'un épisode de série américaine TV banal, un plan - superbe ok - de la ville au bord de l'eau. Et puis ensuite tous les événements s'enchaînent sans vraie originalité… même Hiro notre héros apparait de manière super banale et anecdotique, la première apparition de Baymax idem, tout s'enchaîne de manière un peu linéaire sans effets de mise en scène ou d'effets narratifs spécifiques, angles de vue, etc...enfin bref je suis peut -être pas clair mais je l'ai vraiment ressenti jusqu'à ce que Hiro s'inscrive au "concours"… Heureusement très vite l'histoire et les persos m'ont emporté. Une histoire beaucoup plus dense, riche en interactions et subtile que Frozen soit-dit en passant…C'est vrai qu'avec un thème aussi ovni que BH6, j'attendais peut-être moins qu'avec ce personnage de conte sacré et intouchable qu'étais la Reine des neiges….Mais n'empêche. J'ai l'impression étrange d'en savoir plus sur les 6 personnages principaux, d'avoir vu beaucoup plus de scènes entre eux, que les trop rares, rapides et superficielles interactions Anna/Elsa/Kristoff. Je ne m'explique pas cette impression et cette différence , c'est sincère, ça n'est pas juste pour redescendre Frozen…Surtout qu'il y avait encore plus de choses à caser dans BH6, en comparaison, il ne se passe pas grand chose dans Frozen à part un départ, des retrouvailles, et des retrouvailles bis dans une tempête de neige. Et pourtant, avec plus à raconter et plus de persos, le scénar et les scènes de BH6 sont plus nombreuses, plus fouillées, plus complexes, étoffées et crédibles ! Les réalisateurs et scénaristes de BH6 sont meilleurs que Buck et Lee pour moi, d'une point de vue même cinéma, sorry.BREF. ( Comme dirait notre Kyan Khojandi ;-))… un film donc super bien fait, bien construit, riche, coloré, épique, dynamique, drôle, émouvant. I Love Disney Again.PS : je l'ai eu le FESTIN en avant première ! Un procédé d'animation que j'avais jamais vu, style illustrations de livres pour enfants vivantes (et avec de la 2D dedans aussi ? ). Aussi ingénieux et beau et novateur que Paperman !! Et en quelques minutes, toute une vie, de l'émotion à gogo, fond et forme c'est purement dans la lignée Paperman, avec un côté 101 dalmatiens/belle et clochard, et franchement j'étais super ému et conquis !!! Quelle perle !!!

Reine Gelée... La Méprise !

Ce qui continue de gratter là ou ca blesse c'est que bien que les chef d'oeuvre des années 90-2000 aient leurs defauts ( j'en passe, et au passage je ne m'étais pas non plus attaché aux persos de Mulan ou Frère des Ours) aucun pour moi n'accumulait tant d'incohérences ( twists, émotion, relations, résolutions diverses expédiées), maladresses, rapidité et insuffisance de temps a l'ecran ( les sublimes Elsa et Kristoff peu montrés et développés ) qui finissent par avoir un effet sur certains spectateurs, une minorité, heureusement pour Disney : moi justement j'ai du mal a m'attacher aux persos, a avoir peur pour eux, a y croire ( Sorry pour De Vecchio qui crâne partout que chez Disney, "believable" et un des 3 points de leur recette magique inratable ). Ca décrébilise aussi les dangers qui guettent a la pelle nos héros. Seule la glaciation d'Anna est crédible et flippante ( jusqu'au moment où ça repart en vrille de par le moment pile poil où l'épée la frappe, de par l'effet glace bleue raté, et même de par sa déglaciation, hyper strange et pas réaliste au passage...) Je ne stigmatise pas Buck et Lee mais inventer un scénar de cinéma est un métier et un talent, et moi désormais il me faut du temps ( ou un très beau score qui m'y aide ) pour que les mauvais choix et erreurs sur ce film arrêtent de venir parasiter tous ses côtés sublimes et ses thèmes et persos LES PLUS BEAUX ET RICHES DE TOUT DISNEY SUR LE PAPIER... Après, toutes les heures a étudier la neige et les motifs des chandails scandinaves ne remplacent pas le scénar. De Vecchio dit même que Lawrence d'Arabie a influencé le côté épique de Frozen. Ah ok. Ben que d'ambition mais, outre qu'il faudra redéfinir un jour le mot équipe et savoir rester humble dans le champ des comparaisons, j'aurais préféré une attention sur d'autres points.
