top of page

MONKEY ME, Mylène Farmer. 2013
La Femme-Singe

 

RANDOM ACCESS MEMORIES, Daft Punk. 2013
Robots Surdoués, Robots Géniaux, Robots Génies. Bravo !

Mylène. Fan fétichiste de son œuvre, non je ne le suis pas, mais j'avoue avoir tous ses albums et apprécier au centuple la manière dont l'artiste a su se tailler une carrière pop en filant un univers gothique unique, ainsi que les grandes qualités mélodiques de Sir Boutonnat, musicien surdoué bien que parfois pris d'étranges et incompréhensibles crises de calcaire. J'aime leur synergie et ce qu'elle a donné de meilleur en termes de tubes à la fois mélancoliques et dansants, génialement glauques ou frais et extatiques; je n'ai pas d'album fétiche. Chacun de ses albums, mêmes les derniers, contiennent perles incandescentes, compromis commerciaux douteux et bouses inutiles… Mais alors ?... alors, alors… Quid de ce dernier opus du duo ?

 

C'est un album étrange... pas le meilleur, malgré les rumeurs. Loin d'être le pire, malgré les rumeurs aussi. Le premier aspect qui me vient est qu'il est sûrement le plus différent et novateur. Pour le coup, il y a renouvellement. On retrouve bien sûr des signatures, des familiarités, Mylène reste Mylène et il est toujours question de « nausées », d’ « envie de se foutre en l'air », de « ma tombe » et d’ « échafaud », quelque soit l'air. On retrouve aussi une bonne synthèse électro pop rock rappelant un peu tous les albums antérieurs. Mais jamais le ton n'avait été aussi moderne, tonique, pop rock justement. Au point d'avoir des morceaux comme on n'avait jamais entendu, quelques ambiances, des rythmiques, des intonations vraiment inédites...

À force de…

L'incendiaire " À force de" illustre parfaitement cela, ne ressemblant en rien à ce que le duo nous avait proposé dans le passé. Peut-être un peu « Vertige », mais jamais ils n'étaient allés aussi loin dans l'urgence rythmique et dramatique. Derrière un titre somme toute banal et des paroles assez simples, se cache une ode coup de poing à l' « envie de vivre ». Cette célébration paniquée mais positive de la beauté du monde et de la vie s'impose de suite comme le vrai moment fort de l'album. J’y entends une version syncopée et essoufflée de la lyrique litanie bleu noir « Moi Je Veux »… Quand, Je te dis tout Le quota ballades amoureuses est (trop ?) vite expédié avec ces deux chansons, le rafraîchissant, très réussi, et somptueux « Quand », sur le manque de communication dans le couple, traité tout en poésie 100% farmérienne et tout en volutes nacrées, et le poil ennuyeux « ADN » (« Je te dis tout »), au piano, entre « Ainsi soit-je » version 2012 et slow assez conventionnel. Pour la Mylène dramatique et son légendaire côté cauchemardesque angoissé ( à la  « Je te rends ton amour », « psychiatric », « avant que l'ombre »), on en retrouve une dose vite expédiée dans " Tu ne le dis pas ", énorme chanson qui fleure vraiment bon le « Lookin for my name » et « Peut être toi », et surtout, dans l'étrange hommage à "Chloé"... Nuit d’Hiver Survendu comme grand moment de l'album, cette chanson, avec son titre hors-sujet, pêche sur plusieurs points : il ressemble en effet trop à « Agnus Dei » et autres « Mouvements de lune », tentant de mêler l'électro reptilienne et le sépulcral sombre sans rivaliser avec « Nobody Knows » et autres divins « Pardonne-Moi » ou « Mylenium ». Plus proche d'un instru, il aurait mieux fallu de nouvelles paroles, ou aucune, ou du moins aucune parole connue, car les rémanences désuètes de la comptine Chloé des années 80 viennent comme des cheveux sur la soupe distraire et empêcher d'apprécier l'originalité de l'ensemble (sans rien y apporter). Du coup, on n'a vraiment l'impression de n'être en présence que d'une sorte de remix qui ne va nulle part, avec trop peu de paroles et sans histoire. Est-on censé comprendre que Chloé a été noyée dans un lac gelé sous la glace par une morbide nuit d’hiver ?... Trop elliptique, trop caricatural. Les « na na na na » manquent cruellement de la force captivante requise. Mention quand même aux mystérieux bruits de roue- meule-pendule-pelleteuse de neige ( ??) d'ouverture et de fermeture, et pour l'initiative d'ensemble, clin d'œil qui apporte à un album assez tonique une ombre somme toute agréable. Mais sans plus. Je le répète, on est loin, même mélodiquement, de la folie de génie d'un « Porno graphique ». Le reste étonne. Ou détonne. Des chansons qui pêchent parfois par quelques tics agaçants : l'allongement systématique des notes, la trop courte durée des chansons, une ligne mélodique parfois trop semblable, et bien sûr, l'épouvantable et désormais presque culte syndrome bontempi de Boutonnat. Illustré par le tristement fade " À l'Ombre", il sait pourtant parfois se magnifier et convaincre tout à fait lorsqu’il sert avec une efficacité digne de Benassi certains morceaux. Mais par deux fois, il bat tous les records de déception, avec des morceaux prometteurs sur le papier, mais torpillés par leur manque d'envergure et d'ambition.  C'est d’ ailleurs un peu ce qui caractérise aussi cet album. Même les pépites chroniquées plus bas ne se hissent jamais au range des plus grandes chansons de Mylène, alors qu'ils suintaient du même potentiel.
Ici-Bas, A-t-on Jamais Ces deux vrais ratages de l'album, les indigents "Ici-Bas" et "A-t-on Jamais" (notons la jolie mini intro à la « ray of light »), malgré leurs bonnes paroles, sont d'un ennui profond. Aaaah… ces Allelujah tiédasses où jamais rien ne décolle, à peine sauvés par quelques « yeah yeah » mollassons ! Mélodiquement, c’est inexplicablement banal, génériques de jeux vidéo Foir' Fouille. Dans « Ici bas », les refrains semble nous présenter une Mylène soldat qui part en guerre, mais avec un phrasé sans aucun allant. Deux morceaux ni dramatiques, ni extatiques, ni lyriques (ils auraient pû / dû être les nouveaux "Souviens-Toi"), il ne s'y passe franchement rien. Les paroles n'étaient pourtant pas in-intéressantes mais musique et prod les rendent inaudibles. Du beau gâchis. Même l’insupportable « réveiller le monde » était plus mélodique et rythmé. Elle a dit Ce morceau déjà adulé par beaucoup de fans, placé en intro, commence très bien et plein de promesses, mais tout se sabote un peu à mon avis dans des refrains où, encore une fois, les syllabes et les notes se trainent et s'étirent, nous privant de l'énergie si ludique d'un « C'est une belle journée », « L'histoire d'une fée » ou « Appelle mon numéro » (deux morceaux malaimés que j’adore inexplicablement au centuple). Il reste cependant un bon morceau. Vivre ou pas, du temps ou pas, le dire ou pas, telles sont les questions… Pour évoquer là le champ lexical de l’album, on se rappellera que Mylène a toujours été obsédée par le temps qui passe : syndrome « j’ai essayé de vivre », « je n'ai pas le temps de vivre », « à force de mourir moi j’ai envie de vivre »… Le nom de la tournée, timeless, reste cependant un peu énigmatique car aucun titre ne s’y réfère directement (l’imagerie du marketing et du livret si…). Si l’on veut vraiment parler de Time, on pensera plus évidemment, depuis « L’Horloge », aux récents « Du temps » ou même à « l’aperçu du temps » et « l’aiguille lente » de « Si j'avais au moins » Bien avant les histoires de temps, de vie ou de singe, le vrai thème de l'album est plutôt le "dire", obsession lexicale de la plupart des morceaux – « dis moi ( de ne pas être à l'ombre)  », « je n'ai pas su te dire ( que j'ai envie…) » , « quand diras tu que… », « elle a dit », « je te dis tout », « tu ne le dis pas »… Love Dance Passons aux meilleurs morceaux (inclus « Quand » et « À force de » déjà évoqués ci-avant…), avec une première surprise de taille : « Love Dance ». Si décriée à la pré-écoute, la chanson a certes un côté boum boum à la Minogue-Madonna-Gaga, mais étonne par sa légèreté fraîche et contagieuse, éthérée, pleine de grâce et de vie. Les envolées de « La lalala la » casse gueule au possible nous attrapent. Les synthé et le côté kitchement eurodance, bizarrement, prennent, et ne nous plombent jamais. Le tout, très assumé, voltige en crescendo dans une hypnotique dance aux paroles franglaises ( bébêtes ? Nooonnnn ) aussi coquines et enfantines que surréalistes. Addictif. Monkey Me Après le culte « L'autre » et le raté « Be me », la chanson éponyme aborde le thème du double sous forme de balade douce amère funky, un peu à la Alizée. Sous les riffs dansants et la légèreté enfantine, se dégage paradoxalement une mélancolie extraordinaire , notamment dans les refrains. Le tout flirte entre humour, magie et rythme dans un mélange de déjà entendu et de nouveauté, avec une sincérité, une maîtrise et une efficacité désarmantes, qui pour moi ne font même pas débat. Une pépite béton.
Tu ne le dis pas  Déjà décrit plus haut, avec le génial « À force de », « Tu ne le dis pas » est la seule vraie track tragique de l'album. Un constat désenchanté sur l'avenir du monde et de l'amour, souligné par les puissantes et macabres réverbérations d'une boîte à rythme cette fois totalement maîtrisée et convaincante. Le tempo diaboliquement martelé embrase l'auditeur. Le fameux problème des syllabes étirées plombe un poil les refrains, il faut l’avouer, et c’est rageant (c’est décidément l’un des tics récurrents de cet album génial, original et imparfait). Mais l'originale énergie « clubbing » de l'ensemble, très depeche mode tendance dark, surtout dans le superbe pont grandiloquent, repousse et renouvelle les contours d’un « Peut-être toi » (sans toutefois égaler la subtile originalité de ce dernier morceau culte), et fait de cette chanson une autre pointure incontournable du répertoire...
J'ai essayé de Vivre Je conclue avec « J'ai essayé de Vivre », excellent exemple d'un titre encore banal, qui se transforme en véritable hymne. Son côté constat de vie désespéré et hommage sincère à ses fans (« Milliers d’anonymes, Ave… » ) en ferait une sortie de concert bouleversante pour la scène. Cantique d'adieu où le synthé, agressif et désespéré, toujours là et en attaque dès le début, d'abord presqu'agaçant, s'unit aux guitares saturées, et s'avère au fil des écoutes tellement prenant et poignant. L'électricité énergique du rock pour la tristesse lyrique d'un véritable dernier testament. Du coup, le final ad lib sonne cruellement prématuré et rapide, tant le morceau est efficace... Une griffe électrique dans un gant d’émotion…

« Danser sans cesse au bord du gouffre, à vous peut-être, je dirai tout, moi j'ai donné ici, un sens à ma vie… »


