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Un coup de maître. De la mangue fraîche et fleurie à la rose tendrement fruitée, il n'y a qu'une gorgée savoureuse, que le Palais des Thés esquisse ici à l'aide de la bergamote, chaînon manquant et subtil trait d'union, signant ainsi l'une des plus belles synergies aromatiques et révélation théophile de cet été... Avec ce secret inavouable : il n'y a pas un seul gramme de thé dans cette recette, conçue sur une base d'hibiscus. Unique exception à ce jour de ma sélection, cette création de plantes, fruits et arômes n'a pourtant rien à voir avec les tisanes âpres du genre et infusions de fruits convenues. La rose est enrichie d'extraits de fruits de rosiers et d'églantiers sauvages (cynorhodon), tandis que citronnelle et orange viennent en touches imperceptibles soutenir la bergamote. La superbe idée reste d'avoir associé cette dernière à la mangue, O fragrance si reconnaissable, qui, naturellement et tendrement épicée, trône à part égale sur cet empire. Mangue et bergamote, oui, étaient faites pour se rencontrer.
Pomme et fleurs diverses (mauves, tournesol et bleuet) viennent discrètement parachever cet étonnant assemblage diapré de pétales, écorces et pulpes de fruits en cubes, petit miracle arc en ciel que tout destine au thé glacé. Si en effet sa version chaude peut se noyer quelque peux sous le doucereux acide de l'hibiscus, la préparation à froid, ( parcimonieusement dosée tant la tempête d'arômes est intense ! ), bien infusée, très allongée d'eau fraîche et garnie de cubes de glace, vous assure une expérience d'exception. Plongez dans un verger juteux, fleuri et exotique, acidulé juste ce qu'il faut et indécemment parfumé. Cette délicate eau rosée à la mangue bergamotée prenant sur les finales en bouche des accents totalement addictifs de pêche framboisée, lychee, voire violette, bref, de tous les fruits et fleurs les plus parfumés et rafraîchissants au monde !

 

Thé des quatre saisons, au parfum suave. Une autre heureuse association de la maison

Palais des thés, élaborée à partir d'une base de thé noir agrumé, aussi énigmatique

qu'irrésistible : la légère âpreté des pamplemousses et des sanguines qu'on imagine

aux pulpes roses translucides, rafraîchissante, a tout de l'été solaire, mais déjà,

au contact du miel, flirte avec son contraire, l'hiver, du côté du grog doré et bienfaisant.

Breuvage chaleureux que vient éclairer de l'intérieur, en touche parfumée, la printanière

vanille, et que magnifie une infime sélection, discrète, secrète et parfaitement dosée,

d'épices légères, où se devine en touches imperceptibles la caradomone.

Boisson aux couleurs d'automne. Finale de maté, cassis et fruits noirs,

pour une saveur indéfinissable. Bref, un quatuor aussi stimulant que cajolant,

qui enchantera vos après-midis et soirées.

 

* Thé des Concubines (Palais des Thés) :
La féminité de la cerise se fait évidemment exotique, lorsque vanille et mangue la rejoignent, sur une belle harmonie de thés vert et noir. Mélange moelleux, onctueux, inspirant, infiniment délicat... qui ne se donne pas à la première gorgée.

* Thé Île Maurice  (Palais des Thés) :
Hier, par quelque divine alchimie, la classique orange et la sempiternelle vanille se conjugaient pour créer cette autre dimension, si nouvelle et gourmande, aux relans de fruits rouges. Parfait pour un brunch de matin ensoleillé... Mais aujourd'hui la recette a changé. Ce thé noir orange vanille s'est effectivement enrichi de fruits rouges. Et aussi d'une touche de thé vert, pour le parfum et la rondeur, beau métissage. Subtilité douce, exotique, flirtant presque avec le fruit tropical ou la pulpe de noix de coco. Subtilité végétale, fleurie, agrumée, magnifiée au centuple, dessinant de nouvelles subtilités, en faisant un thé de journée et de soir immédiatement favori ! À siroter absolument dans un rayon de soleil, pourquoi pas sur un jazz incandescent...
Derrière un nom toujours un peu cliché, le voyage reste plus que jamais à tenter...

Thé Blanc des Songes (Palais des Thés) :
Thé blanc, couleur nuage, léger comme un rêve, mais dont le goût n'a rien d'incolore ! Ses feuilles délicates se parent de carthame ( plante rare dont le nom, déjà, appelle au poème... ), de fraise. Semée aussi de pétales de roses et de grappes de fleurs d'oranger, la saveur est rare et parfumée, avec une pointe de muguet. Une de mes plus belles découvertes. Ce tendre élixir à la suavité de rosée sonne en effet comme un prélude aux nuits printanières...


Thé à la Fleur d'Oranger "Plaisir Pur" (Palais des Thés)
Oui, il y a de la crêpe là-dedans, de la gaufre et du beignet... De l'infusion, de la guimauve, du lait de poule de grand-mère, des petits goûters d'après-midis... Mais c'est la fleur de l'oranger comme on l'avait oubliée, encore plus douce, enrobante, entre miel, tilleul et pistil de chèvrefeuille. Dans son plus simple appareil, sur les aiguilles veloutées d'un grand thé vert de Chine, elle est tiède et fait frissonner de plaisir, un couvre-lit rabattu sur soi, bien pelotonné. L'infusion jaune paille d'or a cette touche un rien médicinale et naturellement sucrée attestant son authenticité. Elle revigore et redonne du cœur, rime avec sieste, nuit douce, réconfort, jouissance coupable des convalescences...