Même le roi lion culte, osons briser le tabou, était encore une de ces histoires bricolées de toutes pièces et donc un peu artificielle et light. Là on a du lourd théoriquement et émotionnellement qui arrive à la fois a faire une sensation de trop light et de trop speed. Heureusement il y a un acte I sublime, au moins 3 scènes cultes ( fuite d'Elsa, let it go, attaque du château ). J'aurais aimé y mettre les xxx et les scènes finales mais... Le reste est très calibré ou truffé d'humour ou trop speed.
Une polémique est née du fait que Disney ait cette fois poussé l'adaptation jusqu'à supprimer, remplacer et - une première - rebaptiser tous les personnages de l'histoire de départ. On observe même des tentatives de permuter ou fusionner ces personnages : on retrouve particulièrement des traits du personnage de Kay à la fois dans Elsa (personnage aimé depuis l'enfance devenant froid et distant et qu'il faut aller secourir), Hans (objet d'amour potentiel devenant soudain cruel et véritablement glacé du coeur), Anna ( qui reprend aussi évidemment en premier lieu les traits principaux de Gerda, mais qui sera aussi le personnage recevant au coeur le sortilège glacé du conte d'origine - avec comme effet non plus une froideur métaphorique mais la menace mortelle d'être glacée au sens premier du terme !-) et Kristoff (véritable compagnon et amoureux potentiel masculin, comme Kay, mais qui chez Disney présente aussi des caractéristiques d'un des compagnons de route auxiliaires d'Andersen, le personnage appelé " la fille des brigands", qui comme Kristoff, possédait un renne). Bien que la nouvelle histoire créée n'ai jamais été si différente du matériau original, de nombreux protagonistes et thèmes sont donc bien présents : deux personnages liés par des jeux d'enfance de type "frères-sœurs", la quête pour sauver l'être aimé (semée de rencontres aidantes ou confrontantes), un sortilège glaçant le coeur par accident et sa résolution dans les larmes, une idylle amoureuse, un/des personnages aimants devenants distants, froids ou cruels... Enfin bien sûr, la reine mystérieuse, son palais des glaces gardé, les loups, les trolls, le renne et le traîneau restent les points communs les plus visibles avec le conte. Si le symbole très célèbre et évident qu'est le miroir n'a étrangement pas été exploité, l'apport majeur des scénaristes est d'avoir fait du personnage éponyme d'Andersen non plus une figure spirituelle, philosophique et énigmatique sans passé ni motifs ni destin, mais une figure royale incarnée, dont la genèse et l'histoire familiale et émotionnelle sont au coeur du métrage. Le nouveau scénario de Disney qui fait de l'antagoniste principale une figure attachante et la sœur de l'héroïne, a permis en outre d'évacuer l'impasse d'un héros masculin passif et séquestré, tel que Kay l'était dans le conte d'origine. Sont ainsi dépassés deux des obstacles principaux qui empêchaient sûrement, depuis des années, les studios de mener le projet à terme. Malgré les fortes dimensions poétique, musicale, humoristique et "aventure " du film, beaucoup s'accordent à le qualifier de drame émotionnel renouant enfin avec la qualité d'anciens films des studios ( tels que La Belle et la Bête, Pocahontas ou Le Bossu de Notre-Dame.) Ce qui, voilà la chose vérifiée, est juste loupé, malgré le succès sans précédent de par son ampleur et sa non justification que connaît le film. C'est un des moins subtils et des plus maladroits et déséquilibrés faits par Disney, avec un gâchis sans nom tant l'univers, les thèmes et les personnages avaient de potentiel, mais n'importe quel Tarzan ou Planète au Trésor est plus convaincant. L'un des défauts majeurs étant d'avoir sous-exploité personnages et situations dans une histoire qui se paye l'exploit d'être à la fois trop long et trop court, superficielle et compliquée, manquant de logiques, de cohérence et d'émotion… Erreur aussi d'avoir autant simplifié le personnage d'Elsa, qui devait être un divin mélange ambigü de solitude, aigreur, ranceur, vengeance, menace, puissance, peur, amour et émotion, avec conflit psychique à la Bête, Kuzco, Mégara ou John Silver , à un cliché de dépressive plaintive et victime apeurée unidimensionnelle ( et qui d'ailleurs résoud tout son dilemne en 5 secondes). Olaf et Kristoff font office de figuration là où il y avait beaucoup à faire avec eux. On ne fait que les survoler. Mais le pire est que même Elsa semble survolée, avec un temps d'écran insuffisant. Trop à dire en peu de temps, trop de publics à satisfaire pour miser sur le sublime noirceur que se permettaient Pocahontas, Le Bossu, La Belle et La Bête… ou même Raiponce !