La Parade Noire passe et il faut soudain partager ces nouvelles sensations extra-terrestres... 2 jours d'écoute seulement et le sort (en) est jeté. Tout le suc qui font les chansons-phares d'Indo, toute l'énergie mélodique et lyrique de ces bombasses est concentré dans BCP. Premier mot sur les paroles : que Niko n'aie pas du tout évolué comme je l'ai beaucoup lu, non. C'est l'inverse ! Ok il y a toujours les rimes en A à outrance, les sirkiseries (« Le messie aime des garçons, vit avec des filles », « la mauvaise vie », « détestera tous ceux de mon âge », « nos projets dérapés », « marchands de mort et de rien », etc… ), et elles sont là pour mon plus grand plaisir, mais moins étriquées que jadis à mon avis. Et surtout, miracle indéniable, Nico renoue avec des structures logiques et narratives inédites, des histoires enfin construites qui manquaient tant : le messie est super limpide presque classique dans les images, petite prière cousine de Like a Monster. Nous demain est une ballade en voiture. L’histoire de la traffic girl. Bref tout ça est très cinématographique. C’est aussi flagrant sur le super scénarisé LFDLAER avec nos nouveaux héros Johnny et Kelly et ces allitérations de ouf qui sonnent et claquent à me dresser les poils anytime. Rentrons dans le vif. Illico d'abord il y a les 2 claques absolues unanimes avec leurs patterns respectifs de 5-6 notes qui nous ont tous niqué : College boy et Traffic Girl ! ° College Boy, c’est l’amour au masculin enfin chanté au sérieux. C’est Belle et Sebastiane + Rimbaud go + Junior Song mais enfin en version somptueusement mélancolico-dramatique, avec un petit facteur Hors-la-loi, et là aussi les paroles à la Sirkis gagnent en envergure à fond. – « j’ai quand même le DROIT (super d’actu Nico) de te faire ça à tous les endroits, sur ta peau j’ai le droit » susurre la voix de fille en appui – avec perçus super classes et sifflements fuzzy à la coldplay. Le tout monte en puissance, emballé dans un son clinique, dark club et noir bandant… Dieu que c’est bon ! Ambiance d'orphelinat glauque, sombre, dangereux et saturé de désir coupable et inquiet. ° Traffic girl, un hymne. C'est tellement immédiat, brut et bruyant, tout en éclats, frais, touchant et rock, tellement indochinois, avec ce gimmick qui éclate comme une surprise à 0.59 et se donne soudain tout de go au bout de cette lente intro subtile qui nous a mis sur une fausse route… C’est si bon que j'en oublie que c’est du Lescop aux commandes ( enfin le gars m’avait déjà eu avec sa « nuit américaine »de dingue). Quand un génie est capable de pondre ça pour un groupe en sonnant comme tout l’esprit du groupe digéré, on compare, en repensant avec pitié, avec un certain Furnon et son « hit » sirupeux tellement anti indo et contre nature dans l’esprit, enfin je m’égare. Traffic Girl est énorme parce que Nico met tout son lyrisme doux-amer, rock naïf enfantin, au service de cette petite carte postale, de ce détail absurde, qui prend une aura d'icône métaphysique et nous marque soudain comme un emblème, poupée chinoise, poupée de bois, soldat de bois. Sur la fin, la voix, empathique et plaintive, crie comme pour la der des der, dans les fracas saturés des tambours, on ne perçoit même pas tout de ces paroles sublimes (l’ombre écrasée qui prend racine...) mais c’est pas grave tellement c’est beau et qu’il y croit. Qu’est-ce que c’est sincère. La mélodie ne sait pas si elle a envie de danser, de rire ou de pleurer, peut-être tout ça à la fois, et c’est ça une bombe… J'éjecte illico, à ma grande surprise, à mon grand regret et envers et contre les avis généraux, le monocorde et atonal Kill Nico ( et ses la lala déprimants à la « Grand Soir ». Je n'insiste pas pour l’instant je ne comprends pas où veut aller ce morceau, il est tellement en dessous du reste émotionnellement ; je lui donnerai une chance plus tard ) et Belfast, la chanson de trop, tellement elle re-suce sans intérêt tout ce qu'arrive à véhiculer avec panache les autres pépites de l'opus. Son intro à la « Just Can’t Get Enough » ne m’attrape pas plus… Alors que reste t il ? 5 pépites incandescentes où voix, paroles, gimmicks, effets, phrases qui marquent, ambiances et motifs mélodiques synthétisent, magnifient, atomisent et transfigurent tout le génie lyrique et mélodique de la trilogie Un Jour/ Wax/ Danceteria, avec l'électricité écorchée de la trilogie Paradiz/A&J/LRDM : Le chaînon manquant, quoi. - Les percus des « mécaniques qui paniquent » dans Le fond de l'air ressuscitent les divisions de la joie avec une vitalité à tous les étages, le pied est magistral comme je croyais pas qu'Indo nous le re-permettrait un jour... - Autre hallu qui m'arrache les tripes, l'intro enlevée et directe de Nous Demain : un « En route ! Claque la portière » terriblement bien trouvé, sexy et bouleversant. Oui le refrain est un poil faiblard mais c'est la faute aux ponts et couplets tellement énormes que je me roule par terre de bonheur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






Incompréhension totale de la non adhésion au Messie qui est tout sauf une blague Tetris comme je l’ai lu. Ca n'a même pas la gratuité légère d'un vibrator ou d'un doigt sur ton étoile. C’est beaucoup plus fort, faudrait pas passer à côté. J'entends dans le gimmick-comptine un contre poids tellement ironique et mélancolique ! Y a du Mao Boy et du Je t'aime tant là-dedans. Putain c’est tellement Indo, là on est au cœur de la matrice. Encore une fois les paroles, avec la force de ses « Qu'on ne s'inquiète pas », ou « comme un sexe droit », font mouche. - Anyway : jamais cru que je craquerai autant pour une ballade d'amour Indo mais là c'est juste parfait tout y est, la boite à musique déréglée, les paroles de ouf, le refrain « manège en bois-jardin de bois » en forme de petite valse tellement adorable et entêtante, les chœurs éthérés, la rythmique obsédante, une mélodie grand cru qui vient émailler l'imagerie légendaire indochinoise et vous rendrait presque juste toi et moi chiante (c'est dire) . - Thea Sonata, on s’enfonce toujours un peu plus dans la dope, on continue le collier de perles scintillantes… Avec ses clap clap tellement kiffants, c’est l'inverse d'une tit’ chanson de famille chiante, là encore la richesse limite shoegazing de la prod, la compo tellement addictive et les paroles au cordeau (« toutes les filles sont des salauds » est trop puissant, et puis Nico est divin avec son "Allez" tellement indochinois ) me clouent au mur. Déboule Wupertal, no coment, de la machine de guerre, du jamais vu, ça ne ressemble à rien, c'est leur boléro, leur rapsodie, leur 5ème de Bethov. La chanson-fleuve testament avec tous les thèmes. Les paroles sont la quintessence du style d'indo. Grosse montée d’endorphine. Quelqu'un a écrit que Indo fait du Indo, et ben tant mieux, ok, car là Nico est tellement en fusion avec le style qu’il a créé, c'est ultime de beauté, (« J'entends m'éblouir de moi »). Il a bossé ses mots le chameau. Et quant il psalmodie hypnotiquement à la fin pour accompagner le climax tribal, comme sous l'emprise d'une écriture automatique ( façon final d'echo ruby mais là l'extase est super plus grave et habitée), on comprend pas tout et ces saturations n'en sont que plus planantes. - Je finis par le début, avec la chanson éponyme, toute en syncopes et salves psychopathes, qui balance ses couplets de dingue et phrasés de malade au fil de refrains de guerre mondiale atomique… …on a l'impression d'être soudain aux prises avec une galette historique musicalement, ca lève le niveau à un truc presque injuste pour la concurrence. On devient plus fan que fan comme on pensait pas ça atteignable. On ne pensait pas ça possible, et pourtant c’est en train d’arriver. Love u (Trash) Men…

 

BLACK CITY PARADE, Indochine. 2014
Noir Diamant

SOLDIER OF LOVE, Sade.
2010
Pourquoi Tergiverser !?..

 

Pendant que les sois-disant fans perdent leur temps à nous ressortir à chaque nouvel album les mêmes arguments (ah c'était mieux avant, ah ça rock pas, ah c'est trop lent, oh ça se ressemble..), moi je me régale. Merci, ça fait un moment déjà qu'on l'avait compris : oui, Sade cultive un style qui se ressemble, elle est atmosphérique, aucun album n'égalera jamais LOVE DELUXE, bla bla bla bla. Bon. Passons à autre chose. Après donc un superbe LOVERS ROCK (et oui, comme beaucoup je ne dis pas qu'il était décevant, comme il est de bon ton de le dire, surtout pas avec des bombes comme all about your love, slave song, every word), voici donc la nouvelle pépite, avec l'une des plus belles pochettes qu'elle nous ait faites ( pour le coup celle de Lovers Rock était catastrophique de sobriété, et celles d'avant très banales sauf l'incroyable love deluxe bien sûr. Là, ce paysage à la douanier rousseau, ambiance incas, avec ce dos sensuel, ce style hispanique a la frida kalo, c'est énorme. ) Pour commencer, les perles incandescentes, Moon and Sky, le nouveau No Ordinary Love, mâtiné de King of Sorrow, avec son gimmick déchirant... et puis le plus beau morceau de toute sa carrière à mon goût il me semble, car il est la synthèse de tout ce qu'elle sait faire, j'ai nommé In Another Time, blues langoureux en fome de valse et de berceuse d'encouragement à une jeune fille brisée par l'amour, à la fois sexy et douce amère, funk minimaliste avec ses envolées de jazz symphonique sur la fin, nappes d'orchestre violons irrésistibles que vient parsemer  le saxo  - enfin de retour !  Morning Bird, chanson d'amour brisée utime, très en accord avec la pochette, avec son intro de piano qui se brise, et scandée par les maracass de quelque sorcier vaudou : on imagine très bien Sade contempler le soleil levant avec la funèbre conviction que l'amour de sa vie ne reviendra pus jamais chanter à sa fenêtre chaque matin. Lent, atmosphérique, endeuillé, sublime. Une prière. Le raggae- rapp de Baby Father rock et innove. Très catchy ("You're a flame !"). Voilà pour ceux qui disent qu'elle ne se renouvelle pas. Et pour les mêmes, suffit d'écouter le morceau éponyme de l'album, le plus long, innovant, déroutant par tant de rage, audacieusement sorti en single. Western militaire martial dans la veine de "slave song", sûrement le plus rock et dramatique jamais écrit par le groupe, un coup de balle en plein coeur. Enorme. Les autres morceaux, ne faisons pas les étonnés,  elle en a TOUJOURS fait de tels, sont en demi teintes dans la veine de Is It A Crime, Clean Heart, The Sweetest Gift, Bullet Proof Soul , Somebody Already Broke, etc... ces morceaux à écouter le soir en boucle, qui n'ont l'air de rien d'abord, et pour finir vous apaisent, vous habitent, vous inspirent.... Nonchalant Be That Easy avec son petit sifflement final, triste Long Hard Road, et mystique Safest Place. Mention pour Skin, qui paraît d'abord banal, mais qui avec son gimmick dub electro devient complètement obsédant, au point de passer dans mon TOP 5 ! Une réserve ? Allez, s'il le faut, et cela va étonner, car c'est le morceau qui plaît le plus souvent dans les reviews... je trouve Bring me Home, entraînant et mélancolique, mais efficace comme un bon exercice attendu, déjà entendu mélodiquement. Il me semble presque trop mécanique "facile", répétitif, sans construction d'atmosphère....
Conclusion : chef d'oeuvre. Une fois de plus. Point final. Merci à la Lady. Rendez vous dans 10 ans, "in another time girl !..." D'ici là on a de quoi déguster...

Après le landau-orangina-perroquet-playmobil de Volta, voici l'énigmatique mais quand même plus gracieux catwoman-pissenlit-vagin-rascasse de Vulnicura… Oui. Encore un album en "A", le 4ème de la série après Medulla-Volta-Biophilia. Vulnicura, où on lira Vulnérabilité et Cure. Un album de la rupture (amoureuse)…

Monocorde, inaccessible, sinistre, cauchemardesque, destructuré, infredonnable, monochrome, juste cordes/voix/electro ? C'est ce que je je lis. Tout aussi expérimental, parfois inaudible, cérébral et manquant de grâce que ses 3 précédesseurs ?
Ou bien retour aux sources ? Enfin ? Le chaînon manquant Vespertine-Homogenic ?
Que de questions quant un nouveau Bjork arrive, surtout prématurément, par surprise !
Alors non c'est faux, ce disque n'est pas monocorde, inaccessible, sinistre, cauchemardesque, destructuré, infredonnable, monochrome, juste cordes/voix/electro. Loin de là ! Ne croyez pas ce qu'on lit. Expérimental mais beaucoup plus audible, palpitant et sincère que les précédents. Chaînon manquant Vespertine-Homogenic, oui, définitivement.
Disons le clairement et sans bouder plus longtemps notre plaisir, malgré les ragots, les apparences et les discours faciles de ceux qui ont écouté une seule fois et en toute hâte la galette, aucun morceau ici ne ressemble à l'autre.

VULNICURA, Björk.
2015
Vulnérable Cure.

Chacun est une proposition bien définie, faisant de cet album un camaïeu varié, bien plus varié qu'un Medulla ou qu'un Biophilia. Chaque morceau est riche, intense, sculpté. On trouvera peu voire pas de berceuses séraphiques et diaphanes à la "Virus, Moon, Comet Song, Cocoon" et cie qui font (un peu trop d'ailleurs, récemment) la marque de fabrique de Bjork. C'est un album "tonique", qui peut remuer, déranger, agacer. Chic !