Thé aux Fruits d'Été ( Palais des Thés)
Jamais thé, tout délicieux et unique qu'il soit, n'aura aussi mal porté son nom. Non, ce thé n'a rien d'estival, non il ne contient aucun fruit d'été. En fait il ne contient qu'un fruit pour être exact. Et pas des moindres ! Il fait partie des rares thés mono-parfum de ma sélection. Mais c'est vrai, sa recette simplissime offre une atmosphère solaire et inédite qui accompagnera aussi bien les soirs de belle saison qu'elle habillera les frissonnantes journées d'automne… À servir avec au choix, un rayon de soleil, ou un air de jazz... Parfum juteux, à la fois frais et cosy. À la base de cet élixir ambré, la saveur d'un somptueux thé Yunnan, au caractère cacaoté et subtil de forêt. Sa texture souple et onctueuse est ici parfaitement assortie à la très fine astringence du Na-Shee, étonnant fruit encore mal connu du Sud de la Chine. Sa peau est dorée, sa chair ferme est croquante, blanche, fraîche, son goût acidulé et fleuri rappelle la pomme et la poire. Autour de ces parfums moussus et douceâtres, s'enroulent les longues et sombres feuilles du thé afin de composer une véritable symphonie d'arômes : ciré, miellé, noiseté, boisé, presque animal même…! Belle couleur, tendresse et forte identité donc pour ce sobre mélange, que vient fleurir et adoucir, ultime finesse, quelques pétales de souci.

Thé des Remparts (Palais des thés)
Un thé russe digne de ce nom, doit évoquer la chaude douceur du samovar, le palais du tzar, la toundra de la Reine des Neiges, le feu qui crépite. Cendré donc. Slave dans la plus grande tradition, aux agrumes donc, ici les pamplemousses délicieusement âpres en tête. Zesté à souhait. Sombre et puissant, naturellement et légèrement fumé et épicé, ce bon vieux Thé des Remparts a tout compris. Merveilleux, il est donc tout cela à la fois, noble et rond, vif et doux, corsé comme la steppe. Alors, allumez la cheminée, Igor, et écoutons le blizzard gronder au dehors... Chez Mariage, le très mal nommé... "Exotique" ( ! Oui, oui !...) reprend l'esprit de ce thé, un poil plus poussiéreux et afadi.

Thé Numéro 25 (Palais des Thés)
25 comme... 25 Décembre. À la croisée des ancestrales coutumes alsaciennes et celtiques du Nord de l'Europe, ce mélange aux couleurs chatoyantes évoque les saveurs d’antan, celles du pain d'épices, du pudding anglais, des traditionnelles pommes d'ambre et du vin chaud. C'est l'équation de Décembre, qui fait battre mon coeur et met en éveil tous les sens. Car le caractère épicé et gourmand de ce thé noir déroule toute l'imagerie des fêtes de fin d'année : les biscuits-bonhommes glacés au sucre blanc, le feu qui crépite, la neige scintillante, les bougies, les cantiques, les décorations et l'excitation des préparatifs, des surprises, des délices et des retrouvailles. Pour honorer toute cette atmosphère, une seule recette : il faut des amandes, des pétales de rose, des écorces d'orange, des morceaux de cannelle et des gousses de vanille. Cinq ingrédients stars, ni plus ni moins, à moins d'évoquer d'autres épices que notes de gingembre et de girofle à évoquer), incontournables, indissociables, qui mélangés éclatent soudain : un goût de légende, inimitable, celui qu'on aime depuis toujours et qui nous avait tant manqué, synonyme de l'esprit de joie, de partage et de convivialité qui accompagne la saison. THE thé de Noël, qui détrône haut la main les versions "Mariage" ou "Kusmi".

Thé Mangue & Citron vert (Palais des Thés)
À peine humé, ce thé explose de parfums comme rarement. La grande surprise, c'est cette rencontre pourtant toute simple entre la mangue juteuse et le zeste de citron vert : en résulte d'exquises notes naturellement vanillées et caramélisées. Le thé noir décoré de petits morceaux de citronnelle donne au goût de la mangue, entre pêche et fleur, toute sa dimension onctueuse, sucrée, légèrement poivrée aussi. Aussi chaleureux que rafraîchissant, en toutes saisons il évoquera l'exotisme et le réconfort. Prions pour que cette édition malheureusement limitée fasse un jour partie du catalogue officiel du " Palais des Thés ", comme ce fut le cas pour le "Thé des Vahinés" et le "Thé Gingembre-Agrumes", deux créations nettement moins notables à mon avis.

Thé Soirée d'Hiver (Palais des Thés)
Il fait froid dehors, chaud dedans, près du foyer, avec ceux que l'on aime. Noël n'est pas encore là, ou plus là, mais c'est tout comme. Il y a des épices dans l'air, des odeurs qui pétillent, des envies de cocooning. Besoin de se réchauffer, de se retrouver, de se régaler en toute convivialité et réconfort. C'est là que l'on prépare une grosse théière de "Soirée d'Hiver", boisson qui reçoit tous les compliments de ceux à qui on l'offre. Chaud, doré, odorant, il associe le caramel gourmand, les agrumes rouges, roses et jaunes et le clou de girofle. Un privilège à partager, dès l'automne.

Thé Ying-Yang (Mariage) :
En voilà un singulier surprenant qui ignore tout du banal et de l'insipide ! Ce thé musqué aux reflets sombres a l'art des contraires et de l'équilibre. Spirituel, déroutant, je lui dédie une place à part pour son inattendue dualité cédrat/jeunes baies. L'infusion en résultant est forte, autant fine, ombrageuse, et végétale que chaleureuse, terreuse et moelleuse. Une synthèse de grande délicatesse, dont la saveur étonnante, à la fois urbaine et herbacée, cuivrée et minérale, presque maltée, fait décidément contraste en bouche. Souvenir du goût de cacao, de pruneau, châtaigne et fruit confit des plus beaux thés bleus fermentés. À d'autres moments, le goût flirtera plus du côté de l'acidulé tropical, presque pulpe de banane verte. Difficile à décrire donc, pour tenter de le raconter, mieux vaut goûter ce thé soi-même... Issu d'un travail aromatique complexe, il donne en tout cas beaucoup de plaisir et invite à la réflexion.

Thé Paul & Virginie (Mariage)
Fruits cuits, rôtis au four, gâteaux caramélisés et vanillés. Fruits gourmands, biscuités. Ce beau thé brun du matin ou du goûter, a la douceur des filles aux fruits rouges et à la vanille, la gourmandise des p'tits garçons caramel et calissons. Thé de l'enfance et des délices, de la joie cosy et réconfortante qui en bouche caresse et sans remords se glisse. Simple et bon, essentiel, comme une évidence délicieuse.

