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MAN OF STEEL. Hans Zimmer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Ce thème des étoiles qui porte en lui finalement toute la dimension dramatique du film ( j’aime cette idée que Superman ne soit pas ce film pompier et tapageur de comic books mais plutôt l’histoire bouleversante d’un alien déraciné, déchiré et exilé, ce que Nolan a parfaitement pigé). Il est presque toujours couplé et précédé d’un autre sous-thème composé de quelques notes cristallines et oniriques, toutes en réverbérations, qui évoque sans doute l’immensité spatiale Kryptonienne, et qu’on retrouve dans les débuts de « you led us here », en ouverture et conclusion de « clark are u listening », dans « i have so many questions », et en écho à la fin de « if you love these people ». Il résonne avec une intensité plus particulière encore au début de « dna » et dans « krypton last » (à la fin du requiem au violon exprimant la mort de Lara et de la planète, quand la capsule du bébé quitte le système solaire).
Ces mélodies portent d'ailleurs une mystique si forte qu'elles rivalisent sans peine avec les indétrônables thèmes de Williams (si mystérieux et lyriques), évoquant Krypton et ses avatars dans le film d'origine...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reste deux autres thèmes, sûrement les plus beaux.
Le premier est celui qui constitue toute la track « earth ». Il semble symboliser l’attachement du héros à cette terre, aux humains, à son père et à sa mère d’adoption. Doux, mélancolique, nostalgique, bouleversant, il est souvent égréné très tendrement au piano. Mais ce motif sait parfois aussi prendre son envol dans des variations plus toniques ou new age dignes des plus beaux génériques de Jean Michel Jarre ou des Jeux olympiques (et je dis ça sans moquerie, bien au contraire !!!). Laissez-le vous emporter au début et à la fin de « this is clark kent », à la fin de « clark are you listening » (quand Martha réconforte son fils à l’école), à la fin de « tornado » ( quand papa Ken meurt), dans « sent here for a reason » et en intro de « what are u doing to do… ».
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dernier thème est dans cette continuité. D’une force indescriptible, puissant, glorieux, doux-amer, cosmique, si grandiose et habité qu’on oublie presque que l'émouvante B.O originelle de Williams est absente du film. Un thème qui monte en puissance, et quelle puissance : invincible, indicible, universelle, martiale, héroïque, divine, lyrique au possible. Construit en forme de pulsation crescendo, c’est vraiment LE thème de ce superbe héros qui s’élève toujours plus haut et redonne foi et espoir en la puissance de la vie : vous le trouverez au coeur de « flight » et de « what are you going to do… » et en superbe reprise magnifiée à partir de 12’30 dans l’immense bonus track, cette suite nommée « Hans’ Original Sketchbook » (qui reprend et développe d’ailleurs les principaux thèmes cités ici). Irrésistible. Culte. Nucléaire. Uplifting.
Chapeau donc, Mr Zimmer. Le mythe de Superman vous a décidément inspiré l’une de vos plus belles œuvres, qui renouvelle justement le mythe avec panache, intelligence et sensibilité. Toute la dimension tragique, poétique et émouvante de ce super héros pas comme les autres est ici palpable dans toutes ses facettes. Voilà un score qui rentre dans mon top pour m’accompagner longtemps, et qui, décidément, me bouleverse à chaque écoute.

Le thème de Zod, bien que parfois noyé dans le fracas des combats, des implosions et des percussions, il est vrai, est intéressant. On l'entend naître, palpiter et bouillonner dans « you die or i do », avant d'éclater puis de ne cesser de se dilater, d'enfler et de feuler, que ce soit dans « ignition », dans « i will find him » ( la dernière menace de Zod avant son expulsion dans l'espace), dans « if you love these people », dans « general zod » et « terraforming » bien évidemment, et surtout dans l'inextinguible « arcade », où il est déployé dans toute l'ampleur pulsionnelle de sa violence malfaisante. Un thème effréné, ulcéré, psychotique, martelé à coups de cordes désespérées et de drums belliqueux. Parfaitement menaçant et obsédant.
La berceuse de Lara, la mère originaire de Krypton, élégiaque, est susurrée bien sûr dans « goodbye my son », mais aussi dans « flight », en conclusion de « launch » ( le décollage de la navette de Kal bébé) et dans les dernières notes de « i have so many questions » ( quand le père biologique de Kal lui raconte toute son histoire dans le glacier).

Quel travail ! Quel bonheur !
J’ai distingué 5 motifs, entremêlés avec brio tout au long de ce score que je me suis efforcé de disséquer avec patience et plaisir, il le mérite… De fait, tout ce score est composé principalement d'un panachage de ces différents thèmes, à deux exceptions prêt, « Oil Rig » et « This Is Madness », qui ne proposent qu’exclusivement un habillage de drums tonitruants, propres à l’ambiance finalement très explosive de l’ensemble du film. Mode d’écoute détaillé du reste donc…: Le thème de « look to the stars » qui ouvre le film et nous plonge sans transition dans une autre dimension, est mystérieux, sombre, reptilien, tragique. Construit sur seulement 4 notes graves, lentes et funèbres d’une efficacité redoutable, il est développé dans « sent here for a reason » ( quand papa ken révèle la vérité à Clark et lui montre la capsule où ils l'ont découverts), « dna », « flight », « i have so many questions » et culmine en variation tragique dans « you led us here », en variations frénétiques dans « if you love these people », et tendance apocalypse au cours de « terraforming », et en variation épique enflammée dans « launch ».

© 2015

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