Isolons tout de suite et à genoux le morceau d'ouverture, le plus beau de l'album et de la carrière de Bjork depuis des années, futur single obligé, à ranger illico auprès des sacrés "New World, Joga, Bachelorette, Isobel, Unison, Hidden Place, Pagan Poetry, Oceania, Dull Flame" et "Cosmogony"… Sons électros, symphonie mélodieuse en diable, motifs si profonds et gracieux, phrasés irrésistibles, refrain divin avec son "Who ?" poignant, lyrisme bouleversant et imparable font de "Stonemilker" un joyau parmi les joyaux de Bjork… Hymne vital. Génie bjorkien pur jus, bon comme on l'avait oublié. A émouvoir même les pierres, oui c'est certain.
"Lion Song", second morceau le plus mélodique et accessible  de l'ensemble, souffre de passer juste après la splendeur précédente, mais s'en tire très bien, avec un refrain immédiatement accrocheur et une ambiance globale magnifique. La tristesse romantique est ici lyrique, belle, ample, inoubliable : la petite intro medullienne ( qu'on retrouvera plus loin) se fond directement dans le thème principal, un pattern électro-percu-cordes qui va offrir de jolies variantes élégantes de la plainte amoureuse, cette fois décliné sur un mode ode élégante. Une pièce d'opéra reptilien se terminant sur une mère de violons onctueux et voluptueux. Difficile de bouder le plaisir et l'émotion.

Veilleuse phosphorescente palpitant dans la nuit, pulsation de vaisseau spatial à la délicate agonie numérique, voici "History of Touches" : plus une seule corde ici... le son nacré de Arca habille à merveille cette petite merveille trop courte, bed time story à l'érotisme cosmique, frissonnant et fuzzy, un poil shoegazing, mon deuxième coup de coeur du disque. On a peu entendu ce style chez Bjork de fait, et on pense presque aux ambiances barrées de "Post"… On y entend aussi l'intro de "All is Full of Love", ou les meilleurs moments de "All Neon Like".

"Black Lake", censé être le coeur du vortex et de l'album, manque paradoxalement de noirceur. La musique n'est ni gothique, ni profonde, ni angoissée. Quel gâchis que ces 10 mn de menuet mode plainte, trop, trop répétitive et immobile, pleurnichadement romantique. Rien ne ne passe hormis la jolie suspension à 1.16 (qui me rappelle, tiens tiens quelle coïncidence, celle d'un certain "Lake Tahoe" ), respiration qui se répétera à 3.00, à 6.00 et 8.43, et l'habile incursion techno-house-électro à 4.30. J
Mais je reste sur la berge plus lassé qu'ému ou effrayé. Même si, je l'avoue pour finir, l'ultime répétition du (finalement seul et unique) motif de la chanson, à partir de 9.05, me pince un peu les yeux, de guerre lasse. Je ressens la tristesse ultime, pathétique de ce lac peut-être volontairement, (insupportablement ?) statique. Un vrai dimanche de pluie dépressif (avec pluie qui coule sur le carreau, c'est vraiment l'idée).

Dans les pas d'"Unravel", "Family", 3ème excellente surprise, derrière un titre et un thème un peu convenus, cache une structure étonnante et un très beau crescendo, introduit par des coups de massue (ou de guillotine ?) terrifiants : une pesanteur brumeuse et douloureuse envahit l'espace, où Bjork chante et rampe au ralenti. La mélodie prend peu à peu l'eau, le naufrage monte, s'entrecoupe soudain d'un grinçant, un poil maladroit, interlude au violon…   La mélodie reprend alors, allégée cette fois, s'étayant vers un final scintillant de beauté. Avec un bruit d'âme délivrée du corps, la chanson s'élève comme un chant de messe luminescent, exquis de douceur " in a place of solutions, a location of solutions..." On culmine au halo aveuglant de douceur, zénith mélodique de résolution. Cet au-delà où les sons se font séraphiques, cotonneux, berce comme une rédemption. Requiem pour une famille brisée.

Le motif principal de "Notget" commence par agacer, insistant comme un moustique ivre : une série d'accords à l'orgue désaccordé, répétitifs, au premier abord. Mais le tout va vite prendre son vol et s'émanciper, nous ouvrant une majestueuse cathédrale de voix, d'effets et de sons entremêlés diablement étranges et beaux, un dramatique dédale de beauté et de furie qui finira en apothéose. Avec au fil de cette eau agitée, d'envoûtants refrains ulcérés, qui font flamber la chanson du côté du génial "5 Years" et de son o-rage de frustration. Pour finir, l'orgue résonne encore de quelques soubresauts de coeur brisé. Puis le climax s'éteint tout à fait. Comme un sublime naufrage.

Une belle intro a cappela. Puis commence l'étonnante "Atom Dance". Elle déçoit d'abord par sa justement trop évidente ambiance de valse, cadence pataude de menuet musique de chambre manquant quelque peu de mystère et de grandiose. Mais ça, c'est avant que cette rhapsodie ne se déroule et ne s'étoffe, tout le long de ses 8 minutes, de délicieux et envoûtants habillages.  La voix alien et fantomatique d'Antony Hegarty n'étant pas des moindres, tant elle s'entremêle magnifiquement à ce qui peu à peu enfle, se restructure et devient un des morceaux de l'album le plus riche, à définitivement explorer et laisser "grower".  Tout se mue à la facon Boléro en une véritable boîte à musique, hydre à 18 têtes rivalisant de nuances, mille-feuilles digital autant symphonique qu'électrique gravitant autour de cette persistante colonne vertébrale à 5 temps. La papesse de ces agapes, femme-orchestre, Bjork est son nom. La transe n'est pas loin. Autour de 6.40 ce tour de derviche est à son comble, et rétrograde avec grâce. C'était un petit sacre du printemps mode résurrection en connexion avec l'Univers pour panser les cœurs brisés…

Chute, rechute, on replonge, ou on plonge finalement tout court dans le désarroi avec "Mouth Mantra", morceau sûrement le plus dramatique et désespéré pour le coup, véritable lutte de mise à mort, chant de bête se débattant sans ses rets. Pénible, douloureux, un peu maladroit par son insistance, mais transpercé d'arrangements électros irrésistibles, fusant comme autant de flèches et de rayons lasers époque homogenic ou "Mutual Core"…. Mais certes, une impression de chaos criard, cacophonique, plane à terme. Là encore la plainte répétitive, brâmée frontalement et sans filtre, peut agresser.

Vulnicura se termine étonnamment par un court morceau, encore différent : "Quicksand", ni sombre ni ambitieux ni bouleversant ni dramatique ni joyeux ni léger, quelque part ailleurs et au-delà, du côté musclé, efficace et hypnotique de "Triumph of a Heart" ou de "Pluto". 9ème chanson de rupture à définitivement creuser, le morceau se terminant lui-même sur une rupture sèche et joliment cruelle, nous laissant sur un silence à vif. Ovni inanalysable et inclassable, sous acide, rappelant en effet les délires les plus obscurs de Medulla. Un charme inexplicable se détache de toutes façons de ce sable (é)mouvant, transcendant joie et douleur avec brio.
Vulnicura, un deuil amoureux multicolore, plein de vie, à vif. J'aime.

 

Que faire quand on est fan number one du début à la fin et que tout le monde sauf vous crie au plus bel album de Tori ?

Un fan déçu qui ne comprend pas l'engouement unanime ?

Je me demande alors, si ça c'est le meilleur, ce qu'elle a fait avant ??!!!!… Car "ça", soyons clair, c'est du piano-piano-piano pur soporifique + de la pop FM vaguement beatlesienne. Son art de la mélodie texturée, mystérieuse, vénéneuse s'est diluée à jamais dans ses 50 ans… Tout ou presque fleure, mélodiquement notamment, l’ennui mortel.

UNREPENTANT GERALDINES, Tori Amos.
2014
La Rupture.

Il ne suffit pas de reprendre à fond le piano pour crier au chef d’oeuvre. La méprise est facile, et regrettable. En quoi cet album est-il plus profond et dénué de ratages que les précédents ? Le sombre syndrome pop FM de Tori plane toujours, indécrottable. Les grands moments vertigineux par contre, sont partis pour de bon. C’est surtout ce qu’on perd qui m’assourdit sur cette galette : fini les zero point, curtain call, carbon, pancake, code red… Adieu les sombres furies et sons toriamosiens qui nous enivraient dans Anastasia, Body & Soul, My Cloud, Bliss, Siren…

 

 

Avec ces géraldines-là, toute référence prétendue à ses oeuvres d'antan (venus and back, under the pink, etc… ) est une erreur. Tori s'assagit : mélodies indistinctes, semblables, tièdes, atonales, molles, qui ne vont nulle part… parées de choeurs aigus à outrance tous identiques où elle semble se caricaturer… Cela lui arrivait de plus en plus récemment, mais jamais autant. On avait toujours 4 ou 5 diamants ardents à sauver. Ici, à peine.

Même les balades piano, en baisse depuis longtemps, ici presque trop nombreuses (sans compter que les morceaux bonus… sont aussi et encore du piano, décidément ceux qui en ont manqué vont vraiment déguster), m'ont laissé froid.

Pourtant tout le monde encense Oysters, Weatherman et Invisible Boy, certes superbes concertos piano à la Tori, mais qui n'arrivent pas à la cheville de Garlands, Oscar Theme, Beulah Land, Seaside, Peeping Tommy et j'en passe…

 

Passons sur les traditionnelles "silly songs", Rollin Pin, à la Mr Zebra, et White Telephone au piano, très facultatives.

La trilogie « 16 shade/Maids Of/UG chanson titre » qui promettait tant, est sûrement la plus décevante… quelques bidouillages électro sur 16 shades, indignes des Juarez, Concertina, Riot poof, Datura et autres… Le soit-disant épique Maid Of est une comptine 80 % piano (encore et toujours), passable, refrain super plombé, poussif, pas inspiré pour deux sous. Quant à la chanson éponyme qui aurait pu/du être un Little Eartquakes-Beekeeper-Abnormally Attracted (je parle des chansons) nouvelle génération, c'est une sorte de "Strange Little Girl" à l'orgue Hammond, bourré de chœurs acides et suraïgus, avec une guitare FM à la banalité déprimante et un final tout au… piano, encore. Aucun effet vocal ou électro ne vient hanter la chanson de quelque profondeur mystique ou dramatique. Que s'est-il passé !!??? Le comble est que les fans adulent cette chanson. Incompréhension.

 

Rose Dover, chose indescriptible, inécoutable, bâclée, une vraie perte de temps… je préfère encore un Secret Spell, 500 Miles et cie…

 

Je sauve au final 3 perles

- Promise, chanson haïe par les fans, et ses scintillants "be there, be there" et motifs accrocheurs (enfin !!!). On découvrira d’ailleurs au passage, dans cette chanson, que la fille de Tori chante mieux que sa mère. Aie !

- WIid Ways, et ses "hate you" accrocheurs (enfin bis !) auxquels nul ne peut résister

- Selkie, qui de guerre lasse, vu la tiédeur de l'ensemble, finit par se détacher par ses boucles tendres et exquises

+ mention spéciale, comme souvent, pour 2 morceaux bonus dispos sur certaines versions : Dixie, qui frôle presque les beaux temps de Beulah Land, et surtout Forest Of Glass… Cette dernière chanson, la plus belle de toutes, est prédestinée à devenir l’une des plus belles de Tori tout simplement, sûrement. C’est la Tori ensorceleuse, magique, mélodique, qui joue ici sans aucun doute…

 

Wedding Day et America passent de justesse, allez, si on aime plus la pop banale passe-partout que Tori. De la pop de radio. Un peu à l'image de Trouble Lament le single… Rien de bouleversant.

 

Bref. Tout ce qu'elle a fait avant (y compris les sous-estimé Beekeper et Abnormaly Attracted) est mieux : réécoutez Ophelia, Curtain Call, Welcome to England, Lady in Blue, Jamaica Inn, Goodbye Pisces, et dans la foulée Bouncing Off Clouds, Smokey Joe, Digital Ghost, Almost Rosey, Blackdove, Josephine et compagnie... Bref, tout mais pas cet album en dessous de tous les autres.