* Thé Nocturne Oriental (Mariage)
Quelle est donc cette secrète épice, méconnaissable, fondante et odorante, presque patchouli à force d'être dépaysante et pétillante, aussi fraîche qu'embrasée, qui met littéralement le feu aux roses et aux agrumes bergamotés de ce thé vert floral ? Orangeraies, riads et mille et une nuits aux soupçons d'eau de rose et de jasmin capiteux enfin conquises dans cet élixir affolant et réellement ensorcelant, encore bien plus qu'un simple thé fleuri à la menthe et à la cannelle. Ce fin breuvage met à l'index toutes les recettes et promesses ratées des concurrents en matière de thés orientaux. Échaudé par le douceâtre " Festin d'Or" de la même maison, quel privilège d'aduler ce cousin chamarré et irisé, qui le laisse loin, loin derrière... Un pur enchantement au coeur du désert. Mi-oasis, mi-mirage...
 

 

 

 

 

 

 

 

Thé Exposition Coloniale (Mariage) : Idéal thé d'après-midi qui fera l'unanimité ! Vanille et rhubarbe sur thés noir et vert, suffisent pour tisser à elles-deux un bouquet épicé, savoureusement aigrelet et très présent, qui charme inexplicablement. Gorgée après gorgée, tasse après tasse, percerez-vous le secret de sa saveur gourmande et addictive ?... Dans ses plus infimes nuances, elle flirte jusqu'avec l'amande, les poires délicieusement acides, le chausson aux pommes et la tarte tatin. Un goût d'herbes et de fruits caramélisés, acidulés, mais doux et gourmand, qui signe décidément une subtile boisson de journée, de goûter ou même de soirée.

* Thé Éléphant Blanc (Mariage) :
Derrière la fadeur poivrée de ce tapis de fleurs humides et de feuilles écrasées, souvenir de mousson, la chaude bergamote agrumée et l'exotisme mélancolique du lotus et des bambous épousent la chair de lychee pour un moment nostalgique. Un voyage à dos de vieil éléphant, animal au yeux pleins de douceur et de sagesse orientales... La douceur se fait puissamment dépaysante, autant florale et fruitée qu'un rien terreuse et cendrée. Si la légende prétend que l'animal en question porte bonheur et prospérité à qui le croise, en attendant, siroter cet élixir acre et fleuri nous rapproche un peu plus du royaume de Siam et de ses rizières aux parfums moites, épicés et enchanteurs... Un voyage qui met un peu de temps à imposer la force de son indolence. Éléphant Blanc est un peu de ce que Bali de Damann et Ikebana ou Théophile du Palais des Thés avaient échoué à exprimer... Notons que Mariage en propose, dans "Saint Valentin" un sosie un peu afadi, et Teatower une variante intéressante avec son "Fleurs de Whist" aux bleuets et roses.

* Thé Balthazar (Mariage) :
Fragrances de fruits jaunes et bruns rôtis ( pomme, prune, banane, raisin, fruit exotique…), poudrées d'un rien de cannelle, de noix et fruits secs, évocation de pâte d'amande, de biscuits aux noix torréfiées et d'herbes grillées, ce trésor évoquant l'épiphanie jouit d'une composition royale et troublante. Son cachet à la fois doux et corsé, presque musqué, est dû aussi à sa base de thés vert et noir, dont les notes tour à tour toastées et légèrement pyrogénées, ou rondes et maltées, sont relevées de tournesol. Royalement inattendu et bien contrasté, de Septembre à Février...

* Thé Bal Masqué ( Mariage) :
Que cache le masque de carnaval de ce thé magique ? La lavande, qui comme les fleurs telles que rose et violette, risque toujours de trop l'emporter. Mais ici la vanille sensuelle la tempère et la magnifie à point, tandis que la base d'agrumes noire l'équilibre par son moelleux. Une touche de jasmin en fête souligne le tout et créé un cousin de Samurai, Provence et Impressionnistes encore différent, unique… Enfin, point de longs discours. Une recette simple et subtile, sûrement l'un de mes thés préférés et indispensables.

Thé Boléro (Mariage) :
Loin les thés fades et indifférents, celui-ci tout de go vous prend par les sens : immédiatement ce qui frappe, c'est son odeur entêtante, bonne comme celle d'une belle andalouse parfumée, maquillée, à la beauté enivrante, provocante... Femme des pays chauds et épicés. Sa robe, estivale, est noire brodée d'éclatants motifs jaune, orange et bleu-mauve. Elle allume l'œil...
Je me méfie des cocktails de fruits sur thés noirs, assez donc pour tirer du lot ceux qui le méritent... Que de mélanges ratés goûtés pour en dénicher de parfaits ! Ici, est-ce de la pêche, de la mangue poivrée, un peu des deux ? En tout cas ces fruits jaunes résonnent encore d'autre chose, de la figue sûrement, un fort soupçon poiré, et puis des accents mystérieux, en tous cas estivaux, méditerannéens, exotiques, bons comme une musique de soir tiède et sensuelle... Ce thé m'a dès le premier instant comblé, et continue d'être une source de plaisirs sans cesse renouvelés. Exquise alchimie à explorer sans fin.

Thé Bel Ami (Mariage) :
Cet ami-là a de la classe, de la robe, du bouquet. Gousse de Vanille et Bouton de Rose Rouge au col de son habit vert, tendance Carthame, il a des allures Grand Siècle et de doux airs de grenadine, un je ne sais quoi de sophistication. Son sourire pétille, il vous fait les yeux doux. Sa saveur, à la limite du gâteau à l'eau de rose, tient-elle plus de la friandise amandée ou du baiser volé ? Peu importe au fond. Saveur désuette et poétique d'orgeat, de dragée et de loukoum. Ses accords de confiserie à la fois sobres et raffinés, étonnamment séducteurs, sont réservés aux grandes occasions et aux amoureuses déclarations... À préférer version thé vert, plus herbacée et veloutée, contrastée.

* Thé Véranda (Mariage) :
Véranda, c'est tout de suite et avant tout les douces effluves de l'orangeade, les senteurs acidulées d'un jardin fruité et fleuri. Un thé comme une salade de fruits - joli, joli, joli ! -, parfumé comme une macédoine d'été. Au cœur de ce bouquet hésitant entre agrume et baie rouge, on cueille le pamplemousse framboisé à pleine bouche, le fruit confit à plein nez. Un verger coloré qui pétille, tendance solaire et pourtant nuancée, à déguster fenêtres ouvertes en plein soleil. Un must, coup de foudre évident, et très durable.

* Thé Éros (Mariage) :
J'y suis venu sur le tard. Avec un peu de persévérance, il s'est révélé à moi. En rose et noir, mais jamais rose bonbon, tout en reflets bleutés, jamais provocant, jamais aguicheur, ni naïvement romantique. Il se mérite, se désire, et c'est peut-être cela la vraie séduction. Loin des coups de foudres faciles et des chérubins d'un seul soir, il cultive le mystère... D'abord, les accents musqués et poivrés d'un beau thé noir. Puis, sous le bouquet de tiges et de feuilles au goût humide, mélancolique, perle l'indicible fragrance d'un grain de raisin rosé, d'une cerise à la chair tendre et translucide, presque exotique. C'est un fruit sombre, mûr et fleuri, croquant, qu'on n'a pas vu venir et qui soudain surprend. La mauve et l'hibiscus s'y cueillent dans un frémissement subtil et complexe, enivrant, comme l'amour justement. Encore plus frais et infiniment plus nuancé que le lotus qu'ils évoquent naturellement, imperceptiblement. Sa composition dépouillée, subtilement fleurie/fruitée reste une énigme. La finale nous emporte quelques secondes vers quelque chose d'imperceptible encore entre cannelle et lychee, mais que l'alchimie transcende bien au-delà. Le philtre d'amour, noir et profond, finit par ensorceler irrémédiablement. Le sort (en) est jeté. L'Amour a frappé.
Thé de nuit, thé d'amour, une nuit d'amour semée de pétales et de tentations, qu'il faut siroter et savourer avec une tendresse sans fin...
Révélation en thé glacé : imaginez boire toute la magie frappée d'un verger d'Eden en fleurs !

Thé Samuraï (Mariage )
Les earl greay ; ma passion, ma hantise et ma malédiction. Ma quête éperdue. J'ai longtemps cherché mon thé parfait à la bergamote, en vain. Tous, soit trop fades, trop poussiéreux, trop artificiels, trop citronnés, trop fleuris, trop "calabre",  ou trop doux, flirtant presqu'avec la guimauve…
Parfois une once d'agrume, de jasmin ou autre fleur parvient à souligner exactement ce que j'attends d'un vrai thé bergamoté, c'est le secret, mais l'équilibre reste délicat. Ne cherchez plus, je crois l'avoir enfin trouvé. Mariage l'annonce comme un cocktail novateur thé bergamote, vanille, violette évoquant le dépaysement des mandarins de Chine, mais c'est tout simplement THE thé à la bergamote dont il s'agit. Son secret, croyez-le ou non, rime avec Violette et Vanille. Toutes deux presqu'invisibles, n'ont en fait qu'un seul rôle : magnifier parfaitement la bergamote, lui donner le relief chaleureux, épanoui et tendre qu'on cherchait tous, et qui fait de ce thé la boisson quotidienne et addictive, celle du petit déjeuner délicieux et anti morosité number one qu'on attendait, bref, LE thé à la bergamote ! Seul le Thé des Sages de Damann à ce jour pourrait l'égaler...

Thé des Impressionnistes (Mariage) :
Fleuri, vanillé et tendrement miellé... La caresse surprend d'abord. On prend pour de la mièvrerie doucereuse ce goût de biscuit un rien féminin. Mais c'est bien toute la beauté nostalgique des promenades, des soirs d'enfance, des pensées de Proust et des tableaux pastels qui monte de la tasse. Goût pastel en effet, féérique, où lavande, jasmin et autres fleurs se conjuguent pour se faire miel. La gousse de vanille mène le bal. Toute cette gourmande douceur se conjugue au parfum juteux et herbacé infusant le mélange. Visuellement, feuilles vertes, mauves, pétales d'or et pétales blancs évoquent même les nymphéas flottant sur l'eau pure, un dimanche après-midi. Ce thé est un tableau.

Thé Mayflower (Mariage) :
Légères amertumes que celles de la figue pourpre et de la noix âpre, que soulignent à peine un brin fleuri et un souffle de pistil vanillé. Le tout prend alors des arômes floraux de pomme au four... Un thé noir de caractère, corsé, au goût discret et au parfum de fruits secs, presque tanique, bien marqué. Boisson chaude boisée, subtile, pour le matin, l'après-déjeuner, ou un sobre goûter d'automne.

Thé Temple de l'Aube (Mariage ) :
Il y a toujours des thés, simples, subtils et discrets, qui mettent des années à nous imposer leur grandiose aura. J'ai longtemps flâné aux portes de ce temple lumineux. Et son aube m'a enfin touché. Douce et solaire, paisible, parée de pétales lumineux et de fleurs bleu pur azur.
Y coule un fleuve tranquille, vert et or. Y cohabitent les éclats de la bergamote douce et du yuzu vif. Tièdes et frais, leurs zestes presqu'exotiques, pétillants suaves, tendance kumquat ou citron thaï, sont gorgés de lumière, semblant même sur les finales se teinter d'épices douces, combava et curcuma. Se dessine un dépaysement tout en finesse. Thé insulaire couleur de soleil et d'agrume, thé vert du soir bergamoté racé et amical, aux pouvoirs de potion miraculeuse. Dans la même famille et chez le même fournisseur, pour tous les fous de variations agrumes et bergamote, goûtez les passables Thé du Nil, Thé Aïda, Thé île Magique, Russian Star, Earl Grey d'Or, Thé des Légendes...


* Thé Riviéra (Mariage) :
Il faut d'abord imaginer une promenade toscane, en pleine campagne sèche, aux mille plantes chauffées à blanc. Bruissement d'herbes aromatiques et de fruits séchés. Poussière jaune des petits chemins de Drôme, bordés de fleurs de cactus et de buissons que le soleil fait pétiller. Jaunes comme les tournesols dont les pétales parent ce mélange très herbacé, à la fois rond et vif, à la fois noir et vert, fait de feuilles et de brindilles aussi claires que sombres.
Les volutes odorantes des petites prunes tiédies qui grésillent au soleil, et d'autres fruits de Provence tel l'abricot, viennent avec beaucoup de discrétion donner leur moelleux végétal à l'ensemble. Goût aussi fin que grillé, fruité, floral, herbeux et très parfumé. Pour les canicules de fin de journée ou les plus belles nuits d'or de la Côte D'Azur. Un thé de Méditerranée où tout n'est qu'été, déambulations, nature douce et touffue. Rivière tiède ou glacée, au choix, qui nous fait frissonner de plaisir...