Ce n'est pas que je n'aime pas la voie que Tori a prise. C'est que pour moi elle n'a pris aucune voie.
L'indicible génie plein de grâce et fureur qui faisait Tori se fait très "repentant", et joue les belles au bois dormant. Vite, un prince.

 

... que depuis genre humain ça s'essouffle. Genre humain, quintessence aveuglante de génie, fond et forme, perfection totale… Les Palaces suit de très près… Sur les suivants, des perles incandescentes… Libido et Prohibition annonçaient l'essoufflement réel, mais avec toujours des trésors. Aujourd'hui, je ne lui en veut pas, même si les médias aimeraient se persuader que la poétesse est éternelle et que c'est son plus bel album, ils mentent, mentent, mentent ou alors sont tombés dans son piège sans comparer avec son historique….

 

J'AI L'HONNEUR D'ÊTRE, Brigitte Fontaine.
2014
J'ai le déshonneur d'ouïr...

Et elle nous bien eu d'ailleurs avec sa chanson éponyme qui n'est pas un hommage à la vie mais une étrange histoire de harcèlement amoureux façon liaisons dangereuses, au texte simple mais d'ailleurs savoureux , juste trop poussif  et ennuyeux dans le chant et la prod c'est bien le soucis…

Brigitte a donc décidé plus que jamais de ne pas se prendre la tête et de ne pas nous prendre la tête : pourquoi pas, le meilleur est derrière elle, elle n'a plus rien à prouver. Chansons plus courtes que jamais, mélodies moins inspirées, moins ambitieuses, chansons moins baroques et fantasques, paroles réduites, tempo et débit plus lent et haché, voire soporifique et monocorde ( la vieillesse fait que la voix, pénible, a même du mal à aller jusqu'au bout parfois, essoufflée, limite faux et fatiguée, fatiguée, fatiguée !!!!! ), sans parler de deux infidélités ratées au génial areski ( lui-même ici un peu paresseux); avec deux mélodies grotesques, insupportables et hideuses gâchant des paroles qui auraient pu être sympa ( sorry Mr Vannier) : les crocs et la pythonisse (pour infos, synonyme de cartomancienne).

Ne cherchez point ici ces sagas maléfiques et oniriques, ambitieuses, à la " folie furieuse, le magnum, le musée des horreurs, harem, soufi, la symphonie pastorale, château intérieur, duel, belle abandonnée "… Ne cherchez plus ces tableaux, ces fresques aux reflets changeants aux mots ciselés en abondance, épiques, dramatiques, bouleversantes, d'un autre monde, qui imposent le silence sublime et menaçant, au fil de métaphores fontainiennes en colliers !!!!

Allez, peut-être dans  Mer Gelée (aussi somptueux que trop court) et Coeur d'enfant (toujours le même thème que dans l'île et rue saint louis, mais franchement c'est sublime) et Père ( je suis toujours gêné quand les artistes même les plus originaux cède à l'éculé exercice de style mélo de la bio parentale, mais j'avoue c'est beau), et un peu dans les paroles de Delta ou on retrouve la poésie sans limites et sans liens...

Et pour le côté maléfique, Amour Poubelle aux paroles énigmatiques et répétitives et à l'ambiance joliment glauque, poisseuse, cauchemardesque presque, et Crazy Horse, peut être le meilleur morceau, ce rock crasseux et reptilien sur le thème incontournables des parias

 

Mais c'est tout.

 

Le reste tient de la farce un poil commerciale, convenue. Mélodies de cirque et paroles pour rire…. sous le signe de l'humour à peine provoc, petites chansons comme ça: au diable dieu  diner en ville (bon pas mal à la longue) les crocs la pythonisse  j'aime (horrible musique de buster queeton qui gâche un inventaire qui eut pu être flamboyant  mon dieu Areski qu'avez vous fait, quel parti pris inutile !) les hommes, j'ai l'honneur, et même Delta au final…

Et puis des sujets de sociétés consensuels aux mélodies consensuelles qui plairont sans déranger aux " avis les PLUS partagés" ( quelle ironie !!!), bref faux engagements : après le tchador et les vieux, là les  " pédés " et les bigots…

 

C'est sûr, ça va plaire…

Depuis 3-4 album, Juliette écrit ses paroles seules, et elle fait des chansons jolies, sympatoches, hyper accessibles, hilarantes, dans l'air du temps, avec des mots simples et des jeux de mots, des petites insolences, de la provoc gentillette, de la samba, du piano, de la musette, du music hall..
C'est… joli. Simplement joli et sympa. Moins littéraire, ambitieux, dérangeant et capiteux qu'avant.

Dommage.

Ni la robe noire démago, les crottes de nez faussement rebelles, le drôle de rock beau et rebeau, le petit musée pompé sur la tiède boîte en fer blanc, la bouteille alcoolique (un sous prince des amphores), ou le remis acide rock modernisé de la somptueuse Femme Diable ne nous font oublier les sagas amples, sombres et épiques littéraires de jadis, quand Juliette s'entourait de grandes plumes…

Fini les irrésistibles géante et autres rimes et assassines, tueuses, diablesses, massacres et couteaux, Monsieur Vénus ,  poisons, couleurs, odeurs et lames et manèges…

Mais fini aussi les Fantaisie Héroique, Circée,  Festins, plus récents...

N'en reste ici que l'amusant Kervadec (rappel de le plaisir superflu), le joli Nour et l'acide veuve noire (entre maudite clochette et une chose pareille) . Mais même ces 3 -là fleurent le déjà vu.

Juliette ne fait plus que du simplement joli et sympa. Moins littéraire, ambitieux, dérangeant et capiteux qu'avant.

Dommage

 

NOUR. Juliette.
Ex-Sublime, Ex-Lumineuse…

PROHIBITION, Brigitte Fontaine.

NIGHT OF THE HUNTERS, Tori Amos.

 

 

O j'en ai rêvé de cet album, de cette suite au somptieux Discipline pourtant boudé par les, une fois de plus, soit-disant insensés fans.

 

La mort d'un frère, un film, un livre, des critiques acerbes, un mariage et une conversion à l'islam on fait de la sémillante et féline Janet un bloc - voir la lourdeur de sa mise en scène en survêt blanc que montrent les images de sa tournée en cours  - indestructible donc. Un sphynx indéchiffrable, qui, enfin, bonne nouvelle, tourne le dos à tout le style parfois redondant et maniéré qu'on lui connaissait. Jamais un renouvellement n'aura transformé autant la signature d'une artiste. Mais pour proposer quoi de supérieurement différent ? J'avoue être perdu et trouver peu de morceaux évidents qui me conquière. C'est tiède, incompréhensiblement très court dans les durées, et même les influences mowtown, funk et électro revendiquées sont diluées comme jamais auparavant. Le dernier Mariah en comparaison scintille de mille feux, sérieux.

 

Fini son style varié, contrasté, tour à tour limpide, immédiat, glamour, poppy, catchy, dirty, trash, cristallin...  Ce style me manque, on l'a parfois raillé, c'était ma Janet.

Ici tout est noyé dans une étrange prod -trop travaillée ?- uniforme, où les sons et les accords à l'intérieur de chaque morceau partent dans tous les sens et souvent dans les mêmes sens, c’est à dire au hasard. Difficilement fredonnables, pour le coup, c'est la bonne nouvelle, RIEN ne ressemble à ce qu'elle a pu faire avant. Force est de dire que ses compositeurs fétiches se sont renouvelés à fond puisqu'on ne retrouve rien dans cet opus de leurs vraies ballades d'amour sucrées, traditionnels interludes (sauf en clin d’œil à la fin) et baby songs, brûlots bien sentis ou fraîches gourmandises immédiatement adoptables du passé.

 

Ici les ballades (juste 2, l’ennuyeux After U Fall et le prometteur Promise avec son côté bossa nova malheureusement anecdotique car tué avant de pouvoir s'envoler) sont étonnamment graves, sobres et austères, par exemple.

 

Puis il y a surtout donc des morceaux inclassables, qui ne vont nulle part, qui n'apportent rien au potage, facultatifs : que dire de l'étrange Well Traveled ? Quel intérêt ? Qui a envie de faire ce genre de chanson aujourd'hui ? Ambiance et mélodie poussives à souhait... On dirait une vieille demo d'Elton John. Ou une chanson d'au revoir pour colonie de scouts à la retraite.

La chanson-titre a du bon, mais son refrain engoncé plombe le tout.

Night, annoncé comme THE MORCEAU, est un sous all-nite, sous tonite, sous rock with you. Qui a envie de danser sur ça ??? La déception est cuisante, tant de boulot pour ce résultat. Et c'est pas les petits choeurs avec échos qui changeront la donne. Vite un remix !!!

Dream Maker commence de manière géniale, avec la voix des Jackson 5, puis est immédiatement tué dans l'œuf par une ligne mélodique qui semble improvisée tant elle se cherche sans jamais se poser sur quelque chose d'exploitable, comme si elle avait perdu la gamme, quel gâchis insupportable !!!

Sur 2 be Loved (même pas pu l'écouter jusqu'au bout), et Broken Hearts Heal, les mots me manquent, je n'ai absolument rien à en dire. On lui a donné des super ingrédients, elle est rentrée dans sa chambre pour bosser seule dessus mais elle s'est endormie et a tout mis ensemble en vrac en 5 minutes avant de vite rendre le tout à la maîtresse en espérant que ça passerait. Encore deux morceaux pour rien, et j'ai envie de pleurer.

Le refrain de "The Great Forever" est juste insupportable, on dirait du Lorie essayant de faire du Rhianna, je ne veux plus jamais l'entendre.

Je m'arrête là et ne parle même pas du reste.

Attrapons juste une joli auto-citation "break it down, break it down" du Get Lonely de Velvet Rope au cœur du bordel inaudible et chiant à mourir de Damn Baby. Comme un clin d'œil cruel à ce somptueux Velvet qu'elle n'a définitivement pas cherché à re-produire, ça au moins c'est clair.

 

Discipline, le vrai underated masterpiece, dans ses innovations (Luv, So much Better) était quand même beaucoup plus accessible.

 

Seuls Burnitup et son efficacité racée douce-amère, Black Eagle et son minimalisme mellow/mystique transcendant (mais affreusement trop court), et le finalement très classique et cosy No Sleep, se détachent de ce labo trop élaboré - mais parfois en entendant on se demande si l'élaboration ne cache pas un manque d'inspiration bâclée tant ça ne ressemble pas à du janet - mais de fait ça ne ressemble à rien, pas même (est-ce à applaudir au fond ?) à du Madonna, Britney, Rhianna (exception faite du dernier morceau, Gon Be Alright, Kravitz à fond. Un style qui sied assez mal à Janet. ) Est-ce seulement encore elle ? Quelle étrange virage. Elle avait dans son immense palette hyper maîtrisée, encore tant de quoi nous étonner.

 

Cette prise de risque à renier tout son héritage est-il un coup de génie avant-gardiste ? La musique de demain ? Le temps le dira. Le problème c'est que j'ai même pas envie de le réécouter.

 

Un dernier ratage pour la route ? Gros potentiel sur Shoulda Known Better annoncé comme le temps fort de l'album, le tube, l'hommage à Rythm Nation (quoi ????!!!!! Mais oui, c'est ce qui est annoncé). Morceau presque le plus long, elle remet presque 5 minutes à chercher une mélodie et une direction mais n'y arrive pas, et c'est reparti pour un gloubi boulga inutilisable. Là je suis carrément désespéré. Que quelqu'un me fredonne ce truc, je le mets au défi. Et la prod ne ressemble à rien, un peu de réverb, un peu de piano, un peu de je sais pas quoi. Quand on repense à des trucs chiadés comme Feedback ça fout le bourdon. Vive les trésors de Damita Jo et 20 YO, les "With U", "Sexhibition", "Slolove", vive les "When we ooo", "Better days" de All 4 U, et j’en passe ! Ces morceaux, peut-être « incassables » mais bien inclassables et hors-sujet ça c’est sûr, ne viendront pas parasiter ma discographie Janet que je m’en vais réécouter de ce pas.

 

 

 

 

 

UNBREAKABLE. Janet.
La Cassure.

Bonheur, jouissance intense, transversale, éclectique, de deux surdoués lâchés dans la stratsophère électro-pop-rock-disco-funk-dj-sampling-vintage ! Après la genèse teachers-alive-burnin-revolution 99, l'intouchable et mythique DISCOVERY, les quelques joyaux incandescents (make love, prime time of your life, technologic, the grid, derezzed, end of line) offerts sur les deux derniers albums... voici venir la manne divine !...
 