Thé Mirabeau (Mariage) :
Vienne la nuit sonne l'heure, cette incroyable symphonie est celle de toutes les audaces ! Anis et réglisse que j'adore, souvent boudés par la majorité, s'expriment ici de manière très personnelle. Je craignais un simple thé anisé réglissé. Mais les autres acteurs de ce grand poème les transfigurent de mille et une subtilités. En tête, l'acidité fleurie de l'hibiscus rouge, plante proche du rooibos évoquant ici l'airelle, qui donne son ton rose à l'infusion, tirant même sur le violine. Infusion mauve rougeâtre du cœur, de la passion et du soleil couchant sur le fleuve d'un thé noir, chaud et entêtant. Le piquant réglissé et naturellement bien sucré des graines de badiane et des éclats de bois doux perpétuent un parfum tour à tour tendre, métallique - saveur de pluie -, mouillé - type humus et branchages -, astringent et rafraîchissant, proche du citronné. On retrouve presque sur la langue la pierre moussue du pont, que mouillent aussi les larmes salées de la Seine et des amours mélancoliques. Pétales d'orchidée, de rose et de fleurs de mauve semés imperceptiblement sertissent ce mélange perlé, à la façon de bijoux séduisants, et propagent encore un peu cette aura poétique, romantique, éclectique. Gageons qu'Apollinaire lui-même aurait cédé au charme de ce thé atypique.

Thé Lune Rousse (Mariage) :
La rose a toujours eu quelque chose d'oriental et d'épicé, caché entre les replis poudreux de sa fausse fadeur. Le gingembre lui, évoque en réponse croisée le fleuri et le rosé jusque dans l'essence la plus subtile de sa chair fondante. Ainsi les mariages les plus simples sont-ils les plus providentiels. Voilà donc pour ce beau thé vert sombre des monastères du Toit du Monde, poivre, rose et gingembre, ou tout l'esprit des caravelles, de la route des épices, de Chine aux Amériques, en passant par l'Inde, l'Arabie et le Nouveau Monde... Trésor des montagnes et des forêts de théiers centenaires, ce breuvage évoque d'abord en effet par ses notes terreuses, sensuelles, voire sexy et sexuelles, la rose amoureuse. Les élans provocants de cette fleur de désir parsèment cet assemblage à l'exquise robe mauve rosé, brun-vert et dorée, à grandes feuilles aux corolles bien épanouies. Douce et poivrée, la mélodie florale de pare dans le même temps des mille feux du gingembre qu'elle distille, oriental et divin. Les petits morceaux nacrés de la précieuse racine sertissent en effet artistement la préparation. La liqueur onctueuse et sucrée est odorante, veloutée, tendre et sans tabou. Goût sableux de désert. Infusion pâle, jaune paille d'or, qu'une vivifiante note de miel frais vient admirablement nuancer en bouche. Celle-ci alors s’emplit d’impressions de sous-bois, puis d’un soupçon sec et boisé, type céréale rôtie et rizière épicée. Miraculeux ! Thé céleste à l'évidence… des nuits où l'astre d'or roux libère nos envies les plus folles. Une belle version du thé " Route du Temps".

Thé Successeur (Mariage) :
Un thé noir à la vanille fumée ? Quelle bonne idée et quelle merveille ! Quelle originale simplicité, presque sucrée salée ! Sa robe a la chaleur rougeâtre évoquant le rooibos et la saveur boisée du célèbre thé exotique appelé "Bois Chéri" ! Gousses douces et grillées enrobent sa robe cacaotée. Sa texture  soyeuse et son caractère corsé le prête à bien des plaisirs : excellent compagnon d'une collation salée, boisson d'après-midi revigorante ou doux réconfort au coin du feu !

Thé Paris Breakfast (Mariage)
Brioche maltée, caramel cacaoté, bergamote sucrée. Vanille miellée et zestée, douce aux accents d'orange amère et de clémentines confites. Notes qui pyrogénées, qui grillées, fondantes et beurrées... Tant de facettes pour un seul thé, véritable ode au petit déjeuner, qui vous attrape par ses chaleureuses fragrances ! C'est une surprise au goût fondant et crémeux, riche en subtilités, qui accompagne bien sûr viennoiseries et goûters mais se suffit aussi à lui-même pour une pause réconfortante et élégante en matinée ou en soirée...  Thé noir à la pointe de feuilles vertes de chine sucrées-fruitées, à l'équilibre rare, à explorer et apprivoiser sans fin.

Thé Birthday (Mariage) :
Comme un bouquet printanier raffiné viendrait commémorer les délices d'un mélange unique, Birthday s'offre à grandes bouffées d'agrumes rares et d'épices nobles. Quel merveilleux moment et quelle gourmande célébration de nuances qu'une tasse de ce thé doré. Un léger goût de gâteau au miel et aux épices douces, entre vanille et bergamote persistante. Notes vertes et soyeuses de Darjeeling en finale. Frais, chaud, zesté à point et presque légèrement caramélisé, ce thé noir d'après midi est si suave qu'on le siroterait d'un petit déjeuner festif jusqu'en soirée...

Thé Grands Augustins (Mariage):
Le nez est marqué par un parfum légèrement musqué de compote cuite qu'on aurait semée de tournesol torréfié. Complexe. Et au cœur de ce somptueux mélange noir, typé pain aux céréales et noisette grillés, un souffle à peine épicé de cannelle douce, qu'enrobe une finale juteuse de tige verte, presque pulpe de mirabelle, rappelant aussi les rémanences raisin et châtaigne d'un long jing ou d'un dong ding. Les notes fruitées-fleuries, jasmin et pivoine, se devinent sur la finale.  Une boisson à rafraîchir pour midi ou chaleureuse d'après-midi qui évoque les senteurs et la nostalgie de la Compagnie des Indes Orientales. Sublime invitation. Mais c'est glacé avec un bento que son musqué fleuri offrira l'ultime plaisir...

Tea Party (Mariage) :
La dégustation s'ouvre sur une élégante et vive brassée automnale, et se développe sur une trame soyeuse et patinée à l'incomparable accord boisé. S'enchaîne sans tarder une parfaite synergie entre fleur (oranger ? jasmin ?), zeste (mandarine ? bergamote ?) et noix. La liqueur déploie une superbe impression aérienne, aux tanins très légers. Saveur agrume fumé et délicat fruité amandé y dialoguent avec gaieté. Oui, cette magnifique création, est une véritable fête du thé ! Parfait avec une collation salée, admirable compagnon réconfortant/stimulant d'après-midi qui saura aussi se faire apaisant le soir. Ce miracle d'équilibre fera vite " party " de votre vie ! Un cousin un brin plus subtil que les Narcisse et Yang Tse Kiang si proches... à deux pas de Grand Siècle.

Thé Grand Siècle (Mariage) :
Mélange de thés riche, très décoré, sculpté et texturé. S'y côtoient bourgeons dorés et jolies brindilles ocre foncé, torsades et spirales, noir cachemire, pétales et écorces, feuilles de toutes formes, brunes, vertes, beiges… Goût à la fois délicatement grillé, à peine fumé, musqué, une pointe agrume, cédrat ou bergamote, un zeste épicéa ou gingembre miellé, sucré-salé, fleurant l'oranger fleuri. Parfait thé d'après-midi, de soirée et d'accompagnement des repas, chaud, tiède ou glacé. Une boisson rare et magnifique.

Thé Interdit (Mariage) :
Osez : désobéissez. Point n'est défendu ici d'outre-passer l'interdiction ! Dans la série des thés qui se méritent, c'est le caractère rare de ce "Thé Interdit" qui lui doit sans doute son nom. Né d'une incroyable synergie entre grands thés blanc, vert et bleu du Népal, de l'Inde et de Chine, ce mélange est enchâssé d'éclats boisés. Il nous promène de saveur en saveur : en tête, miel, mandarine, acacia, tilleul, rhubarbe ? Peu importe. Pour celui qui s'aventure et fait preuve d'un peu de patience, quelle récompense ! Un véritable coffre aux trésors de parfums se déploie et flatte tous les sens. Les notes d'encens, les accents réglissés et la finale gingembre transportent le buveur au cœur des forêts mystérieuses, des montagnes tibétaines et des vallées secrètes : odeurs de buissons et de bois doux, sensations cendrées de santal musqué, parfums pétillants de fleurs blanches et d'écorces. La liqueur, jaune d’or brillant, se distingue par un caractère suave. Elle enivrera le palais de quiconque osera donner sa chance à ce fruit défendu, qui je le répète, met quelques dégustations à se livrer, mais vaut toutes les attentions...

* Thé Nosy Bey (T-Nature) :
En thé parfumé, la pêche risque à tout moment de flirter avec l'artificiel. Il a suffit ici de la marier à la vanille de Madagascar, puis de la souligner d'effluves de rose, pour obtenir l'équation parfaite à trois éléments : un thé noir subtilement enveloppant, sensuellement chaleureux, terriblement gourmand !

Thé Fleurs d'Asie (T-Nature) :
J'ai mis quelques années à hésiter, à tourner autour de ce thé, avant d'apprivoiser et de comprendre la saveur subtile de son mélange, unique en son genre.
Rose de Chine et joli lotus du Soleil Levant, les voici ces fleurs asiatiques, emblématiques. Elles entremêlent leurs saveurs fraîches et racées, que vient magnifier une association inédite de fruits (douceur de la pomme, exotisme acidulé du maracuja, finesse musquée des mûres sauvages) et de wu long, ce thé bleu au parfum onctueux, si caractéristique. Le tout est un onguent ambré et capiteux, floral, fruité et noisetté, que viennent, surprise, orner les flocons d'une troisième fleur, inattendue, blanche, vanillée et douce camomille...

Thé Antalya (T-Nature) :
Quelle est donc cette rose si différente des autres, la rose de Bulgarie ? Petite, framboisée et tendrement acidulée, ses pétales ouverts à l'odeur très persistante donne une essence subtile qui fait la joie des plus grands parfumeurs. Mariée ici aux agrumes, elle dessine un goût russe à nul autre pareil, au caractère inédit et floral, étonnant de délicatesse. Un thé fleuri et fruité unique, rare et précieux. Savourez son infusion à la robe soyeuse entre zeste et fleur, acidulée comme la groseille, douce comme la grenadine...

Thé Dune d'Épices (Damman) :
Bien rusé celui qui résoudra l'énigme de ce thé, de son vrai nom Dune d'Épices, dont la secrète composition donne envie d'y revenir sans cesse. Le goût est inédit, particulier et particulièrement réussi, inexplicable. Exotique, troublant, c'est un tourbillon de fruits jaunes, orangés, et d'aromates indicibles... Orange, papaye, ananas, coing, goyave, abricot ? Ou tout simplement pamplemousse et citron confit ?  Vanille, cannelle, coriandre ou cardamone ? Girofle ou gingembre ? Fleur et piment ? Le mystère reste entier, le plaisir aussi. Sa liqueur tropicale dépayse en tous cas, et agit comme un sortilège, un enchantement addictif. Le Thé des Riads de chez T-Nature en est la copie assumée.

Thé aux 7 Parfums (Damman) :
Citron et orange, bergamote bien sûr, un rien de rose et de lotus pour le côté floral, enfin la figue, bien présente, et puis, le septième, ce grand inconnu, le pitanga (ou cerise du Suriname, n'en jetez plus !), mais peu importe. Cette alliance parfaite, pas un de trop, pas un de moins, envoûte comme la plus parfaite des palettes. Réconfort raffiné et inimitable assuré. Merveilleux must et valeur indétrônable dès la première gorgée. Élégance subtile et feutrée pour thé de l'après- repas, de l'après-midi.