5 ou 6 morceaux se détachent vite, les meilleurs choses que j'ai écoutées depuis des lustres… Saint-Graal au bout de son immense intro-hommage parlée, Giorgio by M est LE morceau maître de l'opus. Une simple boucle mélodique aussi simple que parfaite, à faire pâlir Jean-Michel Jarre, machine de guerre, entre funk et disco, qui se charge au fur et à mesure de mille scintillements, de raffinements acid jazz, easy listening, bien plus, puis de nappes de violons symphoniques, puis de scratchs et d'éclairs électro-rock. C'est le boléro des Daft Punk, un grower diabolique qui donne envie de rire, de danser, de pleurer. Quel bonheur, quel génie ! Instant Crush (et son refrain addictif calibré pour mettre à terre  - ou au ciel ;-) -, irrésistible), Beyond (passé l'intro comédie musicale hors sujet, c'est parti pour un véritable vaisseau spatial de connexions mélodiques planantes, glam et divines) et Motherboard ( construit autour de petites flûtes zigzagantes à la "Veridis Quo", ce bijou multi-couches est bouleversant de beauté), trois délices qui cristallisent le talent Daft Punk dans la veine du meilleur de Discovery, Human After All et Tron… Des motifs, des gimicks, des patterns et des architectures sublimes. Le triptyque, la carte-mère en effet à mettre sous verre et à worshiper pour les mois à venir. Ballade dans la veine de "Something 'Bout us", tout comme le très beau et addictif Game of Love, mais d'une puissance encore supérieure, Within, est un morceau court mais d'une intensité et d'une efficacité sublime. 300 % langueur moite et érotico-électrique de robots en mal d'amour… Somptueux. Le génial Doin't Right (d'abord presqu'agaçant et très vite bombasse hypnotique), et le très bon Lose Yourself To Dance (qui prend littéralement feu avec les sexys "com'on, com'on" feulés par nos deux robots), sont les deux vraies tracks à danser de l'album, deux tueries impitoyables qui font tomber Get Lucky (ce single poussif !) et Give Life Back to the Music (intro un poil décevante) dans les coulisses du tiède. Le reste est bon, intéressant, Contact se détachant uniquement pour ses audacieuses ambiances à réactions hyper cosmiques (uniquement, mais c'est vraiment bon et culotté, jusqu'à ce crescendo/dé-crescendo spatio-sexuel de ouf qui brûle tout sur son passage !), mais en-dessous, vu le niveau divin du reste pré-cité. Seul Touch, pinacle à la structure trop éclatée, trop hermétique et barrée à mon goût, s'imposera peut-être plus tard, mais me rebute pour l'instant. Heureux en tous cas d'avoir toujours gardé foi en ces deux archanges. Leur discographie déjà scintillante brillera donc encore... Encore et encore...

 

INTERSTELLAIRES, Mylène Farmer. 2015 

La Fusée Inanimée

 

Tout le monde crie au miracle, mais...
... crier au génie parce que Mylène RE-quitte le surdoué mais parfois je l'avoue maladroit et incompréhensiblement agaçant Boutonnat (capable du meilleur - "point de suture, pardonne moi, avant que l'ombre, je te rends, peut-être toi, consentement, monkey me, souviens-toi", etc...- et du pire - "be me, réveiller le monde, ici-bas, à l'ombre, du temps" et autres horreurs -), c'est trop facile.

L'encenser parce qu'elle fait de la musique normale, why not.
Mais c'est le souci pour moi de cet album sur-estimé avant l'heure sur la toile en folie depuis 48 H. Mylène se libère, ok, redécouvre la variété normale et essaye de chanter un peu sur n'importe quels styles et airs convenus. Ok. MAIS. Son aria cosmique manque d'ampleur, de magie, de ténèbres, de sublime. Sur le même thème, préférez Starchaser de Sarah Brightman ou Aerial de Kate Bush s'impose !!!!! Soyons honnêtes : si Hélène Ségara ou Eve Angeli osaient chanter par exemple"City Of Love" (niaise et banale au possible), on hurlerait au foutage. Ce nouvel opus n'est pas épargné par les mélodies molles, les paroles issues d'un journal intime d'une écolière autiste  ("crayon de papier sans mine", "la neige fond au printemps", "retrouver une étoile", merci Nolwenn Leroy, c'est presque ça texto je vous jure, non mais je rêve...).
La reprise de cheap trick est par exemple en effet un tour de passe-passe un peu cheap, juste une erreur (pourquoi le choix d'une chanson déjà oubliée et pas très bonne pour la rendre encore plus tiède et mollassonne ?). "Voie lactée" est juste inécoutable et insupportable, "C'est pas moi" malgré les louanges et les promesses de meilleur tube farmerien depuis des lustres, a un refrain trop plat et décevant pour faire le job (j'adule sans soucis à la place mon pétillant et culte "appelle mon numéro"), "un jour ou l'autre" et ses accents celtiques hors sujet, s'avère peu naturelle et sincère, trop caricaturale et lassante, etc.. Car oui, en effet, pour rester quand même un peu encore Farmer, Mylène caricature toutes ses intonations et ses paroles, se parodiant presque elle-même en un best of de ses pires réflexes... Laurent n'est plus là pour l'élever dans cette classe gothique et vénéneuse dont il savait (sauf je l'ai dit lors de ses coups de calcaires) la vêtir....
Que garder ? Du coup, oui la chanson éponyme est une pure bombe mais trop courte (ggrrrr !!! Vite une version longue ou live ou remixée)
"A rebours" est... jolie.
Retenons aussi "Love Song", hymne doux amer à la construction addictive et pour le coup tubesque-farmerien (Laurent serais-tu là ? ;-)) et le sous estimé et vaporeux Insondables : à l'écoute de l'ensemble, ces deux chansons prennent vite des airs de chef d'oeuvres classes et mystérieux. Avec au fil des écoutes, une vraie priorité sur "Love Song", qui, avec "Interstellaires", fait sans doute partie des 2 meilleures chansons qu'on introduira en priorité dans la discographie posthume de Mylène.
"Pas d'access", la seule chanson se rapprochant de l'ex univers angoissant cauchemardesque de Mylène, contant l'histoire d'un fou tendance défenestré se prenant pour un oiseau, est presque passable, et aurait pu/du être - mais non pas tout à fait Martin - le nouveau délire capiteux à la "Alice, M'effondre, Porno Graphique, Moi Je Veux"....  On récupèrera presque aussi "Stolen Car", après les 4 médiocres chansons qui clôturent l'album : électro fine et mystérieuse, plus élégante et ambitieuse que presque tous les autres tracks de fait, donc oui, à garder.
Pour conclure, 6 tracks à garder : Mylène va mieux, elle est devenue normale ou presque. La nymphe vampirique est redevenue humaine. Le mystère s'est enfin dissipé, et on a vu ce qu'il a révélé.libéré : pas grand chose. En tous cas pas une fusée hypersonique. Juste un gentil cerf-volant ; Mylène est apaisée. Dommage. Bleu noir, sa première infidélité, était bien plus kiffante.  

 
King for a day, King for ever and everyday

Automaton.
Un titre éponyme. La chanson du même titre est Hybride, expérimentale, déstabilisante ce qu'il faut. Ce morceau robotisé est à apprécier à l'aune des autres morceaux de tout le cd. Car au final aucun ne se ressemble, très bon premier signe.
Le côté electro-alieno futuriste convaincrait complètement si les cosmiques "Feels Good", "2001" et autres "supersonic" passés n'avaient pas déjà exploité ce filon. Reste un morceau audacieux et original, d'ailleurs jugé de premier single pas assez commercial.

Au final, Automaton n'est pas un album froid, électrique-visionnaire, entièrement thématisé sur les thèmes et les sons futuristes : c'est plutôt un album chaud, mi old school mi novateur. Equilibre parfait. Parfaite synthèse de tous les styles des opus précédents, l'album ne se donne pas tout de go, ainsi beaucoup l'ont écouté trop vite et accusé de resucée fadasse.
Jami n'en n'est plus là et nous étonne en prouvant qu'il n'a plus rien à rouver justement : il délivre tranquille, avec la modestie et le brio des vrais kings du groove encore vivants (sorry Bruno Mars et autres Pharell) au moins 10 pépites parfaites, variées, efficaces, subtiles et très attachantes, en évitant le piège du retour claironnant et pompier. Pas d'esbroufe ou de facilité. Il retourne aux sources et fait évoluer le tout l'air de rien avec génie et bon goût.
Super produit, très chiadé, c'est un album plein d'expérimentations sonores, nuancées et inventives.

Parlons des réels tubes.
On commence par la fin, avec notre amie Carla

Généralement les chansons ayant pour titre des prénoms féminins m'ennuient : trop anecdotiques, intimes et datées. Alors disons que pour une love song, c'est délicieusement, étonnamment, sacrément funk. La chanson finit l'album avec un tonus vibrillonnant qu'on n'attendait pas, peu importe de quelle fille il s'agit, peu importe les paroles même. C'est donc une chanson "d'amour", la seule. Mais pas une ballade (Car au passage, ne cherchez pas de ballades douces à la "spend a lifetime", "never gonna be another", "blow your mind", ou "black crow" dans cet album). Bref : les boucles rythmiques et les gimmicks synthé de Carla déménagent avec grâce et accrochent au fil des écoutes, avec un petit romantisme doux-amer grisant, en faisant peut-être le meilleur instru de la galette. C'est dit.

Hot property. S'approche à pas feutrés, reptiliens, et claque tout de suite. Pas grand chose à tergiverser : tout en saccades excitées, c'est le tube irrésistible, évident, incontestable, de la 1ère écoute aux suivantes. Clin d'œil : on y notera la seule allusion de toute la discographie du groupe aux origines de jkay, avec les ronronnements d'une belle portugaise toute émoustillée au détour d'un couplet. Hot Property et son refrain haletant impactent et s'approprient vos pas de danse sans pitié. Un morceau calibré pour gagner.

Frais comme une margarita dont les vapeurs ivres scintillent dans une fin d'été moite sur ciel bleu éclaboussé de soleil (pffffffiou !!! Et oui, rien que ça !), voici, après la "cosmic girl" et les "seven days in sunny june", le sortilège nommé "Summer Girl" : un bonbon sexy, un vortex doux et langoureux, total hypnotique, moite, jouissif, et addictif. Dieu que c'est bon, que c'est suave !

Étonnement simple de construction, en apparence, Cloud 9 est une vraie surprise, la signature des pros qui n'ont plus besoin d'en faire trop pour être top (et cela définit d'ailleurs assez bien on l'a dit tout cet opus) : quelques lignes mélodiques très basiques, une inflexion, et avec trois fois rien, voilà un single 100 % jami, subtil, doux-amer, qui n'a pas besoin de tout faire péter pour envoyer du lourd...

L'ouverture Shake it off (petite machine de guerre qui prend son temps et n'a pas oublié ses violons disco) et dr buzz sont d'un autre acabit : exemples de
growers super léchés, mais pas dans l'épate immédiate. Sans tenter de refaire les bombasses immédiates à la feels good, bcd, virtual insanity ou autres canned heat, ce type de morceaux prend le temps de se construire, très pros, avec des finals (comme pour "nights out"), en forme de véritables labos délirants.

En parlant de Dr buzz, sous son nom prometteur voire ronflant, il surprend d'abord par sa lenteur sobre, progressive, presque modeste, subtil ambiant.
Puis il surprend après le pont
avec ses envolées de saxos, choeurs, padam padam de space cow boy, effets vocaux réverbes et sonores expérimentaux en délires.
Une consultation qui agit sur la longueur.

Au rayon très halluciné aussi, scénar barré sous acide que ces "Nuits dehors en pleine jungle", petite virée osée hors des sentiers battus rappelant le meilleur de l'expérimental du passé... avec son petit beat de fond, feutré, au long cours. Et ses bruits de macaques, toucans et harpes orientales en bonus ;-) On notera que la métaphore désigne la "jungle urbaine" et sa vie nocturne, que Jk égratigne au passage...

Du plus mitigé Smthg about u, on retire son refrain vocodé craquant, sa basse subtile avec rupture de rythme, et son divin motif final qui arrive malheureusement trop court et tardivement. Dans l'esprit des climax de main vein ou scam, seul j kay sait accoucher de ces lignes mélodiques au mellow vintage et romantique, irrésistible. Peut-être les notes les plus belles de l'album dont on aurait tué pour un crescendo ad lib d'une minute plus long !