Thé Passion de Fleurs (Damman) :
L'abricot est fleur fruitée, l'abricot est herbacé, l'abricot est exotique…
L'été et le printemps se tissent et s'épousent ici en dentelle blanche et douce, sucrée, délicate et florale, irrésistible, sur les feuilles onctueuses de ce thé justement blanc. Une passion, dont le fruit donne sa saveur juteuse et poivrée à l'onguent, passion à la folie, qu'on infusera, une fois n'est pas coutume, avec parcimonie, pour que jamais ce petit miracle ne vire à l'amertume.
Abricot toujours, rose et muguet, finales de mangue veillent...
Nuit magique. Caresse. Perle rare et chère saveur jardin d'ailleurs, duvet de cygne au verger d'anges plein de douceur…

* Thé Cerisier de Chine (Damann) :
À la rose et à la cerise, tout simplement, ce thé vert surprend par sa subtilité sobre et très végétale. Évitant le piège du fruité déjà bu et du fleuri doucereux, il brille par le naturel de ses fragrances, et par une saveur très parfumée qui demande du temps pour se révéler, en version glacée définitivement. Alors, c'est une synergie de jardin aussi désaltérante que poétique. Oubliez les rabâchés Sakura et Fleur de Geisha. Liqueur vert doré où s'entremêlent amandes et noyaux de pêches, fleurs de cerisier, pétales blancs, roses, rouges, chair de baies et tiges très herbeuses, au vert juteux et persistant, frais et nacré en bouche, pointe parfaite d'astringence en sus. Et l'harmonie est subtile et tendre. Pistils miellés d'acacia. Délicieusement âpre et racée, brassée florale au supplément de rosée d'un matin printanier. Accompagne à merveille un repas zen. Ou un long jour d'été alangui... Allez : chaud pour oublier la saison froide !

Thé Jardin du Luxembourg (Damman) : Un thé fleuri ? Oui. Le thé fleuri de tous les thés fleuris même, ode végétale à cueillir à pleines brassées, à douces gorgées !
Le goût est crémeux, cuir presque vanillé.
Ce véritable élixir doré, thé bleu torsadé au goût de miel musqué, est riche en subtils pistils et pétales ...
Voici de tendres explosions meliflues, des rémanences à la fois tièdes et fraîches, sur les notes croquantes et onctueuses de l'acacia qui mène le bal, évoquant cuir et santal vanillés, enroulées autour des saveurs noisettées du wu long. La farandole continue son essaimage à coups de bouquets variés : moelleux fruité du prunier, boisé de l'aubépine, sucré fruité du jasmin et de la rose allié à la
fraîcheur de l'aloe vera et du nénuphar...
En un mot tout le printemps et l'été des jardins verts et fleuris où le bonheur butine !

Thé Noël à Pékin (Damman) :
Il est des thés rencontrés par hasard, disons même par miracle. Vu son titre et sa composition vus et revus, jamais je ne l'aurais acheté de moi-même… C'est en le goûtant chez une amie que j'en suis tombé amoureux ; Dans la lignée de "Passion de fleurs" (de la même maison) et de "Passion exotique", chez l'Autre Thé, celui-ci fait partie des thés "incroyablement parfumés". Et quand je dis incroyablement parfumé, ce n'est pas un euphémisme : s'il existe des thés délicieux au parfum discret, et d'autres très parfumés au nez mais décevant en bouche, celui-ci tient toutes les promesses. A peine le sachet ouvert (et même, à travers !), il exhale une fragrance rare et intense.
Un de ces mélanges fruités fleuris où les fruits tropicaux (fruit de la passion rouge, mangue et ananas) s'entremêlent pour évoquer même d'autres nuances (pêche de vigne, abricot, fruits rouges…). Le jasmin, bien présent, vient souligner le côté exotique, asiatique et subtil. Tandis que ses jolis bourgeons constellent le mélange, son parfum inimitable et très reconnaissable prend, au contact des fruits, des accents de rose et de muguet, de fleur d'oranger et de chèvrefeuille !
Enfin, grande idée, la bergamote, ingrédient décidément magique quand bien associée, vient faire le lien et souligner le tout de manière inédite.
Un cocktail exquis, irrésistible donc, et magnifié par une base noire bien ronde que vient vivifier la fraîcheur d'une pointe de thé vert : l'écrin idéal pour mettre simultanément en valeur jasmin, bergamote et fruits exotiques dans une harmonie de tous les instants.
Si Pékin est en Chine, et qu'il s'agit bien ici de thé de Chine, les intenses parfums de ce mélange nous emmènent encore bien au-delà...
Et si Noël est en hiver, ce thé-là, en effet de fête, est absolument estival et voyageur.

Thé Prince Vladimir (Kusmi) :
Classique désormais. Un des premiers coups de foudre. À faire oublier tous les autres goûts russes. Tous les thés de cette famille devraient être composés ainsi. Vanille, pamplemousse et épices secrètes en divine alchimie y sont sûrement pour quelque chose, et font finalement de ce thé l'un des plus réussis de Kusmi...

Thé Algothé (Kusmi).
Les feuilles fuselées vert tendre d'un thé de Chine Gunpowder. Les feuilles vert foncé de nori, varech, goémon et laitue de mer, authentiques algues marines séchées. Les feuilles vert vif de la menthe Nanah, délicieusement poivrée. Trois plantes faites pour se rencontrer, au cœur de ce thé ambré, mi-océan, mi-forêt, où souffle un air doux, purifiant, iodé évidemment. Par temps froid, l'onguent vivifiant calme les irritations. Par temps chaud, servi brûlant comme glacé, son exceptionnelle fraîcheur a le goût des vacances en bord de mer... Un mélange surprenant d'équilibre, également providentiel pour la peau et la digestion. Reminéralisante, stimulante, vitaminée et tonifiante, cette création Kusmi ne ressemble décidément à aucune autre.

Thé Vert Noir Oriental ( Volup' thé)
Une fraîcheur agrume, tendance bergamote bien présente, se pare de saveurs fleuries (rose douce, bleuet frais) et d'épices fines (gingembre pétillant, cardamone justement dosée)… Cette symphonie aux accents orientaux s'embrase sans prévenir sous les surprenantes graines de fenouil, dont la touche anisée, presque potagère, parachève cet assemblage sur thés mi vert-mi noir, divinement original, équilibré, unique.