We can do it ? Il fallait oser !
Reggae tube facile immédiat aux remanences de driftin along, lignes lascives et traînantes.
Là Jk ne se prend pas la tête. Ca pourrait agacer, mais, quel génie, ça le fait !

Restent Superfresh et Vitamine.
L'un trop tiède pour le coup malgré son titre (le comble !), l'autre pas assez vitaminé (le comble bis !!!) et si expé qu'amélodique, ce sont les 2 seules réserves, pourtant très tôt survendus comme des tubes.
2 pas maladroits sur un dancefloor tellement brillant et classe que c'est pardonné haut la main.

Hail to the king !

ET SA MUSIQUE S’EN VA…


Véronique va mieux. Et puisque je suis fan et que je l’aime, je préfère la voir comme ça c’est vrai. La savoir réconciliée avec elle-même et ses démons, choyée par un homme paisible, entourée, reconnue par les médias et le grand, très grand voire nouveau public, épaulée par de nombreux collaborateurs qui lui écrivent de plus en plus de mélodies et de chansons (chose in-envisageable aux débuts de cette surdouée femme-orchestre).
Je la préfère donc ainsi que seule, déchirée, alcoolique et désespérée.
Mais… mais, mais, mais. Sa musique s’en ressent. Faut-il confirmer l’adage disant que seule la souffrance donne les plus belles chansons ? Bien sûr, il ne faut plus comparer ses disques de ces dernières années avec les braises de la jeunesse, les grands standards intouchables et in-reproduisables (« besoin de personne, ma révérence, comme je l’imagine, amoureuse, allah, Vancouver, étrange comédie », etc… ) et ses joyaux maudits et sublimes que vénèrent les vrais fans dignes de ce nom (« bouddha, redoutable, le temps est assassin, christopher, maria de tusha, mon voisin, mi maitre mi esclave », etc…). D’ailleurs, si ces trésors ont progressivement disparu d’album en album, surtout sur sa période moderne, au-delà des sons synthés 80-90 début 2000, il a toujours subsisté à adorer, quelques joyaux au moins (même parfois aidés ou offerts par d’autres), au fil des galettes, qui nous rappelaient que Véro était Véro : « visiteur et voyageur, les hommes, je me suis tellement manquée, j’ai l’honneur d’être une fille, code secret, la douceur du danger, l’homme de farandole, tout dépend d’elle »… Alors je ne fais pas durer le suspens : aucun de ces joyaux sur « DDD ». Ca devait arriver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Car la tendance qui enfle depuis 2-3 albums, c’est celle d’une world music un peu foutraque, big brass band, bœuf entre potes, latino, sympatoche et volontairement (faussement?) joviale. Comme pour contredire et conjurer son passé sublime et cliché d’écorchée vive. Véro à droit au bonheur, et toc, de faire de la musique de cirque, du tcha tcha tcha, ce qu’elle veut quoi, elle a assez morflé; la douleur a effacé sa faute. etc…

Du coup on aboutit à des choses vraiment improbables à entendre pour un puriste santon. Si Véro elle-même et les médias revendiquent dans ce dernier album l’éclectisme (argument marketing vendeur - les gens veulent pas de glauque - ou consensus lisse et poli ?), c’est dur d’écouter Véro chanter sur la musique et les arrangements d’autres pour faire du jazz manouche, de la samba, ou même de la mélo symphonique sirupeuse qui sonne comme tout sauf comme elle (le lénifiant « Je l’appelle encore », désolé monsieur Mehdi Benjelloun. Sur le même thème bouleversant, pour réécouter du musicalement sanson 100%, « Chanson pour celle que j’aime » sera plus judicieux et authentique).
Attention, Véro a toujours su AUSSI swinguer positive et être pétillante, il n’y a pas que la Sanson dramatique et sombre. J’ai toujours été le premier à le savoir, à le dire, à l’apprécier. Preuve en sont les irrésistibles pépites passées, « toute seule », « devine-moi », « tu sais que je t’aime bien »,« y a pas de doute », « féminin », « Alia Souza », « avec un homme comme toi », « c’est long c’est court », « vole vole vole », « les délices d’Hollywood »,« bernard’s song » et plus récemment les succulents « jusqu’à la tombée du jour » ou surtout « Annecy », et les agréables « de bric et de broc », « cliques-claques », « pas bô pas bien ». Mais dans cet album, comme dans le précédent mais en pire, ne résonne que de cette variétoche world music qui ne sonne pas Sanson (« et s’il était une fois », « l’écume de ma ma mémoire », « zéro de conduite », « la loi des poules »), mais qui sonne zaz, dutronc et burlesque passe-partout pour danser un soir de réveillon. J’ai parlé de l’arnaque « et je l’appelle encore », dont les violons clichés de la mélodie à la Andrieu veulent faire pleurer sans la subtilité que Véronique aurait su insuffler en composant elle-même. J’évoque rapidement la chanson titre, du Allah nouvelle fournée se voulant dans l’air du temps, écrasée par des effets gimmicks et des paroles de comptine concon. Sans ampleur. Anecdotique.

Alors, rien à garder ? Si. Les paroles en général, toujours sansonniennes. Avec, dans l’absurde « loi des poules »  - quelle terrible manière de finir un album - quand même le summum des paroles surréalistes et insensées. Tentant de supporter le choix musical de ce titre étrange et irrationnel, j’hésite encore entre paroles justement sous delirium tremens, cuite d’un samedi soir ou génie à la lewis caroll. Mais c’est difficilement écoutable, même avec le sens de l’humour. J’ai honte en l’écoutant, mais peut-être un jour crierai-je au bijou incompris.

Notons une belle « dans ces moments-là », avec son jeux de mots facile, mais bien troussée et pleine d’allant.
Et du côté des ballades dramatiques, en guise des bijoux pré-cités, rien, rien de vif, tout s’est simplement tiédi en blues : les 3 « beaux » blues sansonniens de l’opus sont donc « des x et des y » (promis comme la plus noire chanson de son répertoire mais c’est juste faux), « sans foi ni loi », (titre un peu lisse et sage et noyé, derrière un titre convenu à fond), et « Dr Jedi et Mr Kill ».
Avec un vrai coup de cœur pour ce dernier, et ses quatre notes frappées mélancoliquement jazzy qui rappellent dans le fond « jette-le », « laisse-la vivre » et dans la forme le somptueux « triel sur seine », ou les heures noires les plus belles et sombres d’une sad limousine. Cette subtilité jazzy est aussi dans la ligne mélodique du « sans foi ni loi ». Il faudra s’en contenter. A réécouter en boucle avec les x et les y pour que le charme Véro opère de nouveau, ou presque. On va dire que sa musique évolue, à défaut de dire qu’elle s’en va.

VOYAGE IMMOBILE POUR COC FRELATEE...

N’entendez-vous donc pas comme tout a changé, aseptisé ?

Voilà, elle est là, je la redoutais, la déception qui frappe, le tournant, le vrai faux pas. Daho fait des redites mais sans le génie d’avant. Disons-le tout de go en tant que fan absolu, cet album se paye le luxe de pêcher à la fois par trop de sophistication (prod et références en tous genre)… pour au final arriver à trop de simplicité (pauvreté des mélodies et des paroles). Cet album joue le mystère mais les morceaux n’en contiennent pas, sinon dilué, imperméable.
Sur le papier, tout y est… ou presque ! Titre chiadé, photo choc (un poil provoc putassière n’en déplaise à l’artiste si surpris et oie blanche en interview), paroles presque poétiques, atmosphères, réverbérations et nappes, promesse d’encanaillement (ohhh le méchant vilain voyou trash en cuir)… La déception est à la hauteur !!! Ce côté trash, n’en déplaise aux médias naïfs, on le connait depuis toujours et très bien, et bien mieux que la manière plaquée et artificielle de ce blitz. On le connait depuis des lustres, et cela a commencé dès les attractions désastres, qui dit déjà tout ce que dit cet album 26 ans plus tard mais en plus incisif et ensorcelant.
Le projet se veut dark, les paroles, la voix et les mélodies n’ont jamais été aussi pépères !!! Je l’avais senti dans le trailer aux 12 extraits uniformes où rien ne se distingue, comme la même interminable chanson, je pensais me tromper. Mais malheureusement, l’électro cardiogramme est en effet bien sage, étonnamment même !
Mais les mélodies où sont-elles ? Elles sont vagues, brouillonnes, atonales, monotones, ennuyeuses (très similaires dans la prod, les thèmes, les atmosphères, les intonations.
J’ai peu souvent recours à cet argument facile mais là c’est flagrant) tristouilles ou gentillettes, difficilement fredonnables, slow endormis en apesanteur (ces baisers rouges soporifiques !!)…
Où est ce côté épique, reptilien, menaçant et hypnotique du pourtant récent « Mortelle », d’un « le jour et la nuit » ou d’un inoubliable « jalousies », 2 titres parmi tant d’autres dont on ne se remet toujours pas ? Allez-y testez, comparez !
Où est passé le maître du gimmick mélodique à la fois romantique, toxique, tubesque, érotique de Saudade, jungle pulse, toi + moi, le génial réévolution dans sa totalité, l’ulcérée invitation, les divins Ouvertures et San antonio de la luna, où même plus récemment du diskonoir et ses torrents défendus ?

Refaire la même chose en moins inspiré, justement en prétendant la sur-inspiration ( du syd barett, Velvet Underground and Nico, et unloved jusqu’au plagiat en veux-tu en voilà, c’est bon pour tous ces passages TV et journalistiques en manque de choses à dire dont on sature depuis un mois).
Je comprend que Daho soit attachant, intouchable, et je suis ravi que personne n’en dise du mal. Mais les vrais fans savent que cet album ne fait que ressucer en moins bien ce qu’on savait tous déjà : Etienne aime l’auto-destruction attirante du monde de la nuit, sex, drugs et rock’n roll. Secret de polichinelle. Surtout que pour y croire, passez cet album et retourner écouter par exemple Les liens d’Eros ou tous les morceaux pré cités !

Après 4 premiers titres passe partout (malgré une intro tout en sirènes prometteur), - et au passage, ce jardin censé rendre hommage à la soeur défunte est un rockounet presque benêt, singulièrement, quelle (mauvaise) surprise ! - enfin quelques cordages de la nuit arrivent presque à nous donner un peu de menace affriolante…
Mais ça joue encore dangereusement avec les limites mélodiques jusqu’à en perdre la direction. On dirait que Daho a volontairement trituré sa ligne musicale quitte à flotter et sonner parfois faux. Une audace qui paie peu je trouve. On se retrouve finalement avec un morceau un peu scolaire où Daho fait du Daho ambiance « Querelle de Brest », comme si enfin (re-voir la couv), il allait au bout de ses fantasmes mais pour accoucher d’une souris tiède. Il a fait plus hard, même sans cuir à clous, je l’ai déjà dit.

Les flocons restent le daho qu’on adore, mélodique, doux amer, ambivalent, hypnotique malgré sa douceur.

Voodoo, (où on relève une inflexion rappelant presque le « Marie Jeanne » de Dassin (!)) : Daho débite des paroles censées être le climax du désir ensorcelant, mais avec des rythmes et un phrasé éteints ! Son « je plonge dans ton vortex » sans conviction fait l’effet d’une ballade des dimanches verveine.
Même les vapeurs qu’on croirait enfin maléfiques de l’ étincelle  se noient rapidement.
Et le carnage continue : un hôtel des infidèles comme un jour de pluie patachon au coin du feu, une musique en total décalage avec l’imagerie censée être un sommet de poésie symbolique noire (sexe, religion et apôtres !). Décidément Etienne a décidé de passer définitivement à côté. On retiendra juste le joli souffle ambigü à la fin.
ENFIN ! « après le blitz », la vie reprend : enfin la ligne mélodique change, on respire, on entend presque du « sur mon cou », … avant de replonger dans un rythme assez répétitif et peu exploré. Mais c’est le moins pire.
Toujours « mieux », on termine sur un Nocturne bien nommé où l’ambiance à la Chris Isaak prend enfin, moite et traînante comme un son de boîte qui ferme… un écrin de nacre. Daho existe encore. In extremis. Enfin il se laisse parler, lui. On dés-étouffe. Trop tard.

Ecoutez plutôt les bouleversant Recto Verso de Paradis où même Lescop, et voyez ce que les jeunes héritiers surdoués de la vague Daho et cie ont mieux retenu que le maître, vieillissant lui-même.

Sans rancune Etienne, je t’adore. Mais là je reste à pioncer sur le quai, l’envoûtement dort tranquille. Tu as voulu parler du plus noir de ton âme, mais sans faire peur, avec des paroles simplifiées et des mélodies gentilles; le contraste est du coup flagrant entre la promesse sombre et le produit fini à écouter. Mais apparemment tout le monde aime. Je renonce à comprendre. A ce stade ça s’appelle un divorce fan/artiste. Que je suis triste.


Le Paradis !...

 

Ohhh laissez-moi partager ma joie et la chose incroyable et surprenante qui m’arrive !

Lais d’abord pour bien comprendre à quel point cet album m’a surpris et bouleversé, lisez d’abord la critique itunes que j’avais écrit concernant les 2 singles il y a une semaine…

«  Des cascades de voix, de jolis sons, étranges ou cristallins. Flûtes, harpes, zozios et compagnie…
On est toujours éternellement sur le mode des face B à la Vespertine
Mother Heroic, Generous Palmstroke et cie, où Virus, Moon s’enterraient déjà. Apparemment beaucoup d’indulgents sont charmés et n’attendaient rien d’autre de nouveau. Alors oui c’est joli joli cui cui. Oubliez Bachelorette, ça c’était de l’amour épique et inclassable.
The Gate et Blissing Me ne choquent pas, voilà, au moins. Ils se ressemblent et annoncent toujours ce son-là : une caricature scintillante d’un utopie paradisiaque. Après la complexe sombre mais finalement meilleure blessure récente nommée Vulnicura, la cure s’annonce pas si guérie que ça, et pas si gracieuse que ça, en tout ca pas d’une originalité qui nous emporte et nous extasie.
Il n’y a finalement pas d’audace et de renouvellement à part toujours continuer à faire une musique iconoclaste.
Quand elle ne fait pas ces choses « jolies » et similaires, ennuyeuses, Bjork fait du bizarre inécoutable. Voilà ses deux seules voies.
A part les récents miracles Lion Song et Stonemilker
Où est le génie de la mélodiste qui mêlait pop, symphonique, ethnique et électro des hunter, joga, pagan poetry, new world, it’s not up to you, isobel, unison, hidden place, wanderlust, et tout « debut » en général  ?…
Les chansons mélodieuses, fredonnables, bien construites, que ce soit du côté de la pop bien sentie et originale ou même expérimentale et sublime (flame of desire, oceania, et autre joyaux), Bjork ne sait plus faire.
Passé le choc d’une couverture volontairement laide et dérageante censée exprimer l’utopie et le paradis, la provocation superfétatoire de costumes et masques à la pelle, bizarres dans la surenchère, pourvus de godes et autres joyeusetés, Bjork cultive pour moi définitivement sa psychose et continuera à faire la musique qu’elle entend dans sa tête au dépit des avis. Bravo à elle. Moi je passe ma route pour de bon. Elle me fatigue et me déçois et m’ennuie trop. Sorry.
J’attends le 24 sans espoir ni surprise, en baillant, souhaitant recevoir un choc salutaire, on peut rêver maybe ? Etre utopique… ;-) »

Et bien oui. J’avais tort ! Je l’ai eu ce choc salutaire que j’évoquais, un peu de guerre lasse il faut bien le dire. Du coup les 2 singles, pris dans l’ensemble, ne ressemblent tellement pas au reste, que je les remets en grâce ! The gate, mi exaltée, mi angoissée, qui décrit comme un conte, à la lettre, le passage bouleversé vers un monde amoureux cosmique, a toute sa place !
Ce que j’aime je pense dans cet album, c’est qu’elle ne nous inonde pas : les morceaux sont différents, tous ne sont pas béats et utopiques comme redoutés… Body memory (longue plaie ouverte et mystique qui prend avec moi, même bien mieux et subtilement qu’un black lake), ou Features Creatures en tête, mais même d’autres, sont loin d’être hilares. Voilà pourquoi les morceaux se voulant scintillants et oniriques prennent toute leur valeur : c’est le cas aussi de Blissing me, qui m’avait agacé hors contexte et qui là, trouve lui aussi toute sa raison d'être, tant il ne ressemble à aucun autre morceau. Charmant et hyper mélodique, c’est l’ultime chanson d’amour, je l’avoue aujourd’hui. Et il ne cesse de me revenir en tête.

D’abord mes 6 coups de cœur.
Parlant des flûtes, que je craignait tant. Pas envahissantes, bien traitées, assez simplement, elles font ce job magique  : rappeler de manière authentique la bjork des débuts (et même pré-debut ;-)) avec un côté régressif, infantile, old school, pur, frais et charmant. Je ne résiste pas !
-  L’exemple le plus frappant en est mon coup de cœur inattendu de l’album : « Tabula Rasa » ! Oui, malgré sa structure classique et répétitive, voilà la chose la plus lyrique et jolie que Bjork a écrit depuis longtemps. L’émotion est magique, limpide, très lisible… aux sons des flutes façon « Glora » le tout dans un crescendo aussi scintillant que « Family», c’est bien simple, ce joyau aurait pu être tiré de « Debut ». Le message de la chanson, étrangement d’actualité, est un cri, poignant de douceur, une tribune, où elle évoque « ses enfants », les filles et les générations futures, de manière complètement bouleversante. Une sorte de « Déclare Independance » féérique et désarmant de caresses. Je suis soufflé. C’est fait avec une élégance fatale qu’elle n’utilisait plus depuis des lustres… Je suis en amour.
- « Arisen my senses », est un effet une claque. Non ce n’est pas juste le retour de la chanson pop, rythmée, super risible. Ca reste du bjork de maintenant. Etrangement structuré, c’est scandé de manière unique, inattendue, bizarre et pas commercial, à la fois frontal mais déstructuré, super lyrique. Je n’arrive simplement pas à décrire.
- « Features Creatures », encore une surprise, alors là c’est bien simple, Bjork s’aventure enfin dans un style qu’elle a, je le réalise, bêtement peu exploité : la musique de film d’horreur. Prenez « Cover Me » mais le stade d’après. Avec son chant désaccordé de fantôme errant et son habillage de sons spectraux, la chanson reflète bien le thème qu’elle évoque je crois : être « hanté » par des choses d’un amour passé, qui viennent infuser des rencontres et situations actuelles. Une chanson « paranormale » voilà, c’est ça. Unique dans l’album et sa discographie, le pied !
- « Sue Me », rien à dire : bien balancé, sons destroy de malade, refrain super scandé, ambiance où elle et Arca semblent avoir laissé leur folie de mixeurs faire n’importe quoi, alors que c’est super maîtrisé et chiadé. J’adore !
- « Saint », autre belle surprise, bon exemple de l’alliage électro/mélodies très classiques qui m’a rendu addict dès la 2eme écoute. Je n’ai pas plus d’explication et de justification : harmonies super lisibles-super bjork, joliment plaintives et désarmées, choeur de plusieurs versions d’elle-même, et « refrains » en effet presque musique de film et tarte à la crème… Ce qui m’étonne c’est le côté finalement assez simple, pas prétentieux, pas si expérimental et barré que ça dans ce genre de morceau. Elle est loin la bjork à qui je reprochais de ne faire que les sons qu’elle entend dans sa tête, quitte à tomber dans l’organique maladroit et inécoutable. Là, c'est le genre de chanson douce, chaude, rassurante et simple en fait, pleine d’amour, que le cœur ne peut que retenir très vite. Outro de malade, on notera, mais ça devient classique dans cet album.
- « Future Forever ». La chanson finale n’est pas la chanson d’espoir naïve qu’elle pourrait être. Sur cette idée géniale de la voix de Bjork, plus pure et presque accapella que jamais, bijou, sur le simple écrin des sons simples et cosmiques, lointains et réverbérés de Arca. Une superbe et simple mélodie accessible, des paroles simples, intelligentes, subtiles. Superbe et bouleversant comme je n’avais (jamais/pas depuis longtemps) entendu chez la Dame.

Dans les autres chansons… je ne jette rien ! Une première pour moi depuis… Homogenic !!! Fini les morceaux comme « Harm of will », « An echo a stain »,  « Innocence », « Hope », « I see you you are », et beaucoup de choses sur Medulla, Biophilia et même Vulnicura trop laborieuses pour me faire le moindre effet et rester dans ma mémoire. Il y a dans Utopia une fluidité que j’ai totalement embrassé dès la première écoute, alors que j’y allais perdant, sévère, aigri, bourré des pires a priori, saoulé d’avance. Pour moi Bjork s’y est enfin (re)trouvée.

- « Claimstaker » pourrait être la chanson de trop dont on se fout… sauf que l’incroyable petit gimmick électro (qui me rappelle le score de Orange Mécanique allez savoir pourquoi !) de fond, et l’ambiance barrée-travaillée, me séduit totalement. En plus c’est un morceau un peu « n’importe nawak » où la mélodie et la voix partent dans tous les sens, comme Bjork adore faire depuis Medulla, et qui peut agacer… Mais là ça passe, mystère !
- Même topo dans « Courtship »,outro avec les oiseaux/singes de jungle sauvage et les retours de petite flûte persistante sont ensorcellants.
- Ces petites flûtes rappellent le morceau éponyme, « Utopia », où bien sûr l’artiste lâche son concert d’oiseaux et de flûtes de manière totale assumée, façon Kate Bush Aerial. Morceau casse-gueule qui en agacera beaucoup. Alors on va dire que j’ai décidément la chance de tomber dans les camps des bien lunés : elle arrive à m’emmener exactement là où elle voulait. Une promenade illuminée dans son fameux eden d’utopie, à la ligne mélodique éparpillée certes. C’est THE morceau des flûtes et des oiseaux. Mais comme, contrairement aux peurs je l’ai dit, Bjork a eu l’élégance de ne pas en inonder l’album, ce morceau éponyme qui y est 200% consacré est donc aussi charmant et chamarré que l’on pouvait s’y attendre. Avec son cri d’oiseau zarbi en boucle et sa rythmique un peu naïve et mélodique. Pas THE morceau, mais très frais et agréable.
- « Loss », qui fait l’unanimité, m’est moins immédiat pour l’instant (on peut pas tout avoir!). Il reste une mélodie de départ répétitive, très simple, un peu surannée et mélancolique, avec un côté moyen-âgeux dame à la harpe se languissant de son chevalier, je trouve. Encore une fois, c’est fredonnable comme pas depuis des lustres chez Bjork ! Le fracas de fond industriel qui prendra la main en crescendo au final (je ré-entends les délicieux remixes de Hyperballad), est bien sûr comme dans Courtship, l’élément de contraste qui rend la chanson unique. Donc j’aime beaucoup, mais moins que ce je lis, pour l’instant. Un grower sûrement.

Le comble est que Bjork dans cet opus réussit à me plaire sans forcément refaire du Debut, de la pop ou du Homogenic (bien que, j’insiste, cet album me semble être la synthèse parfaite de tous ses albums d’avant). Utopia est fidèle à ce qu’il est : barré, expérimental, plein de choses jamais entendues avant, chez elle ou ailleurs ! Mais pour la première fois, tout passe. Pour moi c'est la réconciliation que je n'attendais plus. L'hiver sera "Utopique"... ;-) Merci Madame l'Artiste.

BJORK "Utopia"

ETIENNE DAHO "Blitz"

Véronique Sanson
DIGNES, DINGUES, DONC...

 

 

Plus humains que beaucoup...

Pas de grande discussion, pas de plaintes rabats-joies déceptives ou de mauvaise foi, allons droit au but…

Tout ce qu’on aime et ce qu’on demande au rayon GORILLAZ est là.

Tout ce qu’on aime et ce qu’on demande au rayon GORILLAZ, c’est du barré-original, du mélodique-entêtant, du dansant-funky-electro, du doux-amer. Et à cette recette, 9 pépites remplissent l’office à 200%, à la fois tellement Gorillaz, tellement addictifs, tellement frais, renouvelés, dérangeants et délicieux : « Charger », « Andromeda », « Sex Murder Party », « She’s My Collar », « Let Me Out », « We Got the Power », « The Apprentice », « Carnival » et « Busted and Blue ».