Thé Orange Jasmine (Starbuck) C'est un thé vert, perlé des mythiques baies de goji, et habillé d'effluves de mandarine ... Ici quelques secrètes plantes surprenantes comme l'estragon, et le bois de réglisse, et les essences agrumées de la bergamote s'en mêlent... Mélange rare, l'onguent est frais et chaud, clair, saveur jardin, forcément parfumé et bienfaisant...
Chèvrefeuille, jasmin, fleurs d'oranger et orange y déploient enfin leurs nuances en camaïeu, tendrement. Le tout décidément contrasté, rafraîchissant et chaleureux, subtil et tendre, presqu'exotique... Infiniment racé... Le thé qui rend heureux.

Thé Aéro (Teatower) : Première dégustation, première surprise : un thé vert subtil, aux fragrances fruitées très vertes et juteuses !... Un goût doré, frais, fin, tonique...  Unique. Ananas et abricot jouent les invités discrets, très naturels, juste ce qu'il faut. Une pétillance citronnée s'en dégage, une fraîcheur végétale et piquante emplit la bouche... Délicieuse astringence. Myrte, argousier et aloe vera, les trois ingrédients rares et secrets de cette formule, laissent en bouche une sensation légère et acidulée, type gazon frais tondu, unique... aérienne ! ?

* Thé Lampe Merveilleuse (Teatower) :
Quelle heureuse surprise ! Un merveilleux thé noir à la cerise, le meilleur jamais bu. Pas vraiment de rapport avec les mille et une nuits exotiques d'Aladin, mais merveilleux, oui ! Au contact de l'agrume et des fleurs, la cerise révèle enfin son goût subtil et velouté, ce goût qu'on cherchait en vain dans les autres thés. Entre orange, rose et jasmin, que la synergie fruitée est parfaite, douce, addictive ! Oubliés les thés aux fleurs de cerisier qui finissent par tous avoir un goût artificiel de sirop ou d'amande... Pensez plutôt griotte confite, même véritable confiture de cerise noire, splendide et croquante, mais pas que, aussi magnifiquement fleurie et autrement fruitée.

* Thé Éden Retrouvé (Teatower) : Sublime dès la première gorgée, adoré même bien avant, à peine ouvert le sachet odorant... C'est un incroyable parfum de pomme cuite, douceâtre et acidulée, qui vire soudain pommier fleuri, tendance lavande de printemps, s'exotisant dans le même temps d'un torrent de papaye, et finit de déployer sa subtilité miellée sur plusieurs thés blancs, choisis et associés pour leurs goûts eux-mêmes déjà incroyables : tendance bourgeons fruités, fragrances de poires fraiches et onctueuses, accents de pivoine caressants ! Quelle suavité ! Un nouveau miracle paradisiaque par les imprévisibles Teatower. Véritable douceur pour les longs après-midi d'hiver, aux belles notes tendres et fraîches pour rêver de promenades et d'été.


* Thé Nuit de Printemps (Teatower) :
Les révélations arrivent souvent par où on les attend le moins. Qui aurait parié sur cette improbable union, à la fois simple et singulière, alliant le cassis, les mûres, le pamplemousse et la noisette ?
Derrière la première gorgée au goût discret, se cache un sous-bois de belle saison. C'est un thé frais, vert et doux. Thé évoquant le jus de la noisette fraîche et croquante, encore verte. Cette douce âpreté noisetée/amandée rejoint celle, bien ronde et zestée, de l'agrume avec succès. Les touches fleuries des fruits noirs/bleus s'en mêlent, emportant le tout vers une impression de baies forestières, printanières... Thé lumineux, miraculeux, de toutes heures, aux notes intenses et subtiles, aux parfums fins et frais servi froid ou glacé, exclusivement... Quelle révélation !

* Thé Divin Marasquin (Teatower) :
Ce cousin exquis de l'inoxydable "Lampe Merveilleuse" en offre toutefois un contrepoint intéressant et indispensable. L'élégance de la cerise confite et macérée évoque tout un monde : effluves fleuries et musquées, de lotus, bleuet, rose et violette, fleurs cousines aux fins parfums désuets et doux. Sur la robe noir de ce thé, elles dessinent sur les bases vanillées et fruitées des griottes une variante intéressante, peut-être le mélange parfait entre tous. Le thé d'après-midi ou de soirée raffiné et velouté par excellence.

 

* Rooibos Vert Earl Grey (Nature & Découvertes)
Ni banal goût de bergamote, ni sempiternel acidulé du rooibos : quand une simple base et une seule fragrance font si bien synergie, je le signale sans délais. Et ainsi ce mélange est encore une exception, encore un thé qui n'en n'est pas un ;
Voici donc un rooibos vert non fermenté : rien à voir avec son cousin rouge, connu, reconnu et rebattu. Ses notes légèrement herbacées et naturellement sucrées sont fraîches et savoureuses. Et il est simplement habillé d’huile essentielle de bergamote : en naît une saveur fruitée-miellée, entre citron fleuri et citronnelle pétillante, avec une touche minérale et boisée, très subtile, délicieusement élégante. Saveur qu'on n'avait jamais goûtée ailleurs. Thé à la robe d'or, thé du soir ou de l'après-repas, aussi cajoleur que vivifiant : un goût de bonheur. Bravo, autre exception, à Nature & Découvertes, dont c'est là le premier et seul mélange que je chronique. Mais pas besoin de plus, rien qu'avec celui-là, ils sont les seuls à l'avoir fait.

* Thé Un Soir de France (Fauchon)
Fauchon a longtemps été pour moi le symbole du chic vide et glamour, cher, superficiel et fake. Je capitule et abandonne mes préjugés. En attendant de pouvoir explorer leurs autres séduisantes compositions, chères il est vrai, j'ai pu m'offrir les mousselines de ce thé surprenant et unique, qu'il aurait été triste de rater...
Miracle que sa simplicité et son élégance soyeuse ! Abricots et oranges (sanguine et douce) viennent allumer ce beau thé noir, et souligner son goût velouté de noisette : son goût d'or aux notes de malt se fait soudain biscuité, fruité et miellé, saveur tour à tour muscatée et beurrée. Etonnant.
Délicats pétales d'héliante et fines écorces d'agrumes viennent orner de leurs finitions ce mélange musqué qu'on adore.

Pour les soirées d'inter-saisons, nuits douces, au vent tendre par la fenêtre...