HALLELUJAH ! On va pas bouder notre plaisir, let’s enjoy. OK, le reste est parfois un peu/beaucoup poussif, agressif ou lourd, mais on s’en fiche. Merci les gorilles pour les futurs classiques et tubes de notre été, c’est-à-dire les 9 beautés pré-citées, petites machines de guerre à aimer les yeux fermés.

Mention spéciale à la folie martelée et ensorceleuse de la messe noire « Charged », où Mrs Jones joue les prêtresses fantômesses…

Et pour le sublime, le divin onirisme tristouille et nacré de « Busted and Blue » et de « Sex Murder Party », dont on tombe évidemment, immédiatement et durablement amoureux : on n’en qu’on attendait pas moins des papas de « melancholy hill », « el manana »,  « empire ants »…


A l’heure où d’autre génies s’essoufflent, ces Humanz-là montrent que l’album de trop n’est pas encore pour maintenant… THEY GOT THE POWER ! :-). Bravo.

GORILLAZ  "HUMANZ"

Pour moi cet album contient 3 genre de chansons.
Les machines de guerre, la trilogie émotive, et les morceaux Ikea…

Impression générale : c'est du indo, mais son plus dur, lourd, clinique, des sons robotiques, futuristes... jamais entendus chez Indo.
Paroles plus classiques carrées (black sky, 2033, un été) ou total barrées comme jamais (suffragettes...) en tous cas Nico a arrêté ses titres hors-sujet que j'aimais tant, là, le titre est souvent partiellement ou totalement cité dans les song, les aficionados comprendront… Bref.
Autre constat : ça boome boome à mort sur cet opus quand même. Où sont les ballades douces à la pink water, europane, bye bye Valentina... ? Nowhere. Pas grave mais bon. Black Sky du coup est peut-être le plus doux. Et Henry Draguer.


 

INDOCHINE : 13
Treize, très onirique et éclectique.

Les machines de guerre :

° Kimono
Le morceau dont, si je n'avais pas eu l'extrait pour m’y préparer, ça m'aurait encore plus explosé.
Morceau bizarrement le plus proche au niveau ressenti de mon college boy adoré.

Cette intro son de sirène en mode réverbération irréelle me hante...
Wowww c'est juste comme dans le brouillard semi-comateux d'un rêve, un réveil après l'explosion, le tsunami, le séisme... puis le beat basique 200% indo démarre. Le girophare tourne en rythme. On sent presque les lumières rouges...

Ces kimonos blancs...
La personne sur le brancard, qu'elle soit asiatique ou fan de mangas, sous le coup des hallucinations pré-mortem prend les uniformes des soignants pour des kimonos blancs. Super idée...

La syntaxe naïve et destructurée, répétitive voire simpliste de Nicola colle cette fois à fond aux propos/pensées délirants et incohérents d'une personne post-choc. Donc paroles géniales. Et sur la fin carrément je l'ai écrit la personne déjà morte, hors de son corps parle au futur à son sauveur, résigné, trop fort ("tu essayeras mais tu n'y arriveras pas", le mec déjà mort hors de son corps parle au futur à son sauveur, c'est fort)…

Le beat, martelé, clinique, dark, club.

Bon sang, avec des paroles et un rythme aussi simples, faire un tube choc et dansant au sujet de tous les blessés lors de catastrophes de notre monde en déglingue, fallait oser : efficace, original, barré, émouvant et brillant. Un hit. Une machine de guerre. Et je répète tellement dansant. On dirait une BO ou un remix de DJ pour boîte de nuit hype.



° Station 13

Direct dans le top, Station 13 (ahhh ce "ooouuuiii c'est moi, ooouuuuuii voilà" est si ludique et craquant comme gimmick, sacré Nico, tu nous surprendras toujours…).



° "Je veeuxxxx devennirrrr un garrrrçonnnnn..."
Cette litanie triomphante et extatique portée par le fracas conquérant du nouveau batteur du groupe me poursuit. C’est l’obsédant Tomboy.
D'abord décontenancé par le rythme brut et frontal, presque marche militaire, de ce Tomboy, sa magie commence à s'imposer à moi...
À ce titre d'ailleurs j'aimerais dire une chose : si Nico décline encore cette figure décidément imposée de la confusion des sexes( 3eme sexe-ladyboy-playboy-collegeboy-le grand secret et cie j'en oublie), il le fait là avec quelque chose de nouveau. Oui il y a du trash et du cruel dans ce tomboy mais ce qui domine c'est cette sorte d'affirmation de soi indestructible, martiale, conquérante, revendiquée et joyeuse. Presque le chant de guerre et de victoire d'un transgenre la veille de l'opération .
Emotion + rage + joie + rock dansant. Wowwwww !
Tomboy 2 me plait plus car on y entend du bonus de paroles à la Nico pour remplacer l'absence de Kiddy. Un Kiddy en effet bien anecdotique et remplaçable dans Tomboy1. Sauf son solo final en écho, somptueux...



La "Trilogie Émotive" de l’opus... 3 chansons que j'écoute même rarement pour l'instant. Tant elles me remuent. Elles parlent tant d'amour, de mort, d'idéal, de séparation, d'espoir indestructible, échevelé... ( y a vraiment une vibe Thea Sonata,Kissing my song, L World et Echo-Ruby par là, pour mon plus grand plaisir). Oui la magie d'indo c'est aussi d'évoquer tout cela à la fois, de manière si aigüe et efficace.

Coup de coeur number qui déjoue les pronostics donc : le Karma Girls a ce romantisme échevelé naïf et répétitif qui me fait chialer, sorte d'histoire fusionnelle par-delà la vie et la mort, je m'en fous de qui l'a écrit (Oui, Murat fait un exercice de style où les rimes en A sont aussi simplistes et répétitives que celles de Nico, et c’est ça que j’aime), ça m'emporte, la mélodie est un bijou...
Ca commence avec le Nico simple et naïf que j'aime tant, rengaine mélodieuse. Puis soudain en effet s'intercalent les riffs en tempêtes (bon sang mais je réalise... c'est ceux de "June" ou je rêve !!! ??? Ça fait un de ces contrastes ! ). Le long final crescendo associe ces grattes au petit gimmick naif de fond, à l'obstination de ce mantra karmique et télékinésique, à la rengaine de nicola et par derrière en résonance comme "de petits cris"... jusqu'au climax... par delà la vie et la mort (ces 2 karmas girls, Alice et June et leurs crash me ?... ).
Fusion et élévation si parfaite que le corps lui-même disparaît comme le chante nico... Oui, putain, Indo ne nous épargne rien, et Murat je l’ai dit (comme Furnon dans LVEB) copie si bien Nico que ça marche…

 "Song for a dream », l’autre chanson qui m’a fait presque convulsé tandis qu’elle se déroulait à mes oreilles pour la première fois : je n’en revenais pas, ils avaient encore frappé, encore réussi : le phrasé, la mélodie, la syntaxe, la prod et le gimmick de guitare comme un riff doux amer qui vient nous arracher… Le choc. Je m'attendais à un truc doux style requiem for a dream. Bon sang mince. C'est une course ulcérée vers le bonheur ce truc wowww ! Bouleversant, martelé,... musique, chant, rythme... THE révélation, THE song que j'attendais. Je sens que ce morceau va me hanter. Un 2ème hymne.

° Le glorieux Gloria : J''attendais là encore un hymne doux berceuse, encore non, ça rock mais putain que c'est bon. Avec ses 2 voies fondues parfaites, en un 3ème son synergique, qui peut résister, ce rythme, ces paroles, cette vibe 400% indo et renouvelée pourtant, wowww…
D’abord donc cette intro trippante. Longue intro essoufflée et ce poème scandé a 2 voix qui n'en font plus qu'un. Le refrain arrive, fracassant, aérien, somptueux, puis le rythme mécanique reprend. Franchement cette fusion des voix a été travaillée. Certains ont dit qu'ils voulaient entendre Asia, que c’était pas un duo que Nico chantait trop, mais non : c'est « Le Grand Secret » exaucé : ils ne font plus qu'un et c’est le thème de la chanson, ca tombe bien.

Les kea
Reste les morceaux décrits par quelqu’un comme les « morceaux IKEA », et c’est bien trouvé. Ni bouleversant ni perdurant, ils constituent la bonne pop rock d’indo, fidèle au poste, délicieuse. Je les entends comme les reste du projet initial, Nicola voulait un album joues, pop, dansant court.

« Vraie » pop « joyeuse », plus discrète et anecdotique, moins ambitieuse surtout comparé à ce dont j’ai parlé avant, mais les négliger serait erreur, car ils sont musicalement so indo, et on aurait eu que ces morceaux qu’on aurait été aussi chanceux !!! Des morceaux signatures quoi…

2033 une pop imitant typiquement les années 80 mélodie efficace et tonique et un rythme super structuré de single, presque de pub, jingle, générique d'emission. Pour moi c’est une sorte de marche, de parade.


13ème vague et un été parfait offre les mêmes réminiscences de gimmicks juste parfaits, les mélodies et la prod sont presque un hommage à la pop d’indo dans sa plus pure expression, dansante, légère, efficace.
Concernant l'été français on m'annonçait un truc littéral appuyé engagé c'est une blague. C'est que des métaphores, poissons volants et cie. J'aurais lu aucun papier dessus j'aurais même pas compris de quoi ça parlait je pense. Et tant mieux. Ça reste subtil et poétique. Froid national, j'adore.

Mais pour le coup j’aurais presque souhaité des paroles autres, car du coup on ne le retient que comme le morceaux « engagé, on ne parle de lui que pour ça, alors qu’il dépasse ce débat et nous offre un univers indo si typique.



Et Ah oui, au coeur de tout ça LVEB bien sûr reste un super morceau, single, accessible, doux amer, indochinois, attachant, parfait. Na ! En première position dans cette catégorie.


Je passe vite fait sur Trump (reggae bien barré, trop pour moi mais à dépiauter plus tard un soir d’ennui…) pour en venir à 2 cas plus complexes et terminer avec mes 2 vrais déceptions (ce qui est peu ! ;-)) :

L’ovni Cartagène , 2 chansons en 1, dont la 2ème avec un son 500%indo des débuts, royal. Cette partie 2 sonne comme les envolées du morceau « Paradize » c’est doux. La première partie est pus originale mais le touche moins.


Henry draguer est typique le morceau sur lequel on passe. Erreur. A l’usure il s’avère le plus mystérieux, hypnotique, subtil et magique. Le plus originale et poétique même il ne ressemble à rien de ce qu’indo a fait. Ce rythme lent de transe électronique, bourdonnante, onirique… Mention au"Comme des garçons tout ça n'est pas de notr'faute" je ne sais pas pourquoi j’adore cette phrase et la manière dont Nico la prononce.
Les paroles répétitives des refrains, énigmatiques mais hermétiques s’avèrent il est vrai étrangement simples, vu la folie et l'histoire du mec barré je pensais que Nicola déploierait un hommage plus riche et inspiré, à la Wuppertal. La vie et l'oeuvre de fou (aux sens propre et littéral) de cet artiste devait inspirer beaucoup plus à Nico...
L’atmosphère thématique « Canary Bay » et « Hors-la-Loi » du tout, mais emprunt de cette électro à la couleur si vaporeuse me fascine néanmoins à chaque fois et j’y reviens sans me lasser…


Reste… mes 2 vrais déceptions

° BB suffragettes. C’est fou. Moi je n'entends qu’un truc qui sautille dans tous les sens sans émotions sans intention avec trop de paroles rapides et barrées. Infredonnable. Ca me rappelle Belfast.
Je préfère 10 Messie facile (en même temps c’est pas représentatif car j’adore Le Messie, c’est dire).
Bon. Sur celui-là donc vraiment y’a rien à grailler pour moi, au bout de 20 secondes d’écoute je suis obligé de passer au suivant.


° La claque Blacksky n'a pas marché pour moi non plus. J'attendais une ouverture BCP, paradize, danceteria. C'est en-dessous.
C'est une comptine "Interstellaire" à la Mylène Farmer mais même moins mystique. Berceuse aux paroles enfantines qui pour le coup m'a laissé sur le quai. Ça manque de fureur et de mystère. ("je vais m'envoler dans mes vaisseau spatia-leu dans les étoi-leu, nananè-reu, dans le
ciel on sera plus heureux"…). Les couplets sont indigents même musicalement. Les riffs obsédants des refrains par contre j’avoue finissent par hypnotiser.


 

© 2015

bottom